Brouhaha – Jean-Christophe Norman
Terminé !Frac Provence-Alpes-Côte d'Azur
20, boulevard de Dunkerque 13002 MarseilleDepuis le début des années 2010, Jean-Christophe Norman a fait du texte, du livre et de la littérature son matériau artistique. Il a entièrement réécrit Ulysse de James Joyce sur la surface du globe et sous la forme d’une ligne tracée à la craie sur le bitume des villes qu’il a traversées. De Tokyo à Paris, de Buenos-Aires à New York, ou de Phnom Penh à Palerme, le texte de Joyce s’est immiscé dans le rythme du monde, au cœur des villes et dans le brouhaha de leurs habitants.
Pour cette exposition monographique au Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur, Jean-Christophe Norman puise de nouveau dans le matériau du livre mais en le plaçant du côté de la picturalité, du paysage et de l’environnement.
Des œuvres de grande échelle composées d’une multitude de petits formats, des pages de livres accrochées les unes à côté des autres, donnent à voir un paysage littéraire, un ensemble de fresques encore inédites dans le parcours de l’artiste.
Ces ensembles dialoguent avec une série de livres recouverts d’encre et de graphite, des documents qui témoignent du projet épique d’Ulysses, a long way.
Enfin, un film, réalisé avec Julien Devaux, vient matérialiser le parcours d’une décennie de performances consacrée à Ulysse.
Les projets au long cours ont plusieurs temporalités. Celles de l’action à proprement parler, mais aussi le temps de la mémoire, celui du rêve ou encore le temps du retour. Il en découle un ensemble d’œuvres qui recomposent, chacune à leur manière, des paysages urbains, des traversées de mégalopoles éparpillées aux quatre coins du globe. J’aime bien l’idée que ces œuvres puissent entretenir un dialogue, des adhérences ou qu’elles rejouent des gestes comme des expériences urbaines d’action abouties ou de désœuvrement.
Je ne ressens pas le temps comme une entité chronologique ou comme une suite infinie d’évènements qui s’ajoutent les uns aux autres. Je le ressens plutôt comme un fleuve rythmé par des tourbillons, des vagues, des méandres, ou encore des débordements ou des assèchements. Dans mon esprit, des lignes invisibles ou secrètes relient toutes sortes de lieux, d’évènements.
Je vois ces lignes tracées par des arpenteurs du monde. Cette infinité de lignes qui, derrière une apparence indéchiffrable, reflètent peut-être, à l’inverse, une sorte de clarté mathématique inépuisable.
Derrière le brouhaha apparent, se cache peut-être un langage universel, un monde bien différent de celui que nous pensons, chaque jour, appréhender.
Jean-Christophe Norman
- Mercredi : de 12h00 à 19h00
- Jeudi : de 12h00 à 19h00
- Vendredi : de 12h00 à 19h00
- Samedi : de 12h00 à 19h00
- Dimanche : de 14h00 à 18h00