Le week-end arrive et vous n’avez pas envie de faire une énième balade sur la Corniche avec votre moitié ou de passer votre dimanche après-midi à courir derrière vos enfants au parc Longchamp ? Nous avons la solution pour bouleverser votre programme du week-end ! Pourquoi ne sortiriez-vous pas un peu de Marseille ? Nous vous emmenons à la découverte de la Ciotat !
Comment se rendre à la Ciotat depuis Marseille ?
Depuis Marseille, vous pouvez vous rendre à la Ciotat de différentes manières.
- Si vous venez en voiture, vous pouvez emprunter l’autoroute A50 qui vous emmène jusqu’aux portes de la Ciotat. Le trajet prendra environ 50 minutes. Vous pouvez également venir à la Ciotat depuis Marseille en empruntant la route des Crêtes. Cette route sinueuse vous permet de prendre de la hauteur au-dessus de Marseille, Cassis et la Ciotat. Elle offre des paysages à couper le souffle sur la mer, les collines, Cassis, le Cap Canaille etc. C’est une façon de commencer votre balade avant même d’arriver à la Ciotat !
- Vous pouvez vous rendre à la Ciotat en bus. La ligne 69 des bus Cartreize effectue le trajet jusqu’à la Ciotat depuis Castellane avec plusieurs arrêts à Aubagne et Roquefort la Bédoule.
- La Ciotat est également desservie par le train. La gare de la Ciotat est une des étapes de la ligne Marseille-Toulon. De nombreux trains desservent la gare au cours de la journée. Certains s’arrêtent également à la gare de la Blancarde. Aller à la Ciotat en train est sans doute le moyen le plus rapide mais sachez que la gare de la Ciotat n’est pas située en plein centre-ville. Comptez environ 20 minutes de marche pour rejoindre les premières plages du littoral.
Petite présentation de la Ciotat
Un peu moins touristique que sa voisine, la ville de Cassis, la Ciotat est une commune qui vaut largement le détour ! La ville de la Ciotat se trouve au fond d’une baie en forme de croissant. Les hommes étaient déjà présents à l’emplacement actuel de la Ciotat pendant la période du Néolithique final ( 3000 – 2000 avant Jésus-Christ). Des tribus sédentaires vivaient de chasse, pêche et cueillette dans les collines de la ville.
La ville de la Ciotat commence réellement à se développer au Ve siècle avant Jésus-Christ lorsqu’elle devient une étape de la route maritime des navigateurs de l’époque antique. La ville connaît alors une certaine prospérité. L’activité du port contribue au développement de la cité.
Durant le Moyen-Âge, la Ciotat est un petit bourg d’environ 200 habitants qui dépend de la commune voisine : Ceyreste. Cependant, le développement économique de la Ciotat grâce à son port lui permet de revendiquer son autonomie. Après de nombreuses querelles entre les élus des deux communes, il est décidé en 1429 que le territoire de Ceyreste serait scindé en deux territoires indépendants. La Ciotat devient donc une commune à part entière.
La Ciotat se développe rapidement. La ville se dote de remparts, d’une église et gère elle-même son commerce. Au XVIe siècle, la population de la ville est en plein essor. Des révolutions locales sévissent en Italie. Une grande partie de l’aristocratie génoise quitte alors le pays et émigre vers la France. Ils s’installent à la Ciotat. En 1622, la ville construit des chantiers navals. Ils constituent très vite le poumon économique de la société. Aujourd’hui, la Ciotat est une petite station balnéaire où il fait bon vivre et un vieux centre qui a su préserver son charme d’antan.
L’Eden Théâtre
Nous commençons notre balade aux portes de la vieille ville de la Ciotat. Face à la mer, se dresse un bâtiment à l’architecture pour le moins remarquable : L’Eden Théâtre. L’Eden Théâtre est un cinéma construit en 1889 par Alfred Seguin, entrepreneur dans le monde du spectacle. Après sa construction, l’entrepreneur Marseillais cède rapidement son établissement à Raoul Gallaud. À l’époque, c’est une salle populaire où les spectateurs peuvent voir des représentations théâtrales, des spectacles de music-hall et même des représentations sportives comme de la boxe ou de la lutte gréco-romaine !
L’Eden Théâtre n’est pourtant pas une salle de théâtre comme les autres et elle contribue à faire la renommée de la Ciotat dans le monde entier !
Raoul Gallaud et son épouse se lient d’amitié avec Antoine Lumière, un photographe lyonnais qui possède une propriété à la Ciotat. Antoine Lumière est le père des frères Lumière (Auguste et Louis), des inventeurs considérés comme les pionniers du cinéma en France !
Durant le printemps 1895, Louis Lumière met au point le cinématographe dans son atelier à Lyon. Cet appareil est capable de produire des images en mouvement avec une suite de photographie. Les frères Lumière déposent un brevet pour leur machine et tournent leur premier film : La sortie de l’usine Lumière à Lyon. Durant l’été 1895, ils se rendent dans la propriété familiale de la Ciotat et tournent toute une série de films : Querelle enfantines, Promenades en mer, Le poisson rouge…
Le 21 septembre 1895, leur père convie une centaine de personnes issues de la haute société ciotadenne au palais Lumière, dans son domaine familial pour présenter le cinématographe et son fonctionnement. Cette séance est désignée comme la première séance de cinéma présentée devant un public non scientifique. Raoul Gallaud qui était invité suggère à Antoine Lumière de renouveler sa projection à l’Eden-Théâtre ce qui se fait le 14 octobre. Cette première séance est ratée en raison de maladresse technique : la personne chargée de tourner la manivelle de l’appareil, n’est pas parvenue à garder le bon rythme.
Les 21 et 22 mars 1899, deux nouvelles séances sont organisées à l’Eden. 250 personnes assistent à la première projection de cinéma payante. 19 des films Lumière sont présentés durant ces projections (Lancement de navire à la Ciotat, Danse javanaise, Une caravane aux Pyramides d’Egypte etc.)
Toutes les salles de l’époque, mis à part l’Eden Théâtre ont été détruites et le Guinness World Records se base donc sur cette séance du 21 mars 1899 pour faire de l’Eden Théâtre le plus ancien cinéma du monde encore en activité !
La chapelle des pénitents bleus
Depuis l’Eden-Théâtre, avancez sur le boulevard Anatole France et prenez la première à droite pour tourner sur la rue Jules Guesde. Vous arriverez bientôt à hauteur de la chapelle des pénitents bleus. Cette chapelle est construite en 1626 par la confrérie des pénitents bleus. C’est une confrérie religieuse qui avait une vocation sociale (assistance aux pauvres, aux malades et aux prisonniers par exemple). Ils ont bâti plusieurs autres chapelles sur la commune de la Ciotat dont la chapelle Notre-Dame de la Garde située au sommet d’une colline au sud-est de la ville.
Les confréries religieuses sont supprimées au moment de la Révolution Française. Durant cette période, la chapelle des pénitents bleus devient le siège de l’Assemblée primaire des citoyens actifs de la Ciotat Est et accueille les réunions de la garde nationale. Elle est également dépouillée de tous ses biens religieux.
À partir de 1990, des expositions de peinture y sont organisées : Gilbert Ganteaume, Marius Rech ou encore Louis Olive, tous originaires de la région y exposent tour à tour leurs œuvres. Des artistes nationaux et internationaux ont également réalisé des expositions dans cette chapelle : Georges Braque, Elvire Jan, Ferdinand Springer, Kjell Pahr-Iversen etc. Depuis mars 1992, cette chapelle est classée parmi les Monuments Historiques.
L’église Notre dame de l’Assomption
Depuis la chapelle des Pénitents Bleus, engagez-vous dans la Vieille Ville de la Ciotat. Prenez à gauche sur la rue Amiral Roustan, à droite sur la rue Henri Diffonty puis à gauche à nouveau sur la rue des Poilus. La rue devient ensuite rue des Combattants. Vous tournerez à gauche sur la montée Consulaire pour arriver sur le parvis de l’église Notre-Dame de l’Assomption qui se dresse à l’entrée du port. Cette église a été construite entre 1603 et 1626. Elle vient agrandir la petite chapelle qui se trouvait déjà à cet emplacement. Cette église possède la particularité de n’avoir jamais été achevée : il manque des travées sur la façade ouest !
L’édifice est construit dans un style roman, très sobre qui se caractérise par des voûtes en demi-cercle ainsi que des murs et des piliers massifs. Les murs de l’église vont jusqu’à deux mètres d’épaisseur et les piliers ont une surface de 9m2 !
L’église mesure 44 mètres de long et 25 mètres de large. Elle s’élève à 22,5 mètres. Cette église est l’un des emblèmes de la Ciotat. On la retrouve sur de nombreuses cartes postales.
En faisant le tour de l’église, vous déboucherez sur la place Sadi Carnot, l’une des places principales du centre-ville de la Ciotat. C’est sur cette place que s’installent jadis vendeuses de poissons. Elle portait d’ailleurs le nom de place de la poissonnerie à cette époque. La place Sadi Carnot a été nommée ainsi en 1903. La ville de la Ciotat a souhaité rendre hommage au président de la République assassiné en 1894 à Lyon quelques mois avant la fin de son mandat. Celui-ci s’était rendu en visite à la Ciotat en 1890 pour le lancement d’un bateau, Le Polynésien.
Le Vieux-Port de la Ciotat
Après votre visite de l’église Notre-Dame de l’Assomption, redescendez sur le Vieux-Port de la Ciotat. Le port de la Ciotat a probablement été construit à la même époque que celui de Marseille (en 600 avant Jésus-Christ). C’est aujourd’hui un port de pêche et de plaisance. La visite du port vous permettra d’apprendre beaucoup de choses sur l’histoire de la Ciotat. À l’entrée vous pourrez notamment passer devant un beau bâtiment surmonté d’une tour. Ce bâtiment abritait autrefois l’hôtel de Ville de la Ciotat. Depuis 1922, c’est devenu un musée qui permet aux visiteurs de découvrir le patrimoine culturel, religieux et économique de la ville ainsi que son histoire.
En face du musée Ciotaden, de l’autre côté du port, vous pourrez admirer le môle Bérouard. Ce phare vert qui signale aux bateaux l’entrée du port est installé dans les années 1840 à l’emplacement de l’ancien fort militaire de la ville : le fort Bérouard érigé en 1551 et détruit en 1895 à cause de l’expansion des chantiers navals dont vous pouvez apercevoir les immenses équipements derrière le Vieux-Port. C’est aujourd’hui l’un des plus grands chantiers navals de France. On y construisait jadis des navires à vapeur. C’est aujourd’hui un site dédié à la réparation des navires de luxe.
Le port est également un lieu idéal si vous souhaitez vous restaurer ou boire un café. De nombreux établissements sont installés le long des quais.
Le parc du Mugel
Dirigez-vous jusqu’au bout du Quai Francois Mitterand sur le Vieux-Port et empruntez l’avenue Victor Giraud. Remontez la jusqu’au bout puis tournez à gauche sur l’avenue des Calanques. Au bout de l’avenue des Calanques, tournez à gauche sur le petit chemin nommé calanque du Mugel. Celui-ci vous conduira jusqu’à l’entrée du parc du Mugel.
Le parc du Mugel est un jardin de 17 hectares, classé « Jardin Remarquable » depuis 1987. Le parc est naturellement protégé du Mistral et des embruns marins par un massif rocheux appelé le bec de l’aigle et reconaissable grâce à sa taille et sa forme. Il permet au parc de bénéficier d’un microclimat propice au développement de différentes variétés de plantes. On trouve dans ce parc des cactus, des plantes aromatiques, une bambouseraie, des chataîgniers ou encore des plantes tropicales ! Deux plages de galets sont accessibles depuis le chemin en bord de mer du parc. Vous pourrez également contempler la vue qu’il offre sur le littoral ciotaden et sur l’île Verte : une petite île inhabitée située à 550 mètres au large du chantier naval de la Ciotat.