Hier soir, le Tarpin Bien s’est payé une tranche d’euphorie du côté du Quai du Rire, le fameux café-théâtre du Vieux-Port qui fait s’esclaffer les marseillais depuis 22 ans. A l’affiche, un artiste qui avait tristement déserté la scène du one-man show pendant plus de 10 ans et qui revient cette année dans un spectacle tout en galéjades et personnalités multiples. Bruno Salomone, l’interprète des délectables Cochon d’Inde, Inspecteur Moquet, Caius Camillus ou encore Denis Bouley, a cette fois décidé de nous raconter l’histoire d’un enfant « né en riant » à travers 43 personnages dont il revêt la peau tour à tour. Une performance un rien fada que vous pourrez encore découvrir ce soir et samedi soir au Quai du Rire.

Pour ouvrir le bal, Bruno Salomone a fait appel à Chrystelle Canals, une jeune artiste talentueuse qui a inauguré les rires de la soirée toute en énergie et en éclat.

C’est devant cette salle déjà réjouie que l’humoriste a ensuite fait son entrée pour plus d’une heure de joie collective. Drôle, absurde, satirique, touchant, Bruno Salomone propose un spectacle qui lui ressemble. A travers son histoire aux accents de conte, il dépeint des personnages cocasses aux considérations très contemporaines. Entre calembours, mots d’esprit, subtilité et protagonistes hauts en couleur, c’est avec brio qu’il embarque son public dans un récit qui fait voyager l’esprit autant que se tordre les zygomatiques. Le Tarpin Bien, lui, a franchement adoré.

Après avoir reçu des applaudissements qui ont résonné jusqu’aux confins du Vieux-Port, Bruno Salomone (qui, en plus d’être doué, est aussi chaleureux qu’un pastis à l’apéro) a pris quelques minutes pour répondre à nos questions. On en a d’ailleurs profité pour lui apprendre le sens du mot « tarpin ».

Qu’est-ce que ça fait de revenir au one-man show après plus de 10 ans d’absence ?
Ça fait du bien ! Ça me met dans un état, la scène… C’est mieux que la course à pied, le yoga, que tous les sports ! C’est une hygiène mentale et physique, j’en avais besoin en fait.

Comment ça s’est passé, ce soir, au Quai du Rire ?
Ça s’est passé franchement super bien, je me suis éclaté ! C’était la première fois que je jouais à Marseille ce soir, même si c’est ma 3ème date dans le sud. Marseille c’est une ville qui m’est particulièrement chère parce que j’y ai vécu jusqu’à l’âge de 8 ans, et puis j’ai de la famille ici. Donc c’était hyper important pour moi, cette date.

Vous jouez d’ailleurs deux personnages marseillais dans le spectacle…
Oui, deux personnages qui sont de deux générations différentes. La jeune, qui est de la nouvelle génération, n’a pas le même accent que les anciens, qui sont plus pagnolesques. Mais je ne voulais pas aller dans le Pagnol non plus, pas tomber dans le cliché. Je voulais que ce soit crédible.
J’étais un peu curieux de savoir comment les gens allaient le prendre, et ils sont bien rentrés dedans. Ils étaient à fond, donc ça m’a fait super plaisir. C’était ma seule crainte, car forcément je suis étiqueté parisien, alors que je suis un peu des deux.

Imaginez quelqu’un qui ne connaîtrait pas votre univers, comment lui raconteriez-vous le spectacle ?
Tout le problème de ce genre de spectacle, c’est que si on le raconte c’est forcément moins bien que si on le voit, parce que ce qui est intéressant ce sont tous les personnages qui se bousculent. Il y en a 43, qui viennent du sud à la banlieue parisienne, de l’Europe à l’Asie. Ce que je pourrais dire, c’est que c’est l’histoire d’un enfant qui est né en riant et qui va passer sa vie à rire. Ça raconte ce que ça va provoquer chez les autres. Il y en a qui vont l’adorer, d’autres qui vont le détester. Il y en a qui vont le prendre pour un messie, d’autres qui vont le prendre pour le diable, pour un cobaye de laboratoire ou pour l’homme idéal. Et ce que ça réveille chez les gens, je trouve ça assez fascinant. Il y a mille façons de prendre ce spectacle, c’est ça que j’aime.
Moi, je dis que c’est une histoire merveilleuse. C’est l’idée d’un voyage. Au début je voulais parler de conte, mais je trouve que conte ça fait peur parce que ça fait vieillot, alors que là c’est moderne. Ça se passe là, ça se passe maintenant. C’est ce qui me manque souvent, qu’on me raconte une histoire. Après, on aime ou on aime pas l’histoire, mais au moins il y en a une.

Question bonus, pour faire plaisir à l’un des membres du Tarpin Bien qui se reconnaîtra. Qu’est ce que vous pensez du gluten ? Plutôt pour, plutôt contre ?
C’est quoi cette question ? (rires) A un moment, j’ai dû arrêter de fumer et j’ai dû perdre du poids. Alors on m’a dit : arrête le gluten. Donc c’est pas mal pour maigrir, mais ça dépend du contexte. Et puis, c’est devenu un phénomène de mode. Tout le monde est allergique au gluten alors qu’avant, on ne savait même pas ce que ça voulait dire. J’ai l’impression que dans les pays plus pauvres, ils ne se posent même pas la question…
Vous répondez vachement sérieusement à la question !
Bah oui, parce que c’est un sujet qui me touche. (rires)

Merci au Quai du Rire, à Chrystelle Canals et bien entendu, à Bruno Salomone pour cette soirée tarpin bonne.