Ce week-end, partez à la découverte d’Aix-en-Provence. Parfois surnommée « la ville aux mille fontaines », Aix-en-Provence est une ville au patrimoine architectural et culturel très riche ! La ville regorge de sites et de monuments chargés d’histoire que nous vous proposons de découvrir dans ce circuit.
Comment se rendre à Aix-en-Provence ?
Depuis Marseille, différentes options s’offrent à vous pour vous rendre à Aix-en-Provence.
- En voiture depuis le centre-ville, vous pouvez emprunter l’autoroute A51 qui relie Marseille à Aix-en-Provence. Vous parcourerez une trentaine de kilomètres et le trajet vous prendra environ une demi-heure. Attention ! il n’est pas toujours facile de se garer une fois arrivé à Aix ! L’option des parkings payants sera probablement la plus simple si vous n’avez pas envie de tourner dans la ville pendant trois quarts d’heure !
- Depuis Marseille, Aix-en-Provence est particulièrement bien desservie par le train. De nombreux TER au départ de Saint-Charles s’arrêtent à Aix-en-Provence tout au long de la journée. Comptez environ une heure de trajet.
- En bus depuis la gare routière, empruntez la ligne 50 qui relie directement Marseille et Aix par l’autoroute A51.
La ville d’Aix-en-Provence
Ville étudiante par excellence, Aix-en-Provence est une ville toujours animée où il fait bon vivre. C’est aussi une ville avec un patrimoine culturel et historique très riche. L’histoire de la ville commence en 124 avant Jésus-Christ. Le consul Romain Caius Sextius Calvinus décide de détruire l’oppidum d’Entremont où s’étaient installées différentes tribus gauloises salyennes. Deux ans plus tard, le consul fonde au pied d’Entremont la ville d’Aquae Sextiae (future Aix-en-Provence). La position de la ville est particulièrement stratégique : elle se situe au carrefour des routes entre l’Italie, la péninsule ibérique, la mer Méditerranée et la Durance. La fondation d’Aix permet aux Romains de sécuriser toute une région autrefois aux mains des Salyens. La ville tire très rapidement profit des sources thermales dont elle dispose.
Au Moyen-Âge, Aix devient le lieu de résidence des comtes et souverains de Provence. Elle devient une métropole importante en Provence et vit du commerce et de l’artisanat. En 1402, Louis II d’Anjou y fonde une université. Aix-en-Provence devient un lieu de création artistique pendant le règne de son fils le roi René. Un an après la mort du roi René, la Provence est rattachée au royaume de France mais Aix-en-Provence refuse pendant longtemps de se soumettre au pouvoir royal. La ville finit par se soumettre pendant le règne de Louix XIV. Aix-en-Provence développe alors son université et son patrimoine culturel et judiciaire.
Au XIXe siècle différentes structures d’enseignement sont créées : la faculté de Droit et de Lettres, l’École Normale, l’École Nationale des Arts et Métiers. Le Palais de Justice est également achevé.
Dans les années 1960, la ville connaît un essor démographique et économique sans précédent. Aix s’engage alors dans de gros projets d’urbanisation et d’industrialisation.
Aujourd’hui, la ville, le dynamisme économique et culturel de la ville sont ses plus gros atouts. C’est une ville particulièrement touristique.
La Rotonde et le cours Mirabeau
Notre balade débute à l’entrée du centre ancien de la ville d’Aix-en-Provence. Le cours Mirabeau est probablement l’artère la plus célèbre de la ville. Le cours Mirabeau se situe sur les anciens remparts de la ville. Il est construit sur ordre du Parlement d’Aix et de la volonté d’étendre la ville vers le Sud de l’archevêque Michel Mazarin. Sa construction commence en 1649. Au départ, il est simplement baptisé le cours. Quatre fontaines sont érigés sur le cours en 1696 : la fontaine des neuf cantons, la fontaine moussue, la fontaine de la pyramide (aujourd’hui appelée fontaine du roi René) et la fontaine des chevaux marins qui a été démolie en 1872 pour ouvrir le cours à la circulation.
Le cours prend son nom actuel en 1876. Il rend hommage à René-Gabriel Riquetti de Mirabeau, élu représentant aixois au tiers état en 1789. De 1903 à 1947, c’est sur le cours Mirabeau que passait le tramway qui reliait Marseille à Aix-en-Provence. Son terminus se situait sur la place Forbin.
Le cours Mirabeau fait aujourd’hui la part belle aux piétons. C’est un lieu agréable où il est possible de s’attabler à la terrasse de nombreux cafés. Le plus célèbre d’entre eux est probablement Les deux G qui a accueilli au fil des années de nombreuses personnalités : Édith Piaf, Paul Cézanne, Émile Zola, Winston Churchill, Alain Delon…. Cette brasserie historique est malheureusement fermée en ce moment pour cause de travaux à la suite d’un incendie.
Le cours Mirabeau est délimité d’un côté par la statue du roi René et de l’autre par la fontaine de la Rotonde. Haute de 12 mètres, cette fontaine a été érigée en 1860 par l’architecte des Ponts et Chaussées Théophile de Tournadre. La fontaine est construite en pierres froides des carrières de Saint-Antonin, Fuveau et Pourrières. Elle est composée de deux bassins et surmontée de trois statues représentant la Justice, l’Agriculture et les Beaux-Arts. Les trois statues ont été réalisées par Ramus, Chabaud et Ferrat. D’autres sculptures en forme de lions, d’enfants, de cygnes et de dauphins l’agrémente.
L’hôtel de Caumont
Faites le tour du Cours Mirabeau puis revenez au centre de celui-ci et prenez la rue Joseph Cabassol sur votre droite. C’est sur cette rue que se trouve l’hôtel de Caumont. L’hôtel de Caumont est un édifice du XVIIe siècle. C’est un hôtel particulier autrefois baptisé hôtel de Réauville. Il a été édifié par l’architecte Georges Vallon à la demande de François de Rolland qui était président de la Cour des comptes, seigneur de Réauville et marquis de Cabannes. C’est l’architecte Robert de Crotte qui en a réalisé les plans. Il a appartenu à diverses grandes familles.
L’hôtel est ensuite acheté par la famille Caumont qui le transforme en appartement pendant la seconde moitié du XIXe siècle. Il accueille les notables qui viennent visiter Aix-en-Provence. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, l’édifice est l’une des places fortes des opposants au régime de Vichy.
En 1964, l’hôtel est racheté par la ville d’Aix-en-Provence et y installe un conservatoire de musique. Il appartient depuis 2013 à Culturespaces, une entreprise privée qui assure la gestion des monuments historiques et des musées. Des expositions temporaires consacrées à la peinture et au piano y sont parfois installées.
Le musée Granet
Depuis l’hôtel de Caumont, continuez à descendre sur la rue Joseph Cabassol et tournez à gauche sur la rue Goyrand puis à droite sur la rue Frédéric Mistral. Au croisement avec la rue Cardinale, tournez à gauche et remontez-la jusqu’au musée Granet.
Le musée Granet est un musée consacré aux Beaux-Arts, à l’archéologie et à l’art décoratif. Il a ouvert au public en 1838. Il est installé dans un bâtiment du XVIIe siècle : le palais de Malte qui est racheté par la ville en 1825. Avant d’être un musée, le palais de Malte a abrité l’ancien prieuré de Saint-Jean de Malte avant de devenir une école de dessin à partir de 1828. Le musée Granet tire son nom du peintre François-Marius Granet qui est l’un des plus généreux donateurs. En 1849, celui-ci fait don de tous les tableaux et dessins en sa possession à sa ville natale, Aix-en-Provence. Les collections ont ensuite été enrichies par différentes donations.
Le musée Granet abrite des peintures datant du XIV au XVe siècle. Parmi les plus célèbres on retrouve : La Visitation de Pierre Puget (1659), Autoportait de Rembrandt (1659), La Vierge à l’enfant de Francesco Salviati ou encore Baigneuses de Paul Cézanne (1895).
On trouve également une galerie de sculptures dans ce musée. Plusieurs sculptures d’Alberto Giacometti y sont exposées ainsi qu’un buste de François-Marius Granet qui a été réalisé par Jean-Francois Legendre-Héral.
Un ensemble des pièces issues des fouilles archéologiques réalisées dans la région aixoise sont également exposées au musée Granet.
La place d’Albertas
Après la découverte du musée Granet, redescendez la rue Cardinale jusqu’à la place des Quatres-Dauphins. Vous pourrez admirer au passage cette jolie place qui est entourée d’hôtels particuliers. Au centre de la place se trouve la fontaine des Quatre-Dauphins. De style baroque, cette fontaine est réalisée en 1667 par Jean-Claude Rambot. Elle est inscrite aux Monuments Historiques depuis 1929.
Après avoir admiré la place, remontez la rue du 4 Septembre jusqu’au Cours Mirabeau. Traversez-le et engagez-vous sur la rue Clemenceau juste en face. Prenez à droite sur la place Saint-Honoré puis à gauche sur la rue Espariat pour arriver jusqu’à la place d’Albertas.
La place d’Albertas est une jolie place du centre-ville d’Aix qui attire de nombreux touristes. Elle doit son nom à la famille d’Albertas, l’une des plus grandes familles de la ville au XVIIIe siècle. Au XVIe siècle, Jean Agar, un conseiller au Parlement d’Aix possédait une maison sur cette place. Cette maison est ensuite rachetée par les Paulhe, une famille Marseillaise qui revend ensuite la maison aux Albertas. En 1724, le marquis Henri Reynaud d’Albertas commande à Laurent Vallon, un architecte aixois, les dessins de la façade de cette maison où il installe son hôtel particulier. Entre 1735 et 1741, il rachète les maisons situées en face et les fait démolir. Sur l’espace libéré, le marquis d’Albertas souhaite ériger une place construite selon le modèle parisien des places royales (une place destinée à servir de cadre à la statue d’un souverain). Il confie la réalisation de la place à Georges Vallon, qui succède à son père en tant qu’architecte de la ville. La place est bordée de quatre petits hôtels aux façades uniformes. Toutes les fenêtres sont ornées de balcons en ferronnerie.
La fontaine que vous pouvez contempler au centre de la place est construite en 1862. Depuis juillet 2000, la fontaine ainsi que les façades et toitures des immeubles sont classés Monuments Historiques. La place est aujourd’hui un lieu de passage pour de nombreux touristes. Elle a été immortalisée plusieurs fois par des peintres et de nombreux concerts où spectacles de rue y sont organisés.
La place de l’hôtel de Ville
Depuis la place d’Albertas, remontez la rue Aude et continuez ensuite sur la rue Maréchal Foch. Vous déboucherez bientôt sur la place de l’Hôtel de Ville. Cette jolie place est l’un des passages incontournables lorsqu’on visite Aix-en-Provence. Elle abrite trois monuments : l’Hôtel de Ville, la tour de l’horloge et l’ancienne halle aux grains d’Aix-en-Provence.
L’hôtel de Ville est installé depuis le XIVe siècle au pied de la tour de l’horloge. Sa construction est inspirée des palais italiens. Il est réalisé par l’architecte aixois Pierre Pavillon. Ses sculptures ont été réalisées par Jean-Claude Rambot et Jacques Fossé. La façade était autrefois richement décorée avec des bustes des comtes de Provence, des statues d’ange et du roi Louis XIV mais l’hôtel est dépouillé de ses ornements au moment de la Révolution Française. Chaque étage comporte cinq fenêtres et est séparé de l’étage supérieur par une frise. Le bâtiment est classé Monuments historiques depuis 1995.
La tour de l’horloge est érigée en 1510 sur une porte de la ville comtale. La tour comporte une horloge horaire accompagnée qui sonne le tocsin et les heures ainsi qu’une horloge astronomique qui date de 1661. Une horloge astronomique est une horloge qui, en plus de l’heure, affiche des informations astronomiques : la position du soleil, de la lune, la date des éclipses ou des différentes fêtes religieuses par exemple.
L’ancienne halle aux grains d’Aix-en-Provence se situe face à la tour de l’horloge. Elle est édifiée en 1759 à partir d’un bâtiment qui existait déjà. À cette époque, les taxes sur le blé constituent l’un des principaux revenus de la ville d’Aix-en-Provence. La ville possède bien un marché aux grains depuis 1718 qui se tient dans une maison à l’angle de la place Richelme (située derrière la place de l’Hôtel de Ville) et la rue Vauvenargues. Toutefois, ce marché devient vite exigu et le conseil de la ville décide de l’agrandir en achetant une maison en 1737. L’architecte Georges Vallon est ainsi chargé de réaliser une halle aux grains. Le fronton de la halle a été réalisé par l’architecte Jean-Pancrace Chastel. Il y fait figurer un groupe allégorique représentant la Durance, le Rhône et la fertilité de la région. L’édifice est classé Monument historique depuis 1983. Aujourd’hui, l’ancienne halle aux grains abrite les bureaux de poste, de la mairie et une annexe de la bibliothèque Méjanes.
Cathédrale de Saint-Sauveur d’Aix
Depuis la place de l’hôtel de Ville, passez sous la tour de l’horloge et remontez la rue Gaston de Saporta pour arriver jusqu’à la paroisse cathédrale Saint-Sauveur.
Cette cathédrale catholique romaine est construite sur l’emplacement du forum antique de la ville. Dans l’Antiquité, le forum est la place publique où les habitants se réunissent pour le commerce, les affaires politiques, judiciaires et religieuses de la ville. La légende dit aussi que la cathédrale a été édifiée sur un ancien temple dédié au dieu Apollon. La cathédrale comporte différents styles architecturaux car elle a été remaniée plusieurs fois au cours des siècles. Sa construction débute au Ve siècle et s’achève au XVIIIe siècle. Le baptistère octogonal et le mur romain situé sur la façade extérieure de la cathédrale constituent les éléments les plus anciens ! La façade nue de la nef date du XIIe siècle. Elle est d’architecture romane. Le clocher de l’église construit au XIVe siècle et rénové au XIXe siècle est d’architecture gothique tout comme le portail principal de la cathédrale. Il est couronné d’un galbe (un pignon pointu) caractéristique des portails gothiques.