Alonzo au stade Vélodrome

S’il fallait dégager une constante dans le parcours d’Alonzo, au-delà de sa fraîcheur éternelle et de sa capacité à traverser les époques, c’est cette discipline féroce, cette éthique implacable qui le pousse à toujours repartir au front : depuis ses débuts en groupe, il y a déjà 25 ans, la légende du rap marseillais n’a jamais cessé de se projeter vers l’avenir et d’en vouloir plus, peu importe les succès glanés en chemin. À peine remis des émotions de son concert triomphal au Stade Vélodrome, temps fort de l’année rap 2025, l’artiste phocéen se remettait en selle, presque immédiatement. Comme s’il n’avait pas pris la totale mesure de ce moment hors du temps, ou qu’il ne l’avait pleinement ressenti qu’à travers les yeux de ses proches et les images virales qui lui ont succédé. En réalité, le rappeur renouait simplement avec l’essentiel : la musique. Entre partage d’expériences avec la jeune garde (Clubb29, So La Zone, ou encore Missan) et collaborations entre pairs affirmés (L’Algérino, Franglish, Nej, etc.), il commençait par honorer la salve de sollicitations dont il avait fait l’objet, assurant leur promotion pendant l’automne, tout en s’accordant de courtes escapades solitaires (Mapessa). Plus tôt dans l’année, en février, son huitième album, Longue vie à nous, voyait le jour, clôturant — dixit son auteur —deux décennies de longs formats et une présence de chaque instant dans les bacs et sur les plateformes. S’agissait-il réellement d’un clap de fin ? L’avenir nous le dira.

Découvert tout début 2000 au sein des Psy4 de la Rime, formation culte dont l’héritage continue d’irriguer toute une génération de rappeurs et d’auditeurs, le légendaire Alonzo s’est illustré en solo quelques années plus tard, révélant une identité singulière et particulièrement fédératrice. Mais c’est à partir de la saison 2014/15 qu’il franchit un réel cap, avec l’album Règlement de comptes, porté par l’incontournable la Belle vie le Zin. Redevenu pleinement lui-même, « le sale gosse du Plan d’Aou », Alonzo enchaîne alors les succès à une cadence folle : des hits générationnels par dizaines (Finis-les, Tout va bien, Binta), des projets systématiquement certifiés (notamment Platine pour Avenue de Saint-Antoine, 100 % et Quartiers Nords), et d’innombrables collaborations, avec les rookies les plus en vue comme les têtes d’affiche les plus installées (de Jul à Ninho, en passant par Gims ou Gazo). Présent partout, respecté de tous, il s’impose  sur la durée comme l’un des visages les plus populaires et les plus rassembleurs du rap francophone. 

S’accordant enfin le droit de regarder dans le rétroviseur, Alonzo ouvre alors une nouvelle page de son histoire. Le 19 juillet 2025, il décide de rendre hommage à ses deux décennies passées à œuvrer dans le rap, dans une arène mythique, si chère à son Olympique et à tous les Marseillais : le Stade Vélodrome. Et pour ce premier concert dans son « jardin », comme il aime en parler, Alonzo ne fait pas les choses à moitié : il débarque à dos de cheval, vêtu d’une armure de Viking, pour introduire le show. L’image est forte, presque mythologique. Elle dit tout de l’ambition de l’artiste et de ce qui attend le public, près de 2h40 durant : une célébration totale et authentique de son immense carrière. Scénographie monumentale, chorégraphies millimétrées, énergie débordante, invités prestigieux… Chez lui, Alonzo ne laisse aucune place au doute. Marseille vibre, Marseille rugit, Marseille s’en souviendra. La toile aussi. Dès le lendemain, les images envahissent les réseaux : algorithmes affolés, extraits viraux, montée en boucle des moments les plus marquants. Aux chanceux présents comme aux absents remplis de regrets, une évidence s’impose : il faudra une suite à ce « concert du peuple ».

« Reste-t-il des survivants ou devons-nous livrer une seconde bataille ? », interroge le rappeur. À cette question rhétorique, la réponse semble évidente. Et la question n’implique pas un « si », mais plutôt un « quand ». Le 6 juin 2026, exactement un an après la première, Alonzo reprendra d’assaut le Vélodrome pour un nouveau rendez-vous historique avec son public. Encore plus d’invités — son impressionnant catalogue de featurings le lui permet —, toujours plus de surprises et d’ambition. Un défi immense que le Phocéen aborde avec la détermination, la précision et la dévotion qui le caractérisent.

Alonzo revient. Plus grand. Plus fort. Prêt à offrir au peuple un second chapitre. Préparez-vous pour cette nouvelle bataille. Rendez-vous à Marseille le 6JUIN 2026 !