Alberto Giacometti s’installe à Marseille : une immersion dans le vide au musée Cantini
📍 Musée Cantini, Marseille – Du 6 juin au 28 septembre 2025
C’est un événement artistique qui s’annonce à Marseille : pour la première fois, une exposition monographique majeure consacrée à Alberto Giacometti investit le musée Cantini. Sobrement intitulée Sculpter le vide, cette rétrospective inédite, fruit d’une collaboration entre la Ville de Marseille et la Fondation Giacometti, promet une plongée fascinante dans l’univers du célèbre sculpteur suisse.
Un parcours au cœur de l’espace et du silence
Pensée comme une traversée sensorielle et introspective, l’exposition dévoile un ensemble exceptionnel d’œuvres — sculptures en plâtre et en bronze, peintures, dessins, estampes — qui explore la notion de vide, concept fondamental dans la pratique de Giacometti. Pour Jean-Paul Sartre, son ami et contemporain, son œuvre était « une façon d’éprouver l’espace ». Ce vide, loin d’être une absence, devient ici matrice, tension, respiration entre les formes.
Le parcours débute par les années 1920, période d’expérimentations formelles, où le jeune Giacometti s’ouvre aux influences cubistes et extra-occidentales à travers des pièces emblématiques comme Le Couple (1926) ou la saisissante Femme cuillère (1927). Puis vient la période surréaliste, onirique et énigmatique, avec des œuvres telles que Le Palais à 4 heures du matin (1932) et L’Objet invisible (1934-35), reflet d’un monde intérieur vibrant et mystérieux.

Femme cuillère, 1927
L’après-guerre marque le retour à la figure humaine. Giacometti y sculpte la fragilité de l’existence avec ses silhouettes effilées et solitaires : Le Nez (1949), Grande Femme I (1960), ou encore Toute petite figurine révèlent sa quête quasi métaphysique de la réalité perçue.

Grande Femme I, 1960
Un dialogue avec l’ailleurs
Dans sa dernière section, l’exposition joue la carte du dialogue entre les œuvres de Giacometti et des pièces antiques ou non occidentales issues des musées marseillais. Un clin d’œil aux influences profondes qui ont nourri son imaginaire et sa réflexion sur l’espace. Conçue comme un « musée imaginaire », cette mise en regard enrichit l’expérience et dévoile une autre facette du sculpteur.
Une exposition en résonance
En parallèle, le [mac] — musée d’art contemporain de Marseille — propose Les Veilleurs d’Ali Cherri, une exposition miroir qui entre en résonance avec l’univers de Giacometti. Le plasticien libanais a conçu certaines des œuvres exposées au [mac] en résonance avec avec le travail d’Alberto Giacometti. Une double invitation à repenser l’humain dans l’espace, entre présence et absence.
🎟 Infos pratiques
🕘 Du mardi au dimanche, de 9h à 18h
💶 Tarif plein : 6 € / réduit : 3 €
📍 Musée Cantini – 19 rue Grignan, 13006 Marseille
📅 Entrée gratuite le premier jour de l’exposition (6 juin) et chaque premier dimanche du mois