Aujourd’hui c’est l’anniversaire de Christophe Carmona aka Le Rat Luciano, MC de la mythique Fonky Family. Et comme en plus d’être un pilier de l’adolescence de beaucoup de Marseillais, il a aussi la réputation d’être parmi les rappeurs les plus gentils et les plus humbles, nous nous sommes dit que c’était la bonne occasion de (re)découvrir 5 de ses textes qui ont marqué le rap marseillais ! Comme d’habitude dans ce genre de sélection il a fallu faire des choix, donc si vous êtes déçu de ne pas voir votre morceau préféré du Rat dans ce classement, consolez-vous en vous disant que j’ai très certainement hésité longuement entre celui-ci et l’un de ceux qui figurent dans cet article.
L’argent, la boisson, la fumée et les femmes
Le morceau n’est pas un titre de la Fonky Family mais de Black & White Zulus, groupe composé du Rat Luciano et de Menzo avant qu’ils forment la F.F. avec Sat et Don Choa. On retrouvera ces thèmes tout au long de la carrière de la F.F. notamment dans la première version des Bad Boys de Marseille ou bien dans le couplet de Sat de « Tu nous connais ». C’est dans cette chanson que l’on entend aussi pour la première fois « Fume, fume, fume, avant que la vie te fume » que l’on retrouve plus tard dans le retour du S*!# squad. Enfin, si vous vous souvenez de la jaquette de « Si dieu veut… », le premier album de la Fonky, elle représente l’argent, la boisson, la fumée et les femmes.
Tu nous connais
Extrait de « Si Dieu veut… », ce titre qui a des airs de freestyle sur l’album débarque comme un ovni dans le rap en 1998. 4 couplets et un seul refrain à la fin. Si le morceau n’est pas forcément le plus connu du grand public, il reste l’un des plus grands classiques parmi les connaisseurs de la F.F. et donne l’occasion au Rat de se présenter : « Monsieur Rat s’pose comme une bombe dans le R.E.R ».
Sans titre
Arrivé dans le rap game avec dans l’idée de ne pas faire comme tout le monde, la F.F. propose comme 2ème disque un EP contenant 6 titres et nommé « Hors-série volume 1 ». Composé de 3 lives et de 3 inédits, le disque s’ouvre sur un morceau nommé « sans titre ». Ce n’est pas l’originalité de la forme qui fera du bruit mais plutôt le couplet du Rat dans lequel on retrouve cette phase adressée directement à Akhenaton :
« Comme un ami qui t’arrache le cœur et l’bouffe
En quel honneur on m’appelle p’tit frère
Il n’y a personne au-dessus de moi
Il n’y a pas d’expression qui tient tu devrais t’y faire »
Bien avant l’ère des réseaux sociaux, c’est par ce morceau que le public découvre les tensions entre la Fonky Family et IAM qui annoncent la fin des collaborations entre les deux fers de lance du Hip Hop marseillais. Pour notre plus grand regret.
Niquer le bénef
À la suite du succès fulgurant de la Fonky, des albums solo de chacun des MCs étaient attendus par les fans. Et c’est le Rat qui ouvre le bal avec « Mode de vie… Béton style ». L’album se fera sa place notamment grâce au single « Sacré » mais le Rat avouera lui-même que l’album aurait pu être encore meilleur, qu’il a commencé à vraiment prendre du plaisir à la fin de l’enregistrement. Parmi ces derniers morceaux enregistrés, « Niquer le bénef ». À la limite du freestyle, sur une instru simple et efficace, le texte est simple et puissant et le flow est à la frontière entre le parlé et le cri. En témoignent les hurlements à la fin sur « Niquer le béneeeef !».
Tomber sur « Niquer le bénef » pour la première fois en écoutant l’album c’est un peu comme découvrir un diamant brut en creusant au Panier.
Art de rue
Jusque-là, j’ai pas mal esquivé les gros tubes de la F.F. avec l’idée de vous faire (re)découvrir la pépite qu’il y avait juste à côté. Mais comme je ne suis pas un puriste et que je n’ai rien contre les hits, je termine avec ce qui est certainement le plus gros succès de la F.F. sur l’album le plus abouti. Il y aurait beaucoup à dire sur ce morceau mais l’article n’étant pas sur la F.F. je vous invite à réécouter le couplet du Rat Louloutch’ comme personne ne l’appelle. Simple, efficace, toujours dans son style propre à la limite du parlé. La méthode est même décrite dans le texte :
« Salut à ceux qui parlent sur de la musique
Ceux qui décrivent joie, angoisse, haine et amour
Sans méthode précise et sans être alléché par l’appât du gain
Mais juste parce qu’ils en éprouvent le besoin »
Bonus : Le Mégotrip
Dans un style plus léger, cette pépite des « Chroniques de Mars » est la petite sœur méconnue du « Retour du S* !# squad », à consommer sans modération celle là !
J’espère que cette petite sélection vous a rappelé de bons souvenirs ou vous aura fait découvrir quelques perles du Hip Hop marseillais pour les plus jeunes, n’hésitez pas à nous dire dans les commentaires le prochain artiste à qui vous souhaitez que l’on rende hommage pour son anniversaire !