Le château de la Buzine, rendu célèbre par le roman « Le Château de ma mère » de Marcel Pagnol, est actuellement au centre d’une vive polémique. La décision de la municipalité de changer l’organisme en charge de sa gestion a déclenché une série de réactions passionnées et ravivé les tensions entre acteurs politiques et culturels.
Le mercredi 14 juin, Nicolas Pagnol, le petit-fils de Marcel Pagnol, a été informé par Jean-Marc Coppola, adjoint à la Culture de la mairie de Marseille, que le contrat de gestion du château de la Buzine ne serait pas renouvelé. La Ville a décidé de confier cette responsabilité au Centre de la Culture Ouvrière (CCO), une association dont le domaine de compétence est principalement la gestion de centres sociaux. Cette décision a profondément affecté Nicolas Pagnol, qui se sent remplacé et estime que le nouveau gestionnaire n’a pas l’expérience requise pour préserver l’aspect culturel du château.
Les politiques s’en mêlent
Cette annonce a déclenché une vague de critiques, principalement de la part des élus de droite. Sylvain Souvestre, maire des 11e et 12e arrondissements de Marseille, a qualifié ce choix de « purement dogmatique et idéologique », accusant la municipalité de mépriser l’histoire culturelle du lieu. D’autres personnalités politiques, telles que Valérie Boyer, sénatrice des Bouches-du-Rhône, et Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, se sont également jointes aux critiques, dénonçant une mainmise politique sur le patrimoine local.
Scandalisé, comme tant de Marseillais, par le traitement réservé à Nicolas #Pagnol par la Ville @marseille. Le "Château de ma mère" n'est pas à #Marseille un lieu comme les autres, mais un site emblématique de notre culture, notre patrimoine !
— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) June 15, 2023
Choix incompréhensible, illisible. pic.twitter.com/n8Jp8psqBV
La directrice générale actuelle du château, Valérie Fedele, a également été la cible de critiques, certains considérant sa nomination en 2013 comme un favoritisme politique de l’ancienne majorité municipale. Ces attaques politiques soulignent l’enjeu de cette décision et la vision culturelle qui s’y cache.
Le château contre-attaque
Pour exprimer son désaccord, Nicolas Pagnol a lancé une pétition en ligne qui a recueilli près de 40 000 signatures. Il y met en avant les résultats de sa gestion, notamment l’augmentation de la fréquentation et l’accueil de milliers d’enfants chaque année. Ces chiffres témoignent de l’attachement des visiteurs au château de la Buzine et de son rôle éducatif et culturel.
La Ville de Marseille a tenté de répondre aux critiques en assurant son attachement au patrimoine de Marcel Pagnol et en proposant à Nicolas Pagnol de devenir président d’honneur du château. Cependant, cette proposition a été rejetée par Nicolas Pagnol, qui refuse d’être simplement une figure symbolique sans véritable pouvoir décisionnel. La dispute pour la gestion du château de la Buzine se poursuit, alimentée par des débats politiques et culturels animés. Au-delà des enjeux personnels, cette polémique soulève des questions plus larges sur la préservation du patrimoine et l’importance de l’histoire culturelle pour la région.
Intervention de JM Coppola sur @francebleu . Je n’accepterai jamais d’être président d’honneur d’une association que je ne connais pas! Je ne serai pas un faire valoir, un pot de fleur dans le parc de la @labuzine
— Nicolas Pagnol (@npagnol) June 19, 2023