Monument emblématique de Marseille, le stade Vélodrome fait vibrer toute la ville les soirs de match. C’est d’ailleurs devenu un véritable lieu de culte pour les adeptes du ballon rond. Pourtant, je suis sûre que même les plus fervents supporters de l’Olympique de Marseille ne connaissent pas tous les secrets de ce lieu mythique qui anime Marseille depuis plus de 80 ans !
Savez-vous par exemple à qui font référence les noms attribués aux deux virages et aux deux tribunes qui composent le stade ? C’est la question sur laquelle nous nous penchons en ce moment au Tarpin Bien. Alors, si vous voulez être incollable sur le stade, nous vous invitons à continuer cet article. 😉
Le nec plus ultra des supporters
Le Virage nord du stade Vélodrome est communément appelé « virage nord ». Pourtant, il est officiellement nommé « Virage Patrice de Peretti », le 28 juillet 2002. Cet évènement est une grande nouveauté dans le monde du sport car c’est la première fois qu’une partie d’un stade porte le nom d’un supporter. Car Patrice de Peretti n’était pas un joueur de l’OM mais bel et bien un supporter !
L’histoire de Patrice de Peretti commence en 1986. À l’époque, Bernard Tapie vient de racheter le club et son arrivée suscite un véritable engouement dans tout Marseille. Patrice de Peretti, alors jeune collégien à la dérive, se met à traîner autour du stade. C’est là qu’il rejoint des amis qui viennent de fonder un nouveau groupe de supporters : les South Winners. Il en devient un membre très actif et participe à tous les déplacements de l’OM.
Si « Depé » est très vite devenu la légende, le symbole du supporter Marseillais, c’est parce que s’inspirant des supporters grecs de l’AEK Athènes, il encourageait l’OM torse nu avec une écharpe et un mégaphone et ce pour tous les matchs, quelle que soit la météo et partout à travers l’Europe.
L’un des déplacements les plus célèbres reste probablement celui de 1992 à Berlin où l’OM joue contre Moscou par -12 degrés et où de Peretti, fidèle à lui-même, reste torse nu du début à la fin de la rencontre, quitte à finir aussi congelé qu’un glaçon ! En 1994, de Peretti est devenu un tel symbole du club phocéen qu’il tourne dans le clip Santa Maradona que le groupe la Mano Negra vient tourner à Marseille. On peut l’apercevoir faire le tour du stade en courant, accompagné de Manu Chao, le chanteur du groupe avec qui il est devenu ami.
Plus qu’un supporter, Patrice de Peretti dédiera sa vie au club et au stade et deviendra salarié de l’OM en 1990. Le stade Vélodrome devient alors sa véritable maison. Lui qui a toujours vécu là où l’on voulait bien l’accueillir dormait parfois en tribune lorsqu’il ne pouvait pas compter sur l’hospitalité des gens de son entourage.
La consécration pour le jeune supporter arrive en 1993 lorsque l’OM est sacré champion d’Europe. Patrice de Peretti aura le privilège de soulever la coupe aux grandes oreilles sous des tonnerres d’applaudissements. L’année suivante, a seulement 22 ans, Patrice de Peretti quitte le virage Sud et les South Winners pour créer son propre groupe de supporters, le MTP : Marseille Trop Puissant, placé en haut du virage nord.
Un destin tragique
Le 28 juillet 2000, de Peretti est retrouvé sans vie dans l’appartement qu’il occupait avec un ami. Il aurait été victime d’une rupture d’anévrisme. Il avait 28 ans et aurait dû vivre la reprise du Championnat de France dans le virage nord avec les MTP le soir même. C’est ce jour-là que l’on comprend réellement l’attachement du club pour le jeune supporter. Avant le coup d’envoi du match, des chants en son honneur émanent des tribunes. Éric di Meco, alors manager du club, lira un message en son honneur sur la pelouse du stade, accompagné des différents responsables des associations de supporters. Le dernier hommage viendra des joueurs qui ôteront leur maillot pendant la minute de silence pour faire écho à la façon si particulière que Depé avait de les supporter.
Aujourd’hui encore, Patrice de Peretti demeure une légende pour les supporters Marseillais. Il ne laissa pas grand-chose derrière lui : ni femme, ni enfant, ni même le tifo de son club qui brûla le soir de sa mort. Seul reste son souvenir, son nom donné au Virage Nord et sa maxime taguée sur les murs du Vélodrome : « Les joueurs passent, les supporters restent ».
Si vous souhaitez en savoir plus sur l’histoire de Patrice de Peretti, vous pouvez consulter l’excellent article de Romain Canuti dans So Foot sur le sujet.
Et vous connaissiez-vous l’histoire de Patrice de Peretti ? N’hésitez pas à nous le dire en commentaires et restez connectés, d’autres secrets sur les tribunes du Vélodrome seront publiés prochainement !
Sacrée Maeva. Tu l’as formidablement décrit…😉😘
Je veux dire que l’ai connu : nous étions amis ! C’est le seul ami homme que j’ai jamais eu, c’était… mon frère ! On est de la même année, 1972, on était aussi fada l’un que l’autre, ça ne pouvait que coller.
Mais ce mec il avait un nombre d’amis, de vrais amis, absolument incroyable. Il t’écoutait pour se vrai, et il avait la même attitude que tu soit très très friqués ou n’importe lequel des « fracas de la Plaine » (pour paraphraser Massilia Sound System). Ce naturel, cette envie de vivre, cette foi dans son club, il était unique DP !
Cecile qui parle dans le reportage raconte que tu passais dans la rue et, avec ou sans fric tu pouvais te retrouver dans un car, c’est vrai, une fois j’arrive au quartier, j’étais pas en forme, genre une peine de coeur de mes 23 ans, il me voit on discute 2mn, je lui raconte mon grand malheur etc (!) 1h après j’étais dans le car pour Monaco parce que selon lui il me fallait « un bon déplacement » pour me remettre… 😂.
Et ça a marché !
Maéva