Habitants de l’hypercentre, du quartier Baille et du Camas, cette balade est pour vous ! Voici un petit circuit au cœur des rues du Cours Julien à réaliser en famille le 25 décembre pour apprendre des choses et rentrer à la maison en se sentant un peu plus léger ! Promis, elle ne vous prendra pas plus de 20 minutes !
Le lycée Thiers
Notre balade débute au pied du Cours Julien, devant l’entrée du lycée Thiers. Crée en 1802, ce lycée est l’un des cinq premiers ouverts en France par Napoléon. Par conséquent, il est aussi le plus vieux lycée de Marseille. Parmi les anciens élèves les plus célèbres du lycée Thiers nous pouvons retrouver Marcel Pagnol, Edmond Rostand, Édouard Balladur et bien-sûr Adolphe Thiers, ancien président de la République qui donne son nom à l’établissement à partir de 1930.
Le lycée Thiers est installé au sein de l’ancien couvent des Bernardines qui date de 1746. Il gagne ses lettres de noblesse à l’époque de la Restauration. Il est alors appelé collège Royal et est très populaire auprès d’étudiants aux origines diverses qui choisissent de faire leurs études à Marseille. Ce cosmopolitisme s’explique notamment par le rayonnement commercial du port de Marseille à cette époque. Ainsi dès 1833, un enseignement spécifique aux métiers du commerce est créé.
Sous le Second Empire, le collège Royal devient lycée Impérial. Des classes préparatoires à l’école militaire de Saint-Cyr et à l’école polytechnique sont instaurées. Quelques années plus tard, les classes littéraires préparant les étudiants à l’École Normale Supérieure sont également créées.
Le lycée Adolphe Thiers est en réalité un complexe avec différents niveaux d’études. Il comporte un collège, un lycée, ainsi que différentes classes préparatoires aux grandes écoles. Depuis de nombreuses années, parmi les différents lycées publics de l’Académie d’Aix-Marseille, le lycée Thiers possède les meilleurs résultats au baccalauréat.
Le Palais des Arts
Un peu plus haut que le lycée Thiers, sur la place Auguste et François Carli, se trouve le palais des Arts. C’est un bâtiment souvent absent des guides touristiques qui mérite pourtant que l’on s’arrête sur son histoire.
Le palais des Arts est construit au XIXe siècle entre 1864 et 1874. À l’origine, le bâtiment est conçu pour abriter la bibliothèque municipale et l’École des Beaux Arts de Marseille. Ces deux instances étaient autrefois installées dans l’ancien couvent des Bernardines mais devant la popularité grandissante du lycée Impérial, il devenait urgent de les déplacer. Les plans du palais sont dessinés par l’architecte Henri Espérandieu. La principale difficulté de sa construction réside dans le fait que le terrain est en pente et que les fondations de l’édifice doivent être réalisées très en profondeur.
Espérandieu s’est beaucoup impliqué dans la construction du palais mais il n’en verra malheureusement jamais la fin. Les travaux ont pris beaucoup de retard par manque d’argent et sont entièrement stoppés entre 1870 et 1872. À la suite du décès du célèbre architecte, ses amis Gaudensi Allar et Joseph Letz poursuivent les travaux.
L’édifice est construit en forme de cubes se caractérise par la dualité des matériaux employés qui lui donnent deux allures différentes si on l’observe de l’extérieur ou de l’intérieur. À l’extérieur, la façade est construite avec des pierres blanches de Tarascon. À l’intérieur, la cour est réalisée en pierres rouges et en chaînage de pierres. La cour intérieure est un hommage à l’architecture française de la Première Renaissance.
Sur la façade extérieure de l’édifice, Espérandieu a choisi de représenter les grandes étapes de l’art avec le buste de dix monarques. Au-dessus de chaque buste est gravé le nom de la plus belle œuvre d’art de l’époque.
Ainsi, nous pouvons observer le buste de Sésostris qui symbolise l’Art Egyptien et le temple de Karnak, Périclès pour le Parthénon, Auguste symbolisant l’Art Romain et l’arc de triomphe de Septime Sévère, Constantin pour l’époque byzantine et la façade de Sainte-Sophie, Charlemagne pour l’Art Roman et la cathédrale d’Aix-la-Chapelle, Saint-Louis pour l’art gothique avec la Sainte-Chapelle, Léon X pour l’art italien et la basilique Saint-Pierre de Rome, François Ier, représentant de la Renaissance et du château de Chambord, Louis XIV pour l’art français et le Dôme des Invalides et enfin Napoléon Ier qui symbolise l’art moderne avec l’arc de triomphe de l’Étoile.
Depuis les années 1970, le bâtiment abrite le Conservatoire national à rayonnement régional Pierre Barbizet (CNRR)
Le cours Julien
Revenez sur le cours Julien et gravissez-le jusqu’au sommet. C’est aujourd’hui un cours agréable bordé de cafés, de restaurants et de bars proposant des spécialités du monde entier. Le cours Julien est l’un des lieux les plus populaires et les plus emblématiques de la vie nocturne à Marseille.
A l’origine, il avait pourtant une toute autre fonction. On le surnommait jadis “le ventre de Marseille”. De 1860 à 1970 environ, le cours Julien abrite le marché de fruits et légumes de gros et de détail de Marseille. À Marseille, le cours Julien et le quartier de la Plaine sont des lieux d’échanges commerciaux privilégiés pour les fruits et légumes. Les paysans des villages alentours : Château-Gombert, la Pomme, Mazargues ou encore Bonneveine s’y rendent pour vendre leur production. Un marché est régulièrement installé le long du cours.
Cependant dans les années 1960, la ville de Marseille prend la décision de déplacer les activités de grossistes de fruits et légumes afin de désengorger le centre-ville. Les ventes sont désormais organisées dans le quartier des Arnavaux. L’entièreté du marché de fruits et légumes du Cours Julien y déménage en 1972.
Le cours Julien est aujourd’hui le lieu de rendez-vous des différents artistes et artisans de la ville. On y trouve des galeries d’art, des boutiques de créateurs, des ateliers d’art, des musiciens etc. Le mercredi matin, le cours accueille un marché paysan et BIO très populaire à Marseille.
Les oeuvres de street-art
Le charme du Cours Julien passe aussi par ses oeuvres de street-art. Le quartier est un véritable musée à ciel ouvert. Pour observer les différentes oeuvres qui ornent les murs de ce quartier, il vous suffit de vous engager dans l’une des petites rues perpendiculaires au cours Julien : la rue Bussy l’Indien, la rue des trois frères Barthélémy ou encore la rue Pastoret et d’arpenter le dédale de rues du quartier. Hautes en couleurs, parfois gigantesques, parfois minuscules, les différentes oeuvres de street-art qui décorent les murs de ces rues font du Cours Julien l’un des plus grand quartier consacré au street-art en France. On y trouve des oeuves réalisées avec différents procédés artistiques : de la peinture, de la mosaïque ou encore du collage.