Adolphe Thiers : L’histoire du Marseillais devenu président de la République !

Histoire Adolphe Thiers : L’histoire du Marseillais devenu président de la République !

Le 3 septembre 1877, Adolphe Thiers décédait d’une hémorragie cérébrale. Issu d’une famille modeste Marseillaise, Adolphe Thiers s’illustre par son intelligence, son goût pour les études et son ambition. Après avoir réalisé des études de droit à la faculté d’Aix-en-Provence, Adolphe Thiers monte tenter sa chance à Paris en tant que journaliste politique avant de se lancer dans une carrière politique qui lui permettra de devenir président de la République. Voici le parcours de ce Marseillais qui a défié la monarchie tout au long de sa vie.

Qui est Adolphe Thiers ?

Adolphe Thiers naît le 15 avril 1797 à Marseille. Il grandit au 15 rue des Petits-Pères dans le 1er arrondissement de Marseille. Cette rue a depuis été renommée rue Adolphe Thiers. Adolphe Thiers grandit sans son père, Pierre-Louis Thiers qui s’en va 4 mois après sa naissance. Adolphe Thiers ne le reverra jamais. Durant sa jeunesse, Adolphe Thiers fréquente le lycée de Marseille (aujourd’hui nommé lycée Thiers). Le jeune homme s’y épanouit et se révèle être un très bon élève. Ses professeurs ne manquent pas de compliments à son égard et affirment haut et fort que Thiers réussirait avec succès quelque soit la carrière qu’il choisirait. Chaque année, Thiers s’illustre en remportant les premiers prix de sa classe.


En 1815, Thiers quitte le lycée et, suivant les conseils de son proviseur, il prend le chemin d’Aix-en-Provence pour étudier à la faculté de droit. À cette époque, Thiers se passionne pour la philosophie, lit les ouvrage de grands auteurs comme Rousseau, Montesquieu, Vauvenargues, Virgile ou encore Homère.

Les débuts de sa carrière en tant que journaliste politique

Il entre au barreau d’Aix en novembre 1818. En parallèle, Adolphe Thiers se lance dans l’écriture. Son mémoire sur l’éloquence judiciaire est d’ailleurs récompensé d’un prix de littérature décerné par la Société des Amis des Sciences et des Arts. Adolphe Thiers est un fervent défenseur du libéralisme. À Aix-en-Provence, Thiers ne parvient pas à imposer ses idées comme il le souhaiterait et finit par quitter le sud pour s’installer à Paris.

C’est grâce à sa plume que Thiers se fera une place à Paris. Il exerce pendant un temps le poste de secrétaire du duc de la Rochefoucauld-Liancourt, un membre de l’Académie des Sciences, avant de découvrir le monde de la presse. En octobre 1821, il rejoint la rédaction du journal du banquier Jacques Laffitte, baptisé Le Constitutionnel. C’est le journal le plus influent de l’opposition libérale. Bien que la majorité de ses écrits soient politiques, Thiers peut écrire sur beaucoup de sujets avec une grande facilité. Ainsi, il écrit sur la finance, l’art (c’est d’ailleurs l’un des premiers journalistes à présenter le talent du peintre Delacroix) ou encore la littérature.

De 1824 à 1830, Adolphe Thiers est également correspondant français pour le journal allemand la Gazette d’Augsbourg. Dans ce journal, Thiers se permet de parler plus librement que dans la presse française. Il donne son opinion sur la politique intérieure du pays mais également sur les grandes questions de politique étrangère de l’époque comme l’indépendance des colonies espagnoles ou de la Grèce.

Adolphe Thiers ne se contente pas seulement du journalisme. Il veut écrire sur l’histoire de la Révolution Française qui est l’un des grands sujets de l’époque. En 1823 il publie le premier volume de son Histoire de la Révolution Française. Il publie d’autres volumes jusqu’en 1827, date de parution du dernier livre. Cet ouvrage connaît un grand succès. En 1845, on compte pas moins de 85 000 exemplaires vendus. Au sujet de ce livre, il a déclaré à l’Académie Française : « J’ai consacré dix années de ma vie à écrire l’histoire de notre immense révolution ; je l’ai écrite sans haine, sans passion, avec un vif amour pour la grandeur de mon pays. »

En janvier 1830, Thiers fonde son propre journal baptisé le National. Pour ce nouveau projet, il s’entoure du républicain Armand Carrel, du journaliste François-Auguste Mignet avec qui il a noué une amitié pendant ses études à Aix et du libraire Auguste Sautelet. Durant la première année de vie du journal, c’est Thiers qui en est le directeur. Il mène alors une campagne très vigoureuse contre le gouvernement du roi Charles X. Pour Thiers, un changement de dynastie est inévitable. Le journal sera bien entendu poursuivi et condamné à payer des amendes. Le 27 juillet 1830, c’est à Thiers que les journalistes confient la rédaction de leur protestation collective. Un écrit qui marque le début de la révolution de Juillet.

Sa carrière politique

Son combat contre la monarchie

La carrière politique d’Adolphe Thiers ne commence réellement qu’avec la Révolution de Juillet. Le 26 juillet 1830, une quarantaine de journalistes se réunissent dans les bureaux du National à l’initiative de Thiers. Ils travaillent sur une parution de leurs journaux malgré le fait que cela soit interdit. Thiers rédige une protestation contre les ordonnances de Charles X récemment publiées dans le journal Le Moniteur Universel. Ces ordonnances ont pour objectif de tourner les élections en faveur des ultraroyalistes.
Adolphe Thiers est l’un des principaux instigateurs et soutien de la campagne du duc Louis-Philippe d’Orléans. Son couronnement à lieu le 9 août 1830.

Il est alors temps pour Thiers de débuter sa carrière politique. Le 11 août 1830, il entre au Conseil d’Etat. Il est attaché à la Commission des Finance et devient adjoint au ministre des finances.
Thiers souhaite se faire élire député mais il n’est pas riche et ne possède pas le cens électoral (à l’époque le droit d’être candidat est conditionné par l’obtention d’un seuil d’imposition). Son amie Eurydice Dosne, très ambitieuse lui vend alors un de ses immeubles d’une valeur de 100 000 francs payables sous deux ans à compter du jour de vente. Cela permet à Thiers de devenir député des Bouches-du-Rhône en octobre 1830.

Le 2 novembre 1830, le banquier Laffitte président du Conseil et ministre des finances du deuxième ministère de Louis-Philippe fait nommer Thiers sous-secrétaire d’Etat aux finances. Thiers parvient à s’imposer et finit par devenir ministre des finances. Cela lui permet de traiter directement avec le roi qui l’apprécie. En octobre 1832, il devient ministre de l’Intérieur. Thiers sera ensuite élu deux fois président du conseil et ministre des Affaires étrangères : en 1836 et en 1840. Il finit par démissionner car il est en désaccord avec le roi au sujet de la politique orientale.

Portrait gravé d’Adoplhe Thiers, par Luigi Calamatta dans les années 1840.

En février 1848, c’est la chute du régime de Louis-Philippe. Vexé d’être écarté du gouvernement par le roi, Thiers ne lui vient pas en aide et soutient la candidature de Napoléon III à la présidence. Toutefois, lorsque Napoléon III devenu président réalise un Coup d’Etat le 2 décembre 1951 pour conserver le pouvoir alors que la Constitution de la Deuxième République lui interdisait de se représenter, Adolphe Thiers s’oppose farouchement au roi. Il doit fuir en Suisse et ne reviendra que dans les années 1860.

Adolphe Thiers devient président de la République

Au moment de la chute de l’Empire en 1870, Thiers qui occupait le poste de député de Paris est élu « chef du pouvoir exécutif de la République Française » par l’Assemblée Nationale. Cependant, certains voient l’arrivée de Thiers à ce poste d’un mauvais œil et craignent que cela entraîne un retour de la monarchie. Le 18 Mars 1871, c’est le début de la Commune de Paris que Thiers réprimera très sévèrement.

Communards tués par l’armée versaillaise au cours de la Semaine sanglante (tableau de Maximilien Luce, Une rue dans Paris en mai 1871).

En août 1871, la loi Rivet crée les institutions provisoires de la Troisième République. Thiers obtient alors le droit de se faire appeler « Président de la République Française. Thiers affirme alors qu’il ne souhaite pas se tourner vers la Restauration de la monarchie mais bien instaurer une République. Jules Simon, qui a été son ministre de l’Instruction Publique de 1871 à 1873 évoque sa façon de gouverner : « M. Thiers se mêlait de tout. C’était un spectacle curieux de voir comment il s’occupait des plus petits détails sans s’y égarer et en conservant toujours son esprit libre pour les grandes affaires et les vues d’ensemble. […] Toutes les dépêches passaient sous ses yeux. Il voulait savoir, minute par minute, l’état de la France, celui de l’Europe, toutes nos relations avec le chancelier de l’Empire et avec le moindre général des corps d’occupation. […].

Malheureusement pour Thiers, à l’Assemblée la majorité est mornarchique et le président se résigne à démissinner le 24 mai 1873. En faisant cela, il était sûr de retrouver la tête du gouvernement d’ici quelques temps car il était très estimé et jugé indispensable par beaucoup. Cependant, dès le lendemain de sa démission c’est Patrice de Mac Mahon qui devient président de la République.

Fin de vie

Résigné, Adolphe Thiers finit par retrouver son siège de député. Il occupe brièvement le poste de sénateur du 30 janvier au 11 mars 1876 mais démissionne préférant rester député. Il meurt d’une hémorragie cérébrale le 3 septembre 1877 à l’âge de 80 ans. Son enterremeti a lieu le 8 septembre. Beaucoup de gens considèrent cette cérémonie comme un triomphe républicain. Au sujet de celui-ci Gustave Flaubert écrit : « J’ai vu l’enterrement de Thiers. C’était quelque chose d’inouï, et de splendide ! Un million d’hommes sous la pluie, tête nue ! De temps à autre on criait « Vive la République », puis « chut ! chut ! » pour n’amener aucune provocation. On était très recueilli et très religieux – la moitié des boutiques fermées ! Le cœur m’a battu fortement. Il faut avoir vu cela pour s’en faire une idée. Je n’aimais pas ce roi des Prudhommes – n’importe ! Comparé aux autres qui l’entouraient, c’est un géant. »

Discours devant la tombe d’Adolphe Thiers lors de ses funérailles le 8 septembre 1877.


Dans les années qui suivent des centaines de villes en France (excepté Paris qui au début, ne pardonne pas les actions de Thiers notamment au moment de la Commune) lui consacrent une rue, une place ou une avenue. Dans la postérité, Thiers demeure l’un des hommes les plus importants et les plus influents de son siècle.

Auteur de l'article :
Emma Antosik
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