LA FIN DU MONDE

Résidence de création du 26 octobre au 04 novembre.
Sortie publique le samedi 04 novembre.

Cie DispensaBarzotti – Homme canon – Magie nouvelle – Arts du geste

La première fois que j’ai volé , j’avais 15 ans.
C’était presque minuit, on fonçait en scooter dans des ruelles sombres de ma ville natale, Parme. On était deux, moi j’étais à l’arrière. J’avais mon casque quand on a pris une voiture en pleine face. Je me suis envolé de 10 mètres en une seconde. Cette fois où j’ai cru disparaître. La fois où mon monde a vu la fin.
J’ai expérimenté pour la première fois la suspension de l’incrédulité : ce moment magique où le temps, la conscience et l’espace s’arrêtent pour donner à notre cerveau la possibilité de reconstruire ce que nous ne croyons
pas être possible : survivre. C’est peut-être comme ça que j’ai eu mon tout premier moment magique, ce moment que je cherche à reproduire depuis. Moi, je m’appelle Rocco, j’ai 30 ans et je n’ai jamais touché un agrès de cirque de ma vie. Encore moins un canon.
Et pourtant je rêve depuis 15 ans d’accomplir quelque chose d’extraordinaire et d’impossible. Mais j’ai trente ans et je vois l’apocalypse venir dans tous les sens. La rage des océans, les glaciers qui pleurent, ma conscience qui s’évanouit. Je ne voulais pas naitre pendant la fin du monde.

“La fin du monde” est donc un labyrinthe : une narration sans fin ni départ qui cherche à reproduire nos vis.
Nos vies ou les déceptions, les peurs et les échecs se multiplient selon les endroits où ils sont racontés.
Est-ce que nous pouvons modifier notre réalité sans la transformer en un labyrinthe ?
Ou c’est ce labyrinthe sans issue, alors, qui est la vie elle-même ?