Palmier, Miroir, Perruche L’Art du partage
23
SEPT2018
10h00

Palmier, Miroir, Perruche L’Art du partage

Terminé !

Le bailleur social 13 Habitat a confié au Centre Photographique Marseille un projet de création partagée. 13 Habitat fêtera son centenaire en 2020 et souhaite valoriser, faire découvrir ou redécouvrir son patrimoine bâti et naturel et éclairer les initiatives locales, individuelles ou collectives qui font la richesse et l’identité des « cités »et de leurs alentours. Pour le Centre Photographique Marseille, c’est l’occasion exceptionnelle d’engager trois artistes photographes pour conduire chacun, et dans la durée, un projet artistique impliquant les habitants.
La création partagée, ce sont des rencontres singulières entre artistes et locataires pour produire et réfléchir sur l’image — du quartier, des habitants, de chacun — ce qu’elle porte, ce qu’elle raconte de nous aux autres. Chaque artiste, par la proposition qu’il met en place, s’engage par l’échange pour développer une oeuvre qui déplace les
clichés et ouvre sur le monde.
Mêlant proposition et écoute, disponibilité et invitation à faire, chacun cherche à susciter le désir des habitants de participer et partager leurs expériences singulières, en
allant par exemple rechercher des images dans leurs archives personnelles ou en produisant de nouvelles images en lien avec la proposition de chaque artiste, en consignant des récits ou se mettant en scène.
Par le biais de l’incitation à faire que chaque artiste cultive à sa manière, ces personnes se mettent à confier à ou par l’image une part insoupçonnée de leur manière
d’habiter le monde. Dans la reprise artistique qui en est faite, cet apport dépasse le témoignage ou le document pour faire oeuvre et atteindre plus loin. Ne nous y trompons pas : l’image ou le récit ne sont ici dévoilement, indiscrétion ou jeu de dupes. La création partagée est tout le contraire : l’artiste, parce qu’il se porte comme auteur, éveille, nourrit et comble un désir ténu, à peine conscient, chez ses interlocuteurs. La nécessité de faire oeuvre, d’inscrire ces échanges dans sa propre écriture artistique amène
chacun à inventer une forme adhoc.
Palmier, Miroir, Perruche… constitue la première restitution publique des résidences conduites dans cinq cités pendant une année : Campagne-Lévêque, les Néréïdes, les Bosquets, la Rose, le Plan [Marseille], les Arpèges [Aubagne], Pierre Semard et Marius Maurin [Arles]. Trois résidences destinées à se déployer sur trois ans, confiées à
Suzanne Hetzel, Yveline Loiseur et Arnaud Théval. Deux interventions plus courtes, conduites par Karine Maussière et Didier Nadeau, sans oublier Emma Grosbois, Octavia de Larroche et Doriane Souilhol qui auront par ailleurs accompagnées cette première année.
Autant de projets singuliers, de participants intrigués, enthousiasmés par le respect et la disponibilité qui leur sont offerts, et soudain investis — nous sommes loin de la condescendance ou de l’enseignement. Palmier, Miroir, Perruche : autant de productions non pas mises en forme mais faisant sinon oeuvre, du moins prémisses.
Autant d’invitations à « y voir mieux, y regarder de plus près » pour saisir la promesse du don que l’art nous destine.

Les artistes
Suzanne Hetzel – Planter un palmier pour sa fille

installation : livre d’artiste, composition photographique, cartes postales
La première année de la résidence de Suzanne Hetzel s’est déroulée autour des cités Pierre Sémard et Marius Maurin à Arles. Ces deux petits ensembles datent des années 30 (P. Sémard) et des années 50 (M.Maurin) et sont mitoyens d’un stade qui constitue un poumon de verdure très fréquenté par les habitants du quartier.
Ces immeubles ont pour particularité d’avoir été construits par la SNCF pour les cheminots du secteur. Ils n’ont été versés au patrimoine de 13 Habitat qu’en 2010, et sont encore largement habités par des retraités de la SNCF.
Le travail de Suzanne Hetzel s’est porté sur le recueil des souvenirs d’un mode d’habiter les immeubles et le quartier qui était propre à ce « microcosme de la France » que constituait la SNCF — selon les mots d’une des personnes rencontrées — et dont la disparition est inéluctable. Le travail de l’artiste ne s’attarde pas tant sur le regret que sur les interrogations que la vie en
logement collectif suscite chez chacun de nous.
L’installation se compose de deux éléments. Un « livre géant » alterne les témoignages et des images produites également par les résidents suivant un protocole proposé par l’artiste. Une composition murale mêle des photographies réalisées par Suzanne Hetzel à d’autres réalisées ou apportées par des locataires. L’ensemble propose la vision plurielle d’une cité paisible dont
l’architecture est particulièrement photogénique.

Yveline Loiseur – Conversation Pieces #1, 2018

Ce travail se compose de deux pièces complices, un ensemble de 11 photographies mêlant portraits et fragments de paysages, et un livre d’artiste présenté sous sa double forme de leporello déplié, et d’une maquette issue de l’univers à découper que renferme le livre. Il explore les problématiques associées à la question du portrait, les relations entre figure et lieu, présence et disparition, endroit et envers, partie et tout. Il privilégie les pratiques de collaboration et la notion d’expérience.
Sa matière est un corpus d’images constitué au fil des rencontres avec les habitants lors d’ateliers ou de promenades. La mise en forme réactive le modèle pictural de la « conversation piece », tableau à mi-chemin entre le portrait, la scène de genre et le paysage représentant des groupes en conversation dans un espace domestique, la maison ou le jardin. Les habitants des
Néréides et du Bosquet, en particulier des enfants et des adolescents, ont pris place devant l’appareil photographique au sein de compositions concertées dans l’esprit d’un petit théâtre de situation.
Installés sur les rivages des songes de l’enfance et de la rêverie, à la lisière de l’ombre et de la lumière, ces deux récits parallèles réactualisent la fonction épiphanique des images, la magie primitive de la photographie, activant les questions de l’empreinte, du miroir, du double et du trouble de la vision.

Arnaud Théval – La cage aux oiseaux / Trompe la mort

2018 installation format variable (photos, affiches, lettres, maquette et vidéo).
Cette pièce se nourrit de ma rencontre avec des récits de vie d’habitants de Marseille en lien avec des présences animales. À l’instar d’un inventaire ethnographique, je relève les traces animales lors de mes parcours jusqu’à eux ; celles qui jalonnent les publicités, qui décorent les murs, habillent les étagères, se gravent sur les peaux, s’impriment comme motifs sur les vêtements et celles vivantes qui partagent leurs vies. Partout, l’animal s’agite dans les mémoires, accompagne les exils, les histoires des villes et réveille les souvenirs de l’enfance. Chaque histoire contient sa part de tragique et les mots se font le récit de sauvetages d’animaux que l’Homme n’a de cesse d’abandonner ou de maltraiter. Notre relation à l’animal est enfermée dans une violence ordinaire de laquelle nous semblons vouloir nous racheter en créant l’illusion d’une cohabitation apaisée par cette omniprésence des représentations animales. Il n’en demeure pas moins que notre relation à l’animal est une figure de l’altérité qui nous renvoie à notre propre fragilité et qui pour la plupart d’entre nous constitue notre première expérience de la mort.

A découvrir du 13 au 23 Septembre
Entrée libre et gratuite – Place de la Joliette, face à Big Fernand, cellule 110
Les Docks Village, 10 place de la Joliette
13002 – Marseille

Le descriptif est fourni par l'organisateur de l'événement. Il n'a pas été rédigé par le Tarpin Bien.
Itinéraire transport en commun
Attention ! Les commentaires ne sont pas forcément vus par les établissements et événements. Si vous souhaitez réserver ou acheter des billets, faite le directement via les liens proposés ci-dessus ou en contactant l'établissement. Les commentaires sont publics, par conséquent n'écrivez pas de coordonnées personnelles (téléphone, mail, adresse ...).

Envoyer un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

J'y vais / J'y étais Je suis interessé
Accès en transport en communs
Horaires
Du 13 septembre 2018 au 23 septembre 2018
  • Lundi : de 10h00 à 19h00
  • Mardi : de 10h00 à 19h00
  • Mercredi : de 10h00 à 19h00
  • Jeudi : de 10h00 à 19h00
  • Vendredi : de 10h00 à 19h00
  • Samedi : de 10h00 à 19h00
  • Dimanche : de 10h00 à 19h00
Le lieu