C’est dur d’y croire mais le « Mia » a 30 ans cette année. Je ne sais pas si vous prenez bien la mesure de cette info, mais cela signifie que le Mia d’IAM est pour les jeunes d’aujourd’hui ce que Si j’avais un marteau de Claude François ou l’École est finie de Sheila étaient pour les jeunes des années 90. Et j’en fais partie, donc je sens bien que ça pique.
Bref, afin d’entretenir la nostalgie et de célébrer l’anniversaire de ce tube mythique, je vous propose un voyage dans le temps via planète Marseille avec 5 anecdotes que vous ne connaissez peut-être pas sur le Mia.
Je danse le Mia n’est pas le tube que vous connaissez.
C’est un peu subtil mais vous allez comprendre. En 1993, sort le 3e album d’IAM intitulé Ombre est lumière. À ce moment-là, Je danse le Mia existe déjà depuis 2 ou 3 ans. C’est un morceau qui marche très bien sur scène de par l’ambiance qu’il génère en concert. Après avoir hésité un peu, le groupe décide finalement de le mettre sur l’album. Quand se pose la question du single, le groupe hésite entre le Mia et Harley Davidson et c’est finalement le Mia qui va l’emporter. Sort alors l’année suivante un maxi avec le morceau remixé nommé « Je danse le Mia – le terrible funk remix extended » dont les principales modifications sont l’ajout du sample de George Benson « Give me the night » et les voix chantées sur le refrain (« Eh DJ mets-nous dont du funk… »).
C’est cette version-là qui va devenir le tube de l’année 1993 que tout le monde connaît aujourd’hui sous le nom de « Je danse le Mia ». Il existe d’ailleurs une troisième version du morceau, culte quoique plus confidentielle nommée l’Ultra Mia que je vous conseille vivement d’écouter si elle vous est inconnue.
La version originale :
L’ultra Mia :
Sans Je danse le Mia, L’École du Micro d’argent n’existerait pas.
Au moment où sort Ombre est lumière, le rap est encore très confidentiel en France. NTM sortira La Fièvre, son premier gros hit commercial 2 ans plus tard. Le grand public ne connaît vraiment que MC Solaar grâce aux tubes Bouge de là et Caroline. Le succès du rap est encore très underground et il est difficile d’en vivre. Or, le groupe IAM à ce moment-là existe depuis 4 ans et a déjà sorti 3 albums dont Concept, une cassette autoproduite, De la planète Mars et Ombre est lumière.
Akhenaton en a marre de sillonner la France pour faire des concerts, travailler sur des albums pour finalement avoir du mal à en vivre avec sa famille. Il pense donc à tout arrêter et s’inscrit à la fac en archéologie. C’est là que le succès du Mia intervient et permet au groupe de continuer son aventure musicale.
Je danse le Mia a traumatisé IAM
Le groupe IAM a toujours eu plusieurs facettes à proposer à son public. On retrouve dans leurs chansons de l’humour, de la politique, du social, du spirituel, des références historiques… Mais le succès du Mia a été tel qu’il a collé l’étiquette « rap sympa et rigolo » sur le groupe. À partir de là, les membres d’IAM vont tout faire pour échapper à cette image de groupe de rap des campings. Lorsqu’ils seront invités sur la scène des victoires de la musique, ils ne joueront pas le Mia mais Le Sachet blanc, un morceau lugubre sur la vente et la consommation d’héroïne. Pendant plusieurs années, ils ne joueront plus le titre sur scène. Et l’album suivant, L’école du micro d’argent, sera plus sombre ne comportant qu’un seul morceau à vocation humoristique : Elle donne son corps avant son nom.
La boîte de nuit du Mia n’existe plus.
Le mythique clip du Mia, réalisé par le jeune Michel Gondry a été tourné dans une vraie discothèque à Rognac. L’établissement, qui a connu plusieurs noms comme le Light 2000 ou le Mix Club, a continué sa vie de discothèque longtemps après le tournage du clip et pas forcément pour le meilleur. Plusieurs faits divers ont émaillé l’histoire du club, dont un meurtre par balles en 2016 et un autre à coups de couteau en 2018. À la suite de ce dernier incident, la municipalité a racheté les murs, l’activité et le terrain afin de tout raser pour faire un centre nautique.
En 2021, IAM a tourné le clip de son titre Poison d’Avril dans les ruines du Mix Club, histoire de boucler la boucle.
Un film « Je danse le Mia » a été annoncé.
C’est peut-être la moins bonne nouvelle de cet article. Ce film, dont le scénario serait co-écrit par Michael Youn, doit raconter l’histoire d’un jeune des années 90 téléporté à notre époque et confronté à des rappeurs comme Jul, Naps, etc. Heureusement, depuis l’annonce en 2019 plus aucune nouvelle de ce projet. Comme quoi il n’y a pas eu que du négatif à tirer des confinements.
Si vous vous êtes régalés avec ces 5 anecdotes sur l’histoire de Je danse le Mia, vous apprécierez sans doute l’article que j’avais fait sur les 7 bijoux méconnus d’Akhenaton :
