Le 04 décembre, c’est le jour de la Sainte-Barbe et le début de la période calendale. Traditionnellement, c’est ce jour-là que les foyers commencent leurs préparatifs de Noël. Vous pouvez ressortir guirlandes et boules de Noël, vous êtes officiellement autorisé à faire votre sapin ! Mais la Sainte-Barbe c’est aussi une fête avec une tradition bien précise qui remonte à l’Antiquité. Vous n’avez jamais fêté la Sainte-Barbe ? Le Tarpin Bien vous dit tout sur cette tradition provençale ! (Spoiler alert : Vous allez planter du blé !)
Qui était Sainte-Barbe ?
Avant d’évoquer plus en détail les traditions provençales liées à la Sainte-Barbe, il nous faut revenir sur un point important : Qui se cache derrière le nom Sainte-Barbe ?
Les origines de la Sainte-Barbe remontent au IIIe siècle. À cette époque en Asie Mineure, vivait Barbara, une jeune fille d’une grande beauté. Selon la légende, Barbara était passionnément aimée par son père Dioscore qui décida de l’installer dans une tour qu’il avait construite spécialement pour elle afin qu’elle vive à l’abri du regard des hommes. Un jour, alors que son père est absent, le Christ se révèle à la jeune fille. Celle-ci décide alors de se convertir au christianisme et fait ainsi percer une troisième fenêtre dans sa tour pour symboliser la Trinité.
De retour en ville, Dioscore apprend la conversion de sa fille et entre dans une colère noire. Il finit par conduire sa fille devant le juge Marcien. Barbara refuse de renier la religion chrétienne et elle est condamnée à être torturée. Elle subit de nombreuses tortures mais ne ressens aucune douleur grâce à l’intervention de Dieu. Toujours en colère, son père décide d’en finir et décapite sa fille. Il est immédiatement frappé par la foudre et réduit en cendres.
En souvenir de cette légende, de nombreuses professions en rapport avec le feu et la foudre se sont ainsi placées sous la protection de Sainte-Barbe. Ainsi, elle est devenue la sainte-patronne des pompiers, des mineurs ou encore des artificiers. Chaque année, les pompiers se réunissent pour honorer Sainte-Barbe.
La tradition de la Sainte-Barbe en Provence
En Provence, la Sainte-Barbe n’est pas seulement le moment de rendre hommage à la sainte patronne des professions du feu et de la foudre ! Ce jour est également associé à une tradition des fêtes de fin d’année. Cette tradition remonte à l’époque antique. Selon le rite de fécondité, début décembre, on plantait les graines de la récolte précédente. En effet, à cette période de l’année où les jours diminuent fortement on avait peur qu’une fois venu le printemps, la terre ne sache plus comment germer et c’est pour cela que l’on plantait chez soi des graines de différentes sortes pour les replanter plus tard à l’entrée du champ et ainsi inciter la terre à se régénérer. Si durant l’hiver, les graines plantées ont une bonne germination, cela voulait dire que la récolte de l’année suivante serait abondante.
Cette tradition a ensuite été récupérée par l’Eglise catholique. Ainsi, le 4 décembre, la tradition veut que les foyers provençaux sèment dans trois coupelles que l’on appelle des sietouns et qui symbolisent la Sainte-Trinité des grains de blé de la récolte précédente destinés à la semaille de la prochaine saison pour les faire germer. Aujourd’hui, une bonne germination n’est plus le signe d’une bonne récolte pour la saison prochaine. Elle présage surtout la prospérité de la famille si jamais le blé est beau et fort pour Noël comme le prévoit le vieil adage provençal : Quand lou blad vèn bèn, tout vèn bèn ! (Quand le blé va bien, tout va bien !)
Les familles se procurent désormais les graines de blé dans les boulangeries de leur quartier ou à la foire aux santons. Des distributions sont parfois organisées dans les écoles.
Il est de tradition que les trois coupelles de blé décorent la table au moment du gros souper, le repas que prennent les catholiques provençaux le soir du 24 décembre avant de se rendre à la messe de minuit.
Le 25 décembre, il est de coutume que la maîtresse de maison orne le blé de rubans jaunes et rouges. Après le repas de Noël, le blé rejoint ensuite la crèche provençale jusqu’à l’Épiphanie pour symboliser les champs.
Comment planter son blé ?
Après la pompe à l’huile , vous venez de découvrir les différentes traditions liées à la Sainte-Barbe et vous avez de plus en plus envie d’adapter votre Noël aux coutumes provençales ? Encore faut-il savoir planter du blé surtout si vous n’avez pas la main verte pour éviter de vous retrouver avec un blé tout flagada le soir du 24 décembre et y lire un mauvais présage !
Nous vous communiquons certains conseils qui vous assureront d’avoir un joli blé bien solide pour décorer votre table au moment des fêtes !
Avant de planter vos graines de blé, faites-les tremper dans de l’eau pendant une nuit pour les ramollir. Le 4 décembre, semez délicatement le blé dans votre sietoun sur du coton humide. Il est important de veiller chaque jour à ce que le coton soit toujours humide. Humectez-le tous les jours. Faites toutefois attention à ce que le coton ne soit pas trop mouillé car sinon, les germes risquent de pourrir. Si au bout de quelques jours, vous ne voyez toujours rien pousser, ne vous inquiétez pas ! Le blé prend doucement, les premières pousses peuvent mettre un peu de temps à sortir !