Sorti en salles le 16 août dernier, Overdrive, production américaine réalisée par le colombien Antonio Negret n’aura pas totalement convaincu les spectateurs (190 000 spectateurs en France à ce jour). Film d’action faisant la part belle aux poursuites et aux belles bagnoles, il a été entièrement tourné dans la région et pour la plus grande partie à Marseille, c’est pourquoi Le Tarpin Bien vous livre son avis sur le film ! C’est parti pour une tarpin critique en 7 points.

 

1.     Le scénario

Bon, alors autant évacuer tout de suite le point le plus faible du film : le scénario tient sur une feuille de papier à cigarette. Certes Overdrive est avant tout un film d’action mais tout de même un peu d’intrigue, d’aventure et d’inattendu ne gâchent rien au plaisir des poursuites et des explosions. Et ce n’est pas les fans de Mad Max : Fury Road qui diront le contraire. Dans Overdrive, on ne découvre pas un nouvel univers, on ne s’attache pas aux personnages (contrairement à ce qui pouvait être le cas dans le 1er volet de la saga Fast and Furious). Toute ligne écrite sur le papier n’est destinée qu’à mettre en valeur les séquences de poursuite et d’action du film. A part un rebondissement intéressant (mais prévisible) il n’y a rien à se mettre sous la dent de ce côté-là.

 

2.       Les dialogues

Cela va un peu avec le scénario mais franchement la production a mis 0 euros dans les dialogues. D’ailleurs cela se ressent au nombre de personnages quasi muets. Encore une fois : OK on ne vient pas voir un Woody Allen mais avec un lot de personnages américains, français, allemands et italiens il y aurait eu moyen de faire quelque chose de rigolo grâce aux dialogues. Freddie Thorp, censé interpréter la partie comique du duo avec Scott Eastwood arrive presque à nous faire apprécier Jar Jar Binks.

 

3.       Les comédiens

Comme cela a été abordé dans le point précedent le film ne tire pas du tout parti de la richesse que peut apporter un casting avec plusieurs langues et nationalités. Encore une fois, le scénario et les dialogues n’aident pas vraiment les acteurs à se mettre en valeur, ils sont donc pour la plupart sans saveur, à l’image de Kaaris qui n’est ni spécialement bon ni spécialement mauvais. Il est là. Probablement pour tenter de faire venir le jeune public au cinéma. C’est dommage de ne pas du tout exploiter le personnage à l’écran, le rappeur étant l’auteur de plusieurs frasques et notamment du fameux « j’men bat les couilles frère » qui est devenu un meme sur internet. On notera tout de même la prestation intéressante d’Abraham Belaga déjà remarqué dans la série Mafiosa et celle prometteuse de Scott Eastwood que l’on aimerait bien revoir dans d’autres blockbusters un peu plus travaillés, avec ce sentiment étrange de passer tout le film à se demander à qui il nous fait penser… Papa Clint ? Ah non Nathan Drake de la série vidéo-ludique Uncharted.

 

4.       Les scènes d’action

Soyons clair, c’est LE point réussi du film. Les séquences d’action et de poursuite sont belles, rythmées, parfois inventives et tirent le meilleur parti du décor qu’elles exploitent. La séquence d’introduction du film décoiffe et la poursuite à pieds sur le vieux port mérite à elle seule de voir le film pour les amateurs. Le spectacle est au rendez-vous.

 

5.       La réalisation

Vu que la réalisation est essentiellement tournée vers l’action, elle est plutôt réussie. Il y a même quelques trouvailles à l’intérieur des scènes d’action qui donnent assez de divertissement au film pour sauver le prix de la place de ciné.

 

6.       Les images

Les images, comme la réalisation sont très léchées et c’est appréciable. Les plans aériens sont magnifiques (notamment si l’on compare avec ceux (immondes) de la série Marseille) et les décors sont exploités au maximum pour faire de belles images. La poursuite de fin est réussie, notamment grâce aux décors de l’arrière-pays niçois qui rendent des images splendides.  La lumière est hyper-maîtrisée sur chaque plan. Quelques effets spéciaux un peu moisis sur la fin mais on les accepte volontiers avec un petit rictus.

 

7.       Et Marseille dans tout ça ?

Marseille sert avant tout de décor physique au film, mais du point de vue de l’histoire (ou de la non-histoire) le film pourrait se dérouler n’importe où. Cela dit, l’aspect décor est très réussi et chaque image met en valeur la ville. Aucune grosse trahison notable qui ferait bondir un marseillais de son fauteuil. Même les séquences de poursuite sont plutôt cohérentes et ne virent pas trop à la téléportation comme dans Taxi. Mais nous y reviendrons dans un prochain MCLE.

 

Conclusion

Overdrive est un film qui ne marquera pas l’histoire, notamment à cause de son scénario inexistant et l’absence totale de caractère des personnages. A cause de ces faiblesses, le film peine clairement à s’approcher des standards du genre comme Fast and Furious ou xXx. Pour les amateurs de divertissement et d’action pure, il rentabilisera votre ticket de cinéma ou votre DVD et si vous êtes connaisseur en sport automobile, il est presque incontournable. Certains modèles de voitures étant tellement rares qu’ils ont été reproduits juste pour le film. Si vous voulez vous amuser à reconnaître les différents lieux de tournage à Marseille (Vieux Port, Docks, R2…) il sera tout aussi divertissant.

 

Tarpin note : 1 aïoli 

Des belles images, une bonne réalisation et de l’action donc on lâche tout de même un aïoli pour l’effort.

 

La bande annonce du film :