Cette pâtisserie orientale, ouverte à Marseille dans les années 60, est l’un des trésors les mieux gardés du centre-ville. Pour beaucoup, sa citronnade est la meilleure. On est allé la goûter, et on confirme. Elle est tarpin bonne !
Chez Journo, c’est quelques mètres carrés sans déco ni fioritures, avec simplement deux-trois étagères, un frigo, un congélateur, et le sourire de David, le descendant de la famille, et maître des lieux. Le genre de lieu qui ne s’est pas construit sur un buzz, ni l’appui des réseaux sociaux, est pourtant devenu incontournable. Le genre de lieu où on s’accorde une petite pause de quelques minutes, et où on redevient un minot, en trempant délicatement les fabuleux croquants aux amandes dans la citronnade fraîche, comme chez grand-mère.
La légende marseillaise veut que la citronnade « Journo » soit tout simplement la meilleure, un élixir maison qui réveille les morts. On l’a goûté, elle est effectivement exceptionnelle.
“On en est vraiment fiers, souligne David Journo. Du citron, de l’eau et du sucre, rien d’autre: On la vend 2 euros le verre, c’est une recette qui date des années 1930, et qui vient de Tunisie”.
“Mon grand-père a quitté Tunis pour venir ici dans les années soixante, raconte son petit-fils. On a encore des clients de Tunis qui viennent à Marseille, et ce de génération en génération. »
En plus de la citronnade, la famille Journo a importé la fameuse fricassée de Tunis, ce petit sandwich avec thon, légumes, harissa, très prisé des travailleurs des abords du Vieux-Port, de la Canebière et de la rue Saint-Fé’. Des gâteaux orientaux aussi, comme le makroud, qu’on peut arroser avec un très bon sirop d’orgeat (eau, sucre, amandes douces, amandes amères) et les loukoums ( fleur de maïs, sucre, eau).
Et quand il commence à geler, (en vérité, ça fait un mois que ça a commencé), Journo se met aux fourneaux pour réchauffer les cœurs, en servant des spécialités comme la loubia (viande, haricots blancs), ou les bricks, chaque vendredi.
Attention, on devient vite addict à « Chez Journo ». On pense s’y arrêter dix minutes pour une pause entre deux dossiers ou deux courses. Et on y revient. Sa citronnade le vaut bien !