Le pont transbordeur, un futur projet ?

2013 fit l’objet d’un appel à projets. Aux côtés du téléphérique dont nous avons parlé précédemment, un projet de nouveau pont transbordeur ultramoderne a été énoncé.

En effet, une passerelle de 2000 m² entre les forts Saint-Jean et Saint-Nicolas permettrait non seulement de proposer un autre moyen de transport aux piétons mais aussi serait une activité touristique à part entière avec un restaurant en hauteur et une nacelle rattachée à un rail qui ferait la navette entre les deux quais du port.

Une étude de faisabilité a été lancée avec l’accord de la ville. La construction de cette passerelle coûterait entre 50 et 100 millions d’euros et serait dirigée par la société Nantaise des Ponts et Pylônes International. Mais quelle serait la nature du financement, privé ou public ? « On ne veut pas d’argent. On s’autofinancerait avec les recettes. », précise Paul Poirier, président de la Nantaise des Ponts et Pylônes International.

Un fantôme du passé
Dans le but de ne pas perturber le trafic maritime, un pont transbordeur (ou « pont à transbordeur ») fut construit en 1905 entre le quai de Rive Neuve et le quai du Port de part et d’autre du Vieux-Port.

Il fut construit par l’architecte lyonnais Ferdinand Arnodin, spécialiste des ponts suspendus et considéré comme l’inventeur des ponts à transbordeur dont il dirigea la construction de 9 ponts sur 18 dans le monde. Parmi eux, plusieurs sont encore debout : Pont de Biscaye – Pont de Bizerte – Pont de Martrou – Pont de Newport.

De type « à contrepoids et articulations », le Pont transbordeur de Marseille était composé de deux pylônes en acier de 86,60 mètres de haut et 240 tonnes chacun entre lesquels un tablier de 239 mètres permettait le passage de piétons à 50 mètres au-dessus de la mer et en dessous duquel un rail soutenait une nacelle de 120 m² et 20 tonnes qui mettait 1 minute 30 à relier les deux rives du port.

Concurrençant les bateliers du Vieux-Port, la nacelle pouvait transporter 1 véhicule et 200 passagers.

Bien qu’à partir des années 30 le pont ne servit plus que de décor, il était considéré comme la Tour-Eiffel de Marseille, rivalisant ainsi avec la Bonne-Mère comme symbole de la ville. Représentatif de la modernité du XXème siècle et de l’avènement de la métallurgie, le pont était un lieu touristique incontournable. D’ailleurs de chaque côté du tablier se trouvait deux pavillons avec à l’intérieur un restaurant de poisson, une buvette et un comptoir de souvenirs . On y accédait par des escaliers en colimaçon ou via un ascenseur côté fort Saint-Jean.

La seconde guerre mondiale eut raison du pont qui fut détruit en 1944 par l’armée allemande afin d’obstruer le port lors de la bataille de Marseille.

Le pylône Sud, seul rescapé de la guerre, fut détruit le 1er septembre 1945.

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