5 anecdotes sur l’artiste Marseillais César Baldaccini

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César Baldaccini dit « César » est un sculpteur français né à Marseille le 1er janvier 1921. C’est aujourd’hui l’un des artistes Marseillais les plus célèbres dans le monde entier. Nous vous présentons son histoire et son travail à travers 5 anecdotes.

Il se considère comme un artiste autodidacte

César Baldaccini le disait lui-même : « Je suis fondamentalement un autodidacte absolu ». César Baldaccini est le fils de deux Italiens originaires de Toscane venus s’installer à Marseille. Ses parents possèdent un modeste commerce et vivent dans le quartier de la Belle de Mai. La famille dispose de peu de moyens.

À l’école, César s’ennuie. C’est un garçon curieux et rêveur passionné par le dessin et le bricolage. Dès son plus jeune âge, il a toujours rêvé de devenir sculpteur et se met à fabriquer des objets avec tout ce qui lui tombe sous la main : des bouts de ferraille, des boîtes de conserve, des vis, des tubes, des boulons etc. À l’époque, il se met à fabriquer des carrioles pour son petit frère. C’est ce goût pour les travaux manuels qui finit par pousser sa mère à l’inscrire aux cours du soir des Beaux-Arts de Marseille. César y travaille le bois, l’argile, le plâtre ou encore la pierre ! En 1937, il obtient trois prix en gravure, en dessin et en architecture.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, César doit quitter Marseille pour monter à Paris. Il espère ainsi qu’on perdra sa trace pour échapper au STO (le Service du Travail Obligatoire) de l’Allemagne Nazie. Il y parviendra et une fois à Paris, entre en 1943 à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts. César Baldaccini y deviendra professeur en 1970. Malgré les longues études qu’il a ensuite suivies dans le domaine de l’art, César Baldaccini n’a jamais oublié le milieu populaire duquel il était issu et ses premiers pas amateurs dans l’art. C’est pour cette raison qu’il s’est toujours considéré lui-même comme un artiste autodidacte.

Mémorial des rapatriés d’Algérie sur la Corniche Kennedy réalisé par César en 1970.

Ses premières sculptures sont réalisées avec des matériaux de récupération

Au début de sa carrière dans la sculpture, César Baldaccini n’a pas un sou en poche. Il n’a pas les moyens de s’acheter de la pierre pour ses sculptures. De plus, le travail de l’artiste Espagnol Pablo Gargallo qui utilise le métal pour imaginer ses sculptures marque beaucoup César. L’artiste se met donc à travailler avec des matériaux de récupération. Il récupère des tiges de fer et des pièces métalliques tordues et abîmées chez des ferrailleurs ou dans des décharges publiques. Il donne à ces matériaux une seconde vie en les passant sous le feu pour en faire ensuite des créatures étranges.

En 1954, César marque les esprits lors de sa première exposition personnelle à la Galerie Lucien Durand à Paris. Il y présente notamment une chauve-souris réalisée en ferraille soudée à l’arc. Elle est accompagnée de tout un ensemble de bestiaire en ferraille. C’est à partir de ce moment-là que la carrière de César Baldaccini se lance réellement. On retrouve ses œuvres dans des lieux prestigieux comme la galerie Rive Droite, la Biennale de Venise ou encore la Hannover Gallery de Londres. Il obtient de nombreux prix pour ses créations. En 1957, le sculpteur s’offre son premier atelier rue Campagne-Première à Paris. Il avait fait du métal son matériau de prédilection !

Malgré sa célébrité naissante, César n’abandonne pas les matériaux de récupération pour autant. Alors qu’il visionne un documentaire, le sculpteur découvre l’existence aux Etats-Unis d’une presse hydraulique capable de compresser des voitures. En 1960, au salon de Mai il expose « Trois Tonnes », une œuvre qui se compose de trois voitures compressées. C’est en voulant dénoncer la société de consommation qu’il se met à compresser différents modèles de voitures. Cette œuvre fait beaucoup parler d’elle puisqu’elle va alimenter l’éternel débat qui alimente les élites sur ce que l’on peut considérer comme étant de l’art et ce qui n’en est pas. De son vivant, César a d’ailleurs été très longtemps snobé par de nombreux amateurs d’art.

Il est le créateur du trophée des César du cinéma français à qui il a donné son nom !

En 1976, César Baldaccini est sur le point de réaliser l’une des œuvres les plus importantes de sa carrière : le trophée de la récompense la plus prestigieuse du cinéma français : Le César. C’est Georges Cravennes, un producteur de cinéma français qui est le créateur des César du cinéma. C’est lui qui demande à César Baldaccini de réaliser le design de la récompense et c’est d’ailleurs en son honneur que la cérémonie porte le nom de César !

Le 3 avril 1976, au Palais des Congrès de Paris s’ouvre la première cérémonie des César présentée par Jean Gabin. Le trophée de la première édition n’a pas grand-chose à voir avec celui que l’on connaît aujourd’hui. En fait, le trophée ne plaît pas beaucoup au public ni aux lauréats et certains ne se sont pas gênés pour accuser le sculpteur de laxisme !

En 1977, l’année suivante, lors de la deuxième nuit des César le trophée présenté est celui que l’on connaît aujourd’hui et rencontre cette fois le succès. Pour le réaliser, César réalise une sculpture qui a la forme d’un lingot doré. L’artiste a réalisé une compression des pièces métalliques, des ornements et des poignées d’une vieille commode pour tirer le moule originel de cette sculpture que l’on décline chaque année depuis 1977. Chaque année, tous les lauréats reçoivent une sculpture strictement identique à l’originale. Ces répliques ne sont pas en or mais pèsent tout de même leurs poids : 3,6 kilos !

César d’honneur décerné à Gérard Oury en 1993, offert à Jeanne de Funès en hommage à son époux Louis de Funès. Exposé au musée Louis de Funès. Crédit photo : Lenaïc Mercier, Wikipédia.

Il avait une véritable passion pour les pouces !

La compression n’est pas pour autant la seule méthode de travail de l’artiste. César aimait explorer différents horizons, différents univers et ne voulait pas s’enfermer dans une seule technique !

Il se met à réaliser des copies conformes de son propre pouce ! En 1965, la galerie Claude Bernard de Paris lui commande une œuvre pour l’exposition « La main de Rodin à Picasso ». À cette époque, le sculpteur venait de découvrir l’agrandissement pantographique. Le pantographe est un instrument de dessin qui permettait de reproduire un motif à une échelle exacte, agrandie ou réduite. Pour cette exposition, César décide alors de réaliser une empreinte de son propre pouce dans un moulage en plastique rouge de 45 centimètres. L’œuvre est un succès. César décide alors de la décliner en différentes tailles et différents matériaux.

Le sculpteur finit par faire de son pouce des sculptures en bronze immense ! Le pouce de César Baldaccini que vous pouvez aujourd’hui admirer sur le rond-point de Bonneveine près du Musée d’Art Contemporain est réalisé en 1988. Avant d’être installé à Marseille en 1994, cette œuvre s’offre un petit tour du monde ! Il est notamment présenté au parc des Olympiades de Séoul.

Le pouce de Marseille. Crédit photo : Page Facebook du Mac Marseille.

Ce pouce qui culmine tout de même à 6 mètres de haut n’est pourtant pas le plus grand pouce réalisé par César ! En 1989, le quartier de la Défense à Paris commande un pouce à César. Inauguré et installé en 1994, ce pouce ne mesure pas moins de 12 mètres de haut ! Il existe un autre pouce de César installé à Nice sur le parvis de la mairie.

Le pouce de la Défense. Crédit photo : parisladéfense.com

Mais pourquoi un pouce me direz-vous ? Le pouce est le doigt qui possède les meilleures proportions. Agrandis à des dimensions monumentales, les autres doigts de la main n’ont pas le même effet. Le pouce possède une belle courbure et seulement deux phalanges ce qui est plus simple à reproduire. De plus, c’est un symbole de force et de puissance.

Ses œuvres sont exposées dans les musées du monde entier

Les œuvres du sculpteur Marseillais figurent aujourd’hui dans les collections des grands musées du monde entier ! Vous pourrez en contempler au musée d’art moderne de Paris, à la Tate Gallery à Londres, au Museum of Modern Art de New-York ou au Louvre d’Abu Dhabi (voir photos ci-dessus : avec un clin d’oeil sympa : une compression Ricard dans un pays où l’alcool est interdit ! Le sculpteur avait un jour déclaré : « Tout gosse je voulais être sculpteur. J’ai 45 ans, je suis encore sculpteur, c’est pas mal de pouvoir continuer à essayer de faire de la sculpture. Surtout à notre époque et dans les conditions dans lesquelles moi j’ai essayé d’en faire. Ça n’a pas été facile et c’est toujours pas facile. » Un joli dessin de vie pour ce jeune Marseillais issu d’une famille d’immigrés italiens qui vivait dans l’un des quartiers les plus populaires de Marseille et qui nous montre qu’avec du travail et de la persévérance on peut réaliser de nombreuses choses !

Pour la petite anecdote de fin, César Baldaccini est l’oncle du chanteur René Baldaccini qui est à l’origine de la création de la radio marseillaise Radio Star ! Celui-ci continue notamment de perpétuer l’esprit de son oncle en imaginant des œuvres dans le même esprit que son oncle comme celui qu’il avait remis au Marseillais Franky Zapata pour le féliciter de ses exploits aériens !

Et même dans la rue

que ce soit à Boulogne à Prague ou à Doha…..ici pendant la coupe du monde

Auteur de l'article :
Emma Antosik
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