Cette semaine, nous vous proposons une jolie balade en bord de mer à la découverte du parc balnéaire du Prado, du quartier de la Pointe-Rouge et de la Madrague de Montredon.
Le David
Pour débuter cette balade, nous vous invitons à vous rendre au bout du Prado, en bord de mer, sur le rond-point du David. Le rond-point est ainsi nommé en référence à la statue qui trône en son centre. Cette statue est une copie du célèbre David de Michel-Ange, l’une des sculptures les plus célèbres de la Renaissance. Elle représente David, un personnage important de la Bible, une fronde à la main juste avant son combat contre Goliath.
La copie Marseillaise a été réalisée par le marbrier Jules Cantini. Il l’offre à la Ville de Marseille en 1903. Mais elle n’est pas tout de suite placée au centre du rond-point. Elle a d’abord passée de nombreuses années dans la cave du palais des Beaux-arts situé place Carli avant d’être placée sur son emplacement actuel en 1949.
Le parc balnéaire du Prado
L’une des entrées du parc balnéaire du Prado se situe juste derrière le rond-point de David. Ce sont les plages les plus connues et les plus populaires de Marseille. Chaque année, elles sont prises d’assaut pas les Marseillais et les touristes. La création des plages du Prado remonte à la fin des années 1970. Peut-être ne le saviez vous pas mais ces plages sont en réalité artificielles ! Elles sont créés à l’initiative du maire de l’époque, Gaston Defferre afin d’aménager cette partie du littoral jusque là inexploitée et où les jours de mistral, les grosses vagues venaient s’écraser contre la chaussée en arrosant les malheureux qui passaient par là. Ce parc se compose d’une succession de plages entre la plage du David et celle de la Vieille Chapelle.
À l’époque, les lignes de métro sont en pleine construction et cela permet à la ville d’obtenir le remblai nécessaire pour construire 20 hectares de plages pris sur la mer. Ces plages et les espaces verts qui ont été aménagés autour constituent le parc balnéaire du Prado. Celui-ci s’étend sur 26 hectares et longe le littoral sur 3,5 kilomètres. Environ 3,5 millions de visiteurs s’y rendent chaque année. Dès le retour des beaux jours, Marseillais comme touristes apprécient de pique-niquer sur les espaces verts tout en étant à quelques mètres de la mer, de prendre un verre les pieds dans le sable dans l’un des nombreux restaurants de l’Escale Borély ou encore de s’adonner aux sports de glisse aquatiques sur la plage de l’Huveaune, ou urbains au sein du bowl du Prado, l’un des skate-park les plus réputés d’Europe !
La Pointe-Rouge
En vous promenant le long du parc balnéaire du Prado, vous arriverez bientôt à hauteur de la Pointe-Rouge. La Pointe-Rouge est un quartier du 8e arrondissement de Marseille. Le nom de ce quartier fait référence aux couleurs de la terre des falaises qui s’étendent entre la Pointe-Rouge et Madrague de Montredon.
Au XVIIIe siècle, ce quartier est essentiellement habité par des pêcheurs qui ont installé leurs cabanons le long du littoral.
Le XIXe siècle est celui de la Révolution industrielle et est marqué par l’arrivée de grosses usines à Marseille (savonneries, huileries, tuileries etc.) À l’époque, de nombreuses usines s’installaient au sud le long du littoral et dans les calanques. L’objectif était de les installer le plus loin possible du centre-ville afin que les fumées, souvent toxiques, n’altèrent pas le quotidien des Marseillais. La pointe-Rouge n’y a pas échappé et plusieurs usines s’y sont implantées à cette époque.
Aujourd’hui, la Pointe-Rouge est un quartier résidentiel où il fait bon vivre. Les Marseillais apprécient de s’y rendre l’été pour boire un verre ou manger dans les différents bars et restaurants qui longent le littoral. La plage de la Pointe-Rouge, bien abritée du vent est particulièrement populaire en été.
Port de la Pointe-Rouge
Après la plage, vous arriverez à hauteur du port de la Pointe-Rouge. C’est un port municipal construit entre 1964 et 1972. Il se compose de 1800 places à quai ce qui en fait le second port de plaisance le plus important de Marseille après le Vieux-Port.
Le château Pastré
Le château Pastré est une bastide du XIXe siècle. Pour le découvrir, il suffit de rentrer à l’intérieur du parc Campagne Pastré. Le château se situe au bout du chemin principal du parc.
Sa construction a été achevée en 1862 et réalisée d’après les plan de l’architecte Jean-Charles Danjoy à la demande d’Eugène Pastré, un armateur, banquier et négociant français. La particularité architecturale du château Pastré réside dans l’utilisation de pierres et de briques roses et dans son avant-corps de forme arrondie intégré à la façade.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le château appartient à la comtesse Lily Pastré. Celle-ci le transforme en un refuge pour les artistes. Elle y cache aussi de nombreux juifs. Parmi les pensionnaires les plus célèbres on retrouve la chanteuse Édith Piaf, Youra Guller connue comme l’une des plus grandes pianistes du XXe siècle ou encore Lily Laskine, une harpiste française d’origine russe.
Après la Seconde Guerre Mondiale, la bastide ainsi que les terres qui composent son domaine sont cédées à la ville. Le domaine est d’ailleurs aujourd’hui un parc public, connu sous le nom de Campagne Pastré qui s’étend jusqu’aux portes des calanques.
À partir du mois de mai 1995, le château Pastré accueille le musée de la Faïence. Celui-ci a ensuite était déplacé au sein du château Borély en 2013 et le château Pastré sera dès lors fermé au public. Le château a plusieurs fois servi de décor extérieur pour la série Plus Belle la Vie.
L’association Pour que Marseille Vive est actuellement en négociation avec la mairie de Marseille pour redonner vie au château Pastré en y installant un incubateur d’artistes.
L’église Sainte-Eusébie de Montredon
Depuis le château Pastré ressortez du parc cet prenez sur la gauche le long de l’avenue de Montredon. Prenez la deuxième à gauche pour arriver sur la place Engalière. Vous vous trouvez maintenant dans le quartier de Montredon. Cette petite place de forme carrée abrite la très jolie église Sainte-Eusébie de Montredon. Cette église a été construite entre 1855 et 1858 par l’architecte Charles Bodin. Elle est de style romano-byzantin.
Elle est ainsi nommée en référence à Sainte-Eusébie, une abbesse bénédictine du couvent de Saint-Sauveur à Marseille. À cette époque, les Sarrasins envahissaient régulièrement le sud de la France et pillaient églises et monastères. Lorsque les Sarrasins menacèrent le couvent de Saint-Sauveur, Eusébie et les 30 sœurs du monastère se mutilèrent le nez et la bouche. Elles souhaitaient susciter l’horreur chez leur agresseurs et ainsi s’assurer de ne pas subir le déshonneur d’être violées. Cela fonctionna et les Sarrasins tuèrent les sœurs d’un coup de sabre sans porter atteinte à leur vertu.
La statue de Saint-Eusébie, représentée un couteau à la main est installée à l’intérieur de l’église.
Madrague de Montredon
Le quartier de la Madrague de Montredon doit son nom à la Madrague installée dans le quartier jusqu’au début du XXe siècle. Une madrague est un port de pêche où l’on pratique essentiellement la pêche au filet sur autorisation royale. Le quartier est dominé par le Mont Rose anciennement connu sous le nom de « Mont Redon ».
Tout comme à la Pointe-Rouge, les usines s’installent à Madrague de Montredon à partir du XIXe siècle. On y trouverait des verreries, des marbreries et une usine à plomb installée sur l’emplacement actuel de la Friche de l’Escalette. Les usines étaient alimentées en eau grâce au canal de Marseille. Encore aujourd’hui, elles ont laissé derrière elles de la pollution dans le sol et dans les cheminées rampantes toujours existantes en surplomb du quartier. C’est maintenant un quartier résidentiel situé aux portes des calanques. Il est particulièrement agréable de s’y promener, notamment autour de son petit port de pêche et vous y trouverez quelques restaurants.
Super le circuit!
Bien expliqué et bien documenté,jolies photos,à l appui
Merci!