Les expressions Marseillaises d’un autre temps

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Fraîchement débarqué à Marseille, vous aimeriez vous intégrer un peu plus facilement dans notre belle cité phocéenne ? Cet article est fait pour vous ! S’intégrer dans un endroit, cela passe avant tout par adopter la manière de vivre, les coutumes et usages du lieu en question mais c’est également très important d’apprendre la langue de ses habitants. Là vous vous dites que c’est facile parce qu’à Marseille, on parle français et que vous maîtrisez à peu près cette langue. Ne vous précipitez pas trop ! Les Marseillais ont leur propre langag, leurs propres expressions et elles existent depuis l’an pèbre ! Apprendre à parler comme un vrai Marseillais est vraiment un plus. Autrement vous risqueriez d’avoir un peu de mal à suivre une conversation dans un bar du Panier ou à vous faire comprendre si vous êtes invités à l’apéro chez vos nouveaux voisins qui sont arrivés à Marseille au temps où Mathusalem était facteur !

S’habiller comme un caramentran

Si un jour on vous dit que vous êtes habillé comme un caramentran, ne le prenez pas comme un compliment. C’est probablement que votre tenue n’a aucune chance de se retrouver un jour sur les podiums de la Fashion Week !

Le caramentran, c’est un personnage typiquement provençal associé aux fêtes du carnaval. C’est une sorte d’épouvantail que les villageois habillent de vieux habits et de vieux chiffons. Au moment du caranaval, on promène le caramentran dans le défilé avec les gens costumés et les chars jusqu’au lieu de sa crémation. Les habitants l’accusent alors d’être responsable de tous les maux du village ! Son procès pas très équitable se termine toujours avec la même conclusion. Le caramentran est condamné à être brûlé sur la place publique !

Vous l’aurez donc compris, si vous vous habillez comme un caramentran, c’est que votre tenue ressemble plus ou moins aux vieux chiffons qu’on lui met sur le dos pour le carnaval ! Il faudrait donc penser à faire un petit tour rue Saint-Férréol pour revoir votre garde-robe. 

Et si vous voulez en apprendre plus sur le caramentran, je vous invite à visionner cette vidéo ! 

Etre dans un brave pastis !

Votre patron vient de vous donner une tâche à faire et l’un de vos collègues s’exclame “Ben mon pauvre t’es dans un brave pastis” ! Courage, c’est que la tâche risque d’être longue ! L’expression “être dans un brave pastis” est un derivé de l’expression francaise “être dans de beaux draps”. Vous le savez sûrement déjà, les Marseillais apprécient leur originalité et ne font jamais rien comme les autres ! Ils ont donc décidé d’inventer leurs propres expressions. Et pour cela, quoi de mieux que d’inclure leur boisson preférée : le pastis dans leur langage ? Si vous êtes dans un brave pastis, ce n’est pas très bon ! Cela signifie que la tâche que l’on vous a confiée risque d’être compliquée ou bien que vous vous êtes attiré tout un tas de problèmes !

Faire le gobie

Au cours d’une discussion, vos amis vous demandent d’arrêter de faire le gobie ? Sauf que voilà, vous n’avez strictement aucune idée de ce qu’est un gobie et de comment vous pourriez arrêter de le faire ! Le gobie, c’est un petit poisson issu de la famille des gobiidés. Il en existe près de 2 000 espèces. Parmi ces espèces, une soixantaine vivent  dans la mer Méditerranée. Le gobie se caractérise par des yeux globuleux et une grosse bouche. Dans le milieu de la pêche, pêcher un gobi est un peu considéré comme une pêche nulle, inutile. Métaphoriquement le gobie désigne un être un peu niais, stupide.

Par conséquent, vous l’aurez compris, si on vous dit d’arrêter de faire le gobi, ce n’est pas très flatteur. On traite quelqu’un de gobi s’il est un peu naïf et s’il gobe toutes les histoires qu’on lui raconte sans chercher à savoir si elles sont vraies ou non. Le gobie c’est aussi celui qui fait l’idiot ou qui reste debout les bras ballants alors qu’on lui a demandé de faire quelque chose !

Alors t’as vu Landolfi ? 

Vous revenez d’un petit week-end à Paris avec votre moitié et vos amis Marseillais vous demandent ce que vous avez fait. Vous lancez pas très serein que vous êtes allés visiter la capitale. Cela se passe mieux que vous le croyez, vos amis ne s’énervent pas parce que vous avez côtoyé l’ennemi mais vous demandent si vous avez vu Landolfi. Malheureusement, vous n’avez aucune idée de qui peut bien être ce Landolfi ! 

Landolfi est un personnage imaginaire créé par Marcel Pagnol pour son film Marius en 1931. Landolfi serait un jour parti découvrir Paris sans jamais revenir à Marseille, sa ville natale. Ainsi, lorsque  le personnage de Monsieur Brun revient de son voyage à Paris, César (le père de Marius) lui demande s’il n’aurait pas croisé Landolfi. Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez consulter la vidéo à ce sujet réalisé par France 3 : https://youtu.be/FrQgYmL2exc

Va te jeter aux Goudes !

Quelqu’un vous conseille d’aller vous jeter aux Goudes ? C’est tout simplement qu’il vous envoie paître ! Pour la petite explication, les Goudes est un petit port de pêche isolé du reste de la ville. Il se situe derrière le quartier de la Pointe-Rouge et de la Madrague de Montredon et est accessible par une seule petite route : le chemin des Goudes. Selon la légende, c’est dans ce petit port de pêche lointain que l’on allait jadis pour jeter les cadavres. Voilà d’où vient l’expression va te jeter aux Goudes qui signifie que la personne souhaiterait vous voir aller le plus loin possible d’elle. 

Après ne soyez pas vexés ! En réalité, les Goudes est un quartier très sympa qui a des allures de petit paradis sur terre surtout si vous allez vous promener du côté du Cap Croisette. Les Marseillais apprécient d’y aller le dimanche pour se détendre. Alors, dites-vous qu’il y a pire comme endroit pour envoyer quelqu’un à l’exil !

Cette histoire est en train de partir en biberine !

Je vous l’avais dit, les Marseillais ne font rien comme les autres ! Si le reste de la France possède déjà l’expression partir en sucette pour évoquer quelque chose qui est en train de dégénérer ou une action qui ne se déroule pas comme on le souhaite, les Marseillais n’allaient certainement pas garder la même expression ! Ici, on dit partir en biberine. La biberine fait référence à une ancienne confiserie Marseillaise créée dans les années 1920 dans le quartier de Saint-Menet. C’est une sorte de poudre sucrée aromatisée au citron, à l’orange ou à la menthe.

A l’origine, elle était vendue dans un petit cône en papier. Il fallait couper la pointe du cône pour aspirer la poudre comme avec un biberon. C’est d’ailleurs pour cela que cette confiserie porte le nom de biberine. Seulement le cône en papier mélangé à la salive finit par se décomposer et les enfants se retrouvaient souvent avec de la poudre sur le visage et les vêtements. C’est ce qui à donné naissance à l’expression tomber ou partir en biberine que l’on a utilisée pour parler de quelque chose qui ne se déroulait pas comme prévu.

J’ai mangé deux pâtes !

Si un jour vous entendez un Marseillais vous dire « Samedi midi au restau j’étais pas en forme j’ai mangé deux pâtes« , cela signifie qu’il n’avait vraiment pas faim et qu’il n’a rien mangé du tout ! Pourquoi le chiffre 2 ? On ne sais pas vraiment. On comprend bien que c’est parce que ce numéro évoque de faibles quantités. Enfin bon ! Manger seulement deux pâtes c’est quand même un peu exagéré et vraiment pas beaucoup !

Vous avez raté notre premier article sur les expressions Marseillaises ? Je vous invite à le retrouver juste ici :

Auteur de l'article :
Emma Antosik
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2 Commentaires

  1. Marc

    Landolfi n’est pas marseillais, c’est « un copain de régiment à moi, avec les yeux qui papelingent »
    Quant à la biberine, on l’aspirait avec une « paille » en réglisse et dire qu’on partait en biberibe » c’était juste se dissiper en poudre comme de la farine dans le vent.

    Réponse
  2. roques

    Je connais toutes ces expressions marseillaises et il m’arrive de les utiliser encore. J’ai 75 ans. Une erreur dans vos commentaires qui est hélas très courante: « si vous allez vous promener du côté de la baie des singes… » La baie des singes c’est le nom du restaurant. Et le coin s’appelle « le cap Croisette ». De tout temps il s’est appelé ainsi, c’est son nom officiel. La baie des singes, la vraie, se trouve en afrique du nord.

    Réponse

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