Qui est Robert Guédiguian ?
Son enfance et ses débuts dans le monde du cinéma
Robert Guédiguian est né à Marseille d’un père d’origine arménienne et d’une mère d’origine allemande. Son père est électricien et travaille sur les bateaux du port de Marseille. Robert Guédiguian grandit dans le quartier populaire de l’Estaque.
Il s’intéresse au cinéma depuis très jeune et se rend souvent au cinéma durant son enfance et son adolescence. Il entame ensuite des études de sociologie à la faculté d’Aix-en-Provence où il rencontre sa future épouse : Ariane Ascaride. Robert Guédiguian s’installe ensuite à Paris en suivant Ariane qui s’inscrit au Conservatoire. Ses premiers pas dans le cinéma se font avec le réalisateur René Féret. Le réalisateur contacte Robert Guédiguian pour la co-écriture d’une adaptation du film Berlin Alexanderplatz. Finalement, le projet n’aboutit pas mais ils collaborent ensemble sur le film Fernand en 1980.
Plutôt que de se tourner vers la politique, Robert Guédiguian décide finalement d’entamer une carrière dans le cinéma et réalise son premier long-métrage en 1980 en collaboration avec le producteur Frank le Wita. Intitulé Dernier été, il est présenté en section parallèle au festival de Cannes. La section parallèle regroupe trois sections : la Quinzaine des réalisateurs, la semaine de la critique et la projection de l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion). Ce sont des sections indépendantes du festival de Cannes avec leurs propres programmateurs et leurs propres jurys.
La carrière de Robert Guédiguian
S’ensuit alors une longue carrière dans le cinéma. Se désignant comme “un cinéaste de quartier”, Robert Guédiguian tourne d’abord plusieurs films confidentiels. La consécration arrive en 1995 lorsqu’il réalise le film A la vie à la mort qui suscite l’enthousiasme de la critique. Quelques années plus tard, en 1998, le cinéaste présente Marius et Jeannette, une romance en milieu ouvrier qui lui permet de se faire connaître du grand public.
Tout au long de sa carrière, Robert Guédiguian s’essaie à plusieurs genres cinématographiques : la romance, la comédie, le drame, le film historique etc. Néanmoins, il s’entoure de la même bande d’acteurs pour la plupart de ses films : son épouse Ariane Ascaride et les deux comédiens Gérard Meylan et Jean-Pierre Darroussin qui composent ce que l’on appelle “la famille Guédiguian”.
Tout comme Robert Guédiguian a ses comédiens de prédilection, il a des sujets qui lui tiennent à cœur et des lieux qu’il aime tout particulièrement filmer. Tout au long de sa filmographie, le cinéaste met un point d’honneur à raconter l’histoire, le quotidien et les problèmes du monde ouvrier dont il est issu. C’est dans les quartiers nord de Marseille et plus particulièrement dans le quartier de l’Estaque qu’il choisit de donner vie à ses histoires. La plupart de ses films sont tournés à Marseille dans ses quartiers populaires.
Outre sa carrière de réalisateur, Robert Guédiguian est un producteur indépendant. Il est partenaire d’une maison de production en nom collectif : la société Agat Films & Cie. Depuis juin 2016, il est également président de la cinémathèque de Toulouse.
Il a fait partie du jury à Cannes
En plus d’avoir vu plusieurs de ses films nommés au festival de Cannes, Robert Guédiguian figure également parmi le jury de la 71e édition du festival en 2018 aux côtés des actrices Léa Seydoux et Kristen Stewart, de la réalisatrice Ava DuVernay, de la chanteuse Khadja Nin, des réalisateurs Andreï Zviaguintsev et Denis Villeneuve et de l’acteur Chang Chen.
Les films de Robert Guédiguian nommés au festival de Cannes
Marius et Jeannette
Marius et Jeanette sort en 1997. L’histoire se passe à Marseille dans le quartier de l’Estaque. Il raconte l’histoire de Marius (Gérard Meylan) et Jeannette (Ariane Ascaride), deux Marseillais qui habitent le quartier. Marius est gardien d’une ancienne cimenterie en démolition qui domine le quartier et où il vit seul. Jeannette vit avec ses deux enfants dans une minuscule maisonnette. Dans ce film, Robert Guédiguian évoque la rencontre de ces deux Marseillais à qui la vie n’a pas toujours fait de cadeau. Il raconte comment ils vont réussir à retrouver le bonheur.
Le film figure au Festival de Cannes dans la catégorie Un Certain regard en 1997. Cette catégorie est créée en 1978. C’est une catégorie qui met en avant des films un peu moins grands publics que ceux de la sélection officielle. Ils sont généralement plus audacieux, plus originaux. La plupart du temps, les cinéastes récompensés par ce prix sont peu connus, voire inconnus. Avant 1998, il n’y avait pas de remise de prix dans la catégorie Un certain regard.
Marie-Jo et ses deux amours
Marie-Jo et ses deux amours raconte l’histoire de Marie-Jo (Ariane Ascaride) éperdument amoureuse de son mari Daniel (Jean-Pierre Darroussin) mais aussi de son amant : Marco (Gérard Meylan) ! Elle sait bien qu’il n’y aucune issue possible à ce triangle amoureux mais elle se refuse pourtant à choisir entre les deux hommes. Le film se déroule à Marseille, plus particulièrement dans les quartiers nords, auxquels Robert Guédiguian, originaire de l’Estaque, est si attaché et aux îles Frioul.
En 2002, Marie-Jo et ses deux amours est en compétition pour la Palme d’or. La Palme d’or est la plus prestigieuse récompense décernée par le jury du Festival de Cannes. Le jury décèrne la Palme d’or au meilleur film faisant partie de la sélection officielle. Cette récompense existe depuis 1955. Malheureusement, le film de Robert Guédiguian ne remporte pas la Palme d’Or. Cette année-là, la récompense revient au film Le Pianiste de Roman Polanski.
Les neiges du Kilimandjaro
Robert Guédiguian représente encore une fois Marseille au Festival de Cannes en 2011 avec son film Les neiges du Kilimandjaro. Ce film raconte l’histoire de Michel (Jean-Pierre Darroussin) soudeur et représentant syndical CGT à Marseille. Malheureusement, celui-ci se retrouve sans emploi après un licenciement. Malgré tout, il mène une vie heureuse avec sa femme, Marie-Claire (Ariane Ascaride). Un soir pourtant tout bascule lorsque des malfaiteurs entrent chez le couple, les agressent physiquement et dérobent leur carte bancaire ainsi qu’un coffre contenant de l’argent, des billets d’avions pour un voyage en Tanzanie offerts au couple pour leurs 30 ans de mariage et une bande dessinée. Michel finit par retrouver la trace de sa bande dessinée.
Ce film figure parmi les films sélectionnés dans la catégorie Un Certain regard. Le film ne remporte pourtant pas la récompense. Cette année-là, deux films arrivés ex-aequo remportent le prix : Ariang du réalisateur sud-coréen Kim Ki-duq et Pour lui du réalisateur allemand Andreas Dresen.
En dehors de ces trois nominations, Robert Guédiguian présente également deux autres de ses films au Festival de Cannes : L’armée du crime présenté hors-compétition en 2009 et Une histoire de fou sélectionné parmi les séances spéciales du festival de Cannes en 2015.
Et après ?
En avril 2022, Robert Guédiguian était en tournage sur la rue d’Aubagne. Il y tournait le film Et la fête continue qui revient sur l’effondrement des immeubles survenu sur la rue d’Aubagne en 2018. Ce film lui vaudra-t-il une nouvelle nomination au festival de Cannes ?