Journal d’une estrangère à Marseille – Pomègues

Découverte Journal d’une estrangère à Marseille – Pomègues

Dans l’épisode précédent :
Barnabé le gabian s’apprête à révéler à l’estrangère tous les secrets de Pomègues, suite à son exploration de Ratonneau.
(Bon, mais franchement, tu peux relire l’article parce qu’il n’est pas très long quand même…)

Postée face au port naturel de Pomègues, j’écoute Barnabé me décrire la construction de ses hangars de marchandises et de son infirmerie au 17ème siècle, lorsque s’y établit une quarantaine visant à protéger Marseille de nombreuses épidémies. Avec son accent chantant, il me fait si bien traverser le temps que je m’y croirais. Devant moi, pourtant, se trouve aujourd’hui une aquaculture bio dont Barnabé regrette qu’elle n’élève pas de plus petits poissons. « C’est que même si je les traîne bien, ces vieilles plumes, la chasse c’est terminé pour moi maintenant ! » blague-t-il. Les daurades, personnellement, c’est dans la mer que j’ai envisagé de les voir plutôt que dans mon assiette.

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Je laisse donc Barnabé à une sieste improvisée pour aller me trouver un petit coin de paradis. L’heure de ma séance de snorkeling approche et j’ai définitivement abandonné l’idée de la plage. Pourquoi aller s’esquicher là-bas alors que l’île regorge de criques prêtes à m’accueillir ? Je progresse sous le soleil de plomb, les yeux pleins d’étoiles, à la recherche de ce fameux spot idéal. C’est à ce moment là, je crois, que je tombe amoureuse de Pomègues. Il y a quelque chose ici, dans la géométrie et les couleurs, qui me fait vibrer le cœur.

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Après avoir dépassé la Tour Carrée et l’ancien sémaphore, reliques de stratégies militaires, je sillonne un petit sentier caillouteux qui m’accompagne au plus enchanteur des endroits. Si je m’appelais Zola, je te le décrirais sans doute, mais cet endroit là, il ne se dit pas. Il se regarde :

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Il est temps d’enfiler palmes, masque et tuba pour me plonger dans la contemplation des fonds sous-marins. Avec un peu de chance, je tomberai peut-être sur le Roi Triton ou Jean-Marc Barr. L’eau est si transparente que je pense pouvoir déjà tout distinguer, mais lorsque j’y plonge la tête, le plus fou des mondes se dévoile. D’abord par ses crépitements incessants, témoins de la vie qui se déroule sous mes yeux. Des yeux que j’écarquille alors que chaque parcelle examinée m’émerveille. Quel balai menés par daurades, sars et poissons couteau ! Je ne les effraie même pas, avec mon allure de Snorky colossal. Il me semble passer des heures à les observer s’abriter sous les coraux, y chercher à manger ou voguer vers des contrées qui me sont inconnues, au loin, là où l’eau s’assombrit. J’imagine mille et une histoires, me promettant de revenir explorer ce fabuleux parc naturel lors de cours de plongée. Et puis, fatigue et doigts fripés ayant raison de mon enthousiasme, je finis par remonter à la surface, le coeur lourd de retourner à ma condition humaine.

« Oh petiote ! Tu t’es prise pour un merlan frit ? » m’interpelle Barnabé tandis que je grille au soleil. « Viens, que je te présente la famille ! »
Je suis le vieil oncle B. jusqu’au Cap Caveaux, dans l’ancienne batterie côtière. Construite en partie par les allemands lors de la Seconde Guerre Mondiale, elle fut bombardée par les Alliés lors d’attaques visant à défaire les îles de ses défenses militaires. « T’aurais vu ce désastre, peuchère ! Y z’y ont fait tellement de cratères à ces pauvres îles qu’on se croirait sur la lune depuis ! »
Je déambule avec prudence au sein des ruines, sous les conseils avisés de mon compagnon ailé. (Décidément un bel endroit pour tourner un film de zombie) Il en profite pour me présenter Yvonne, Roger, Madeleine ou Kevin. Pour sûr, toute la famille est là ! Elle m’a même réservé une petite surprise, tout à côté d’un des blockhaus allemands : l’apéro. Je m’installe autour du feu de camp, verre de pastis à la main, tandis que le Gabian Crew volette gaiement autour de moi. John Woo en serait mort de jalousie. Et alors que Gabin fait frire les sardines, je me dis que cette fois, c’est certain, j’ai vraiment découvert l’endroit parfait.

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Auteur de l'article :
Laure Prignet
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2 Commentaires

  1. welter

    je croyais que tu n’aimais pas le pastis !!!! bisous

    Réponse
    • Laure Prignet

      Moi je croyais que les gabians ne savaient pas parler. Comme quoi, la vie est surprenante !

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