“On connaît dans chaque hémisphère, Notre Cane… Cane… Canebière, Et partout elle est populaire Notre Cane… Cane… Canebière”, chantait Alibert en 1935.
Lieu de rencontre des Marseillais depuis toujours, elle a vu ses lettres de noblesse ternies par les pots d’échappement des voitures au fil des ans. Si le tramway et la quasi piétonisation du début de la rue préférée des Marseillais avait déjà rendu l’air plus respirable, sa fermeture définitive aux voitures et aux bus est une petite révolution phocéenne. Mais concrètement, ça va changer quoi ?
Côté végétalisation, il ne faut pas s’attendre à retrouver les champs de cannabis originels qui s’alignaient au Moyen Age au bord d’un ruisseau bucolique qui lui ont donné son nom. Vous avez bien lu. En provençal on la nommait “Cannebis” car la cité phocéenne était ironiquement un comptoir de chanvre mondial pour fabriquer les cordages de bateaux. Stupéfiant non ?Seule une allée de platanes déjà plantée est prévue.
A part l’inauguration d’un hôtel 4 étoiles en juillet dernier et l’ouverture des bureaux du festival d’art contemporain Manifesta, pour l’instant, on ne sait pas grand chose sur son évolution. Certains craignent sa gentrification qui fera vaciller certains petits commerces, d’autres qu’elle ne se transforme en une allée touristique du savon et de la lavande. D’autres encore applaudissent la métamorphose affirmée de la première avenue de la ville qui avait vu bourgeonner trop de fast-foods et de magasins discount à leur goût.
Les Dimanches de la Canebière, laboratoire de sa piétonisation lancé en 2017, donnent le coup d’envoi à des événements festifs et récurrents qui animeront le centre-ville.
Côté transport, les bus sont déjà déviés, une piste à vélos et trottinettes déjà tracée. Et exit le tout voiture : près de 400 places ont été supprimées. Les résidents se voient proposer un abonnement nuits et week-ends à 1 € par jour et un abonnement 24h/24h à 1,91 € par jour dans 20 parkings. Un tarif soirée à 5 € sera proposé dès novembre aux Marseillais pour sortir dans l’hyper centre.
Article : Camille Griffoulieres
Photo : Mathias Pujade