Les croisiéristes prennent une décision autour de la pollution maritime

Actu Les croisiéristes prennent une décision autour de la pollution maritime

Le 20 octobre dernier, les croisiéristes qui opèrent en Méditerranée se sont réunis à Marseille sous la direction du secrétariat d’État à la mer. Ils ont signé une charte les engageant à limiter les émissions polluantes des bateaux de croisière. Cette charte fait suite à de nombreuses polémiques qui ont éclaté dans différents ports de France ces derniers mois dont celui de Marseille avec la publication d’une pétition contre la pollution maritime. Nous faisons le point sur ces évènements.

La pollution maritime inquiète les Marseillais

Cela fait plusieurs années déjà que les navires de croisière s’attirent les foudres des riverains et des élus Marseillais. En cause : la pollution qui émane de ces gigantesques paquebots. Chaque année, plusieurs centaines de bateaux de croisière font escale dans le port de Marseille. On estime qu’environ deux millions de passagers arrivent à Marseille grâce à ces paquebots chaque année. Seulement voilà, l’impact environnemental de ces navires est particulièrement désastreux.

Lorsqu’ils sont en mer, les bateaux de croisière utilisent du fioul pour fonctionner. C’est un fioul extrêmement polluant qui dégage énormément de particules fines, d’oxyde d’azote et de soufre. Ce sont des substances nocives à la fois pour la biodiversité et pour notre santé.

Une fois à quai, les moteurs des navires continuent de tourner afin de fournir le bateau en électricité. Cette pollution maritime est invisible à l’œil nu mais possède de lourdes conséquences pour les riverains qui vivent dans les quartiers du littoral. La présence de particules fines et d’oxyde d’azote dans l’air augmente les risques de cancers et de maladies cardiovasculaires. Bien entendu, la mauvaise qualité de l’air à Marseille n’est pas simplement due aux bateaux de croisières mais ceux-ci y contribuent grandement cela ne fait aucun doute.

Selon, Air Paca, un collectif chargé de surveiller la qualité de l’air dans la région, le transport maritime serait responsable d’environ 30 % des émissions d’oxyde d’azote et de 10 % des émissions de particules fines dans le centre-ville de Marseille. En 2018, pour la première fois, les émissions d’oxyde d’azote des paquebots ont même dépassé les émissions routières ! Résultat : plusieurs collectifs comme l’association écologiste France Nature Environnement et le collectif Marseillais Stop Croisières tentent d’agir contre cette industrie polluante.

Une pétition pour alerter

Les choses s’accélèrent en juillet 2022. Le 21 juillet dernier, le maire Benoît Payan publie sur le site officiel de la Ville de Marseille un texte intitulé « Stop à la pollution maritime en Méditerranée » et appelle les Marseillais à signer une pétition qui vise notamment à interdire les escales des navires les plus polluants pendant les pics de pollution. Benoît Payan demande également l’accélération de la création d’une zone de réduction d’émissions de soufre et demande à l’État d’exercer un contrôle sur les navires qui entrent dans la rade de Marseille pour s’assurer que ceux-ci utilisent des carburants avec un taux de 0,1 % de soufre.

Au sujet de la pollution maritime, le maire déclarait cet été : « Les niveaux de pollution ne sont plus acceptables. Une collectivité sert à agir, mais aussi à faire réagir. C’est une question de santé que je mets sur la place publique pour que les gens qui vivent ici comprennent ce qui se passe ». Cette pétition rencontre un grand succès puisque fin août, soit à peine plus d’un mois après sa publication, le texte récoltait déjà plus de 50 000 signatures !

La signature d’une charte pour accélérer le développement durable chez les croisiéristes

Trois mois après la publication de la pétition, les choses avancent encore. Le secrétaire d’État à la mer Hervé Berville a réuni à Marseille les différents acteurs du monde de la croisière le 20 octobre dernier. Ils ont tous signé une charte les engageant à protéger l’environnement et la biodiversité marine de la Méditerranée sur toute la zone économique exclusive Française qui s’étend de l’Occitanie à la région PACA et qui englobe également la Corse. Au total, cela représente un périmètre de 86,212 km2.

Le média Le Figaro a pu consulter cette charte en avant-première. Celle-ci se compose d’un code de conduite en 13 points. Les premiers points du texte sont consacrés à la protection des écosystèmes méditerranéens. La charte prévoit notamment l’instauration d’une limite de vitesse de 13 nœuds lorsque la présence d’un cétacé est détectée dans l’eau. La deuxième partie, plus importante concerne la pollution des navires. Les navires vont devoir améliorer leur empreinte carbone en triant leurs déchets, en utilisant des produits biodégradables ou encore en limitant leur vitesse près des côtes. La mesure la plus impactante est probablement celle qui impose à tous les navires d’utiliser un carburant avec un taux de soufre maximal de 0,1 % en Méditerranée. Une mesure qui devrait ensuite s’étendre à toutes les eaux territoriales françaises pour l’année suivante !

Certaines de ces règles ne sont pas nouvelles. Plusieurs compagnies de croisières n’ont pas attendu l’arrivée de cette charte pour réfléchir à la construction de navires plus propres. La charte a cependant le mérite d’uniformiser et d’établir un premier cadre sur la question. Désormais, toutes les compagnies vont devoir les appliquer pour continuer de circuler en Méditerranée. Les ports méditerranéens sont également concernés et doivent eux aussi, accélérer le développement durable à quai.

De nouveaux aménagements prévus pour le port de Marseille

Pour améliorer l’empreinte carbone du trafic maritime, le grand port de Marseille est actuellement lui aussi en pleine mutation. Le port souhaite notamment lutter contre la pollution des navires à quai. Pour cela, la Région Sud développe le plan « Escale Zéro Fumées » et prévoit plusieurs aménagements dans le port de Marseille.

Premièrement, 30 millions d’euros ont été investis pour l’électrification des quais de Marseille mais aussi à Nice et à Toulon. D’ici 2023, 100 % des ferrys (en grande majorité ceux qui assurent la liaison avec la Corse) devraient pouvoir se connecter au réseau électrique à quai.

Le port prévoit également de fournir les différents bateaux en énergie solaire. Le port de Marseille occupe une surface très importante sur le littoral au nord de la ville. De nombreux hangars y sont donc implantés. Ils offrent plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés de toitures exposées à un ensoleillement généreux. Le port de Marseille a décidé de saisir cette aubaine en recouvrant les toitures de ces hangars de panneaux photovoltaïques. Ce projet estimé à 15 millions d’euros a obtenu au Printemps dernier une première subvention de 3 millions d’euros de la Région Sud. À pleine puissance, lorsque le ciel sera dégagé et le soleil à son zénith cet équipement devraient produire suffisamment d’énergie pour alimenter 3 paquebots simultanément. La mise en service de ces panneaux solaires est prévue pour 2025. Le programme prévoit également d’équiper un navire de la Méridionale avec un filtre à particules très puissant.

Auteur de l'article :
Emma Antosik
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