Les émeutes de Stonewall : la création de la marche des fiertés

ActuCultureHistoire Les émeutes de Stonewall : la création de la marche des fiertés

Ce samedi 1er juillet aura lieu la 30e édition de la marche des fiertés, qui s’élancera de la Porte d’Aix pour rejoindre le Vieux-Port. Aujourd’hui on vous explique pourquoi et comment s’est créée cette marche qui a lieu chaque année.

L’émeute du Stonewall Inn :

C’est dans la nuit du 27 au 28 juin 1969 que des membres de la communauté LGBTQIA+ se sont insurgés contre les forces de l’ordre venues effectuer une descente de plus au Stonewall Inn, un bar situé au coeur de Greenwich Village à New York. Cet établissement, bien qu’accueillant une clientèle variée, est particulièrement prisé par la communauté LGBTQIA+ : individus transgenres, travestis, jeunes hommes à la manière efféminée, travailleurs du sexe et des sans-abris.

Être homosexuel en 1960 :

Pour mettre les choses en contexte, il est important de rappeler que dans les années 1950 et 1960, le système juridique des États-Unis affichait une homophobie, une lesbophobie et une transphobie flagrantes à l’encontre de la population homosexuelle et transgenre. Dans ces années-là, servir de l’alcool à des homosexuels, danser avec une personne du même sexe ou s’habiller en vêtements du sexe opposé étaient des actes illégaux.

Les interventions policières dans les bars soupçonnés d’accueillir des clients homosexuels étaient courantes à travers le pays. Avant 1965, il était même fréquent que la police prenne note de l’identité des personnes présentes dans ces établissements. Les forces de l’ordre justifiaient ces actions par le prétendu attentat à la pudeur lors d’un baiser, le port de vêtements généralement associés au sexe opposé, ou simplement la vente illégale d’alcool à des individus homosexuels.

Au cours de cette époque, la police nouait des accords tacites avec les bars. Puisque ces derniers appartenaient, pour la plupart, à la mafia, les propriétaires étaient souvent prévenus à l’avance. Une taupe les alertait de l’arrivée imminente de la police. Ces descentes avaient généralement lieu tôt le soir. Elles permettaient une réouverture rapide du bar.

La nuit du 27 au 28 juin 1969 :

Cependant, vers 1h30 du matin, plus tard que d’habitude, huit agents de police en civil ont investi le bar. La majorité des clients ont pu quitter les lieux sans encombre. Les seules personnes arrêtées étaient celles qui ne pouvaient présenter une pièce d’identité, portaient des vêtements généralement attribués au sexe opposé, ou travaillaient au bar.

Sur une durée de cinq jours, un affrontement a éclaté entre les forces de l’ordre et les personnes sur place. Ce mouvement de résistance a été initié par Marsha P. Johnson, une femme transgenre et drag-queen, Sylvia Rivera, une militante transgenre, et Stormé DeLarverie, une lesbienne butch et racisée. L’objectif cette fois-ci était clair : se faire entendre et provoquer un changement.

Les émeutes de Stonewall ont désormais acquis une reconnaissance en tant qu’étape majeure dans la lutte pour les droits LGBTQIA+.

Quelles ont été les répercussions sur le mouvement LGBTQIA+ :

En l’espace de quelques mois, ces militants ont réussi à transformer ces protestations en une cause politique. Le Gay Liberation Front et la Gay Activists Alliance, deux groupes activistes, ont été créés dans le but de soutenir et de lutter pour les droits des personnes homosexuelles.

La création de la 1re marche :

Pour commémorer cet événement, les organisateurs ont planifié la première Gay Pride en juin 1970 à New York et à Los Angeles. En France, des militants ont organisé un premier rassemblement lors de la manifestation du 1er mai 1971. La première marche indépendante en France n’a eu lieu que le 25 juin 1977. Ce n’est qu’en 1993 que Marseille a accueilli la Gay Pride. En 2001, les militants français ont adopté les termes « marche des fiertés » et « pride » pour inclure toutes les communautés.

À Marseille :

L’histoire de la Pride Marseille commence en 1993. Le Collectif Gai et Lesbien orchestre un premier rassemblement de la Fierté sur le Cours Julien. L’année suivante, la première Marche qu’il organise, du Mobile des Réformés au Cours d’Estienne d’Orves, attire environ 1.500 participants. Cette nouvelle édition commémorera les 30 ans de la Pride. La marche des fiertés se déroulera ce samedi 1er juillet 2023. Le départ à lieu à la Porte d’Aix, place Jules Guesde à 14h, pour conclure à 17h au Quai du Port, face à l’Hôtel de Ville.

Auteur de l'article :
Pauline Couloud
Copyright 2023 Tarpin bien
Attention ! Les commentaires ne sont pas forcément vus par les établissements et événements. Si vous souhaitez réserver ou acheter des billets, faite le directement via les liens proposés ci-dessus ou en contactant l'établissement. Les commentaires sont publics, par conséquent n'écrivez pas de coordonnées personnelles (téléphone, mail, adresse ...).

Envoyer un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dernières actus

Les 80 ans du quotidien La Marseillaise
En savoir plus
Que faire à Marseille ce week-end ? (du 01 au 05 mai)
En savoir plus
Tout ce qu'il faut savoir pour l'arrivée de la flamme olympique
En savoir plus
Massilia Sound System fête ses 40 ans avec un concert gratuit sur le Vieux Port
En savoir plus
Un restaurant éphémère ouvre ses portes sur l'île Degaby
En savoir plus
Que faire à Marseille ce week-end ? (du 24 au 28 avril)
En savoir plus
ORANGE VELODROME : MEGA CONCERTS, LA LISTE S'ALLONGE !
En savoir plus
Le festival Marsatac est de retour pour une édition spéciale anniversaire
En savoir plus