Supporters de l’OM : du Footix au Nostalgique, une étude très (pas du tout) scientifique

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Vous connaissez sûrement des supporters de l’OM. Dans votre entourage, vos amis, votre famille, le phénomène touche toute la population et dans toutes les couches de notre société. Après avoir constaté la vacuité de la littérature universitaire et scientifique sur le sujet, je me suis dit qu’il était temps de formuler une sociologie sérieuse, documentée et infaillible des supporters de l’Olympique de Marseille et de partager cette connaissance à l’humanité.

Attention : si vous lisez cet article et que vous êtes vous-même supporter de l’OM, ne cherchez pas : vous y êtes.

Le Footix

« Footix », nom officiel de la mascotte de la coupe du monde 1998 est devenu une insulte pour désigner quelqu’un qui s’y connaît peu en football, qui ne s’y intéresse guère en dehors des grands événements médiatiques. Le quolibet a tellement été suremployé qu’il est aujourd’hui lancé à l’adresse de quelqu’un avec qui l’on est juste en désaccord.

« Daniel Riolo ? Eh, c’est un Footix ! »

C’est une manière de dire « Le ballon, t’y connais rien ! ». Et dans l’absolu, ce n’est pas un problème de ne rien y connaître et de regarder un match de temps en temps. Les ennuis surviennent lorsque porté par un élan soudain, ou par le pastaga, le Footix assène une vérité avec aplomb : « 

– Il tourne à l’envers ce club ! Désolé mais Rulli il est payé 200 Miyons il a pas mis un but !

– Rulli ? Mais c’est le goal qu’est-ce que tu racontes ?

– Eh ben au prix où il est payé il pourrait en mettre un ou deux ! »

Coup dur pour le Footix qui n’a plus que la carte mauvaise foi à jouer. Il pourra toujours se rassurer en se disant que quelque part, on est tous le Footix de quelqu’un d’autre.

Pire sous-espèce du footix, le traître est capable de changer de club en fonction des résultats du moment. Il supporte aujourd’hui le PSG et quand on lui fait remarquer qu’avant il était un Supporter de l’OM anti-parisien à tendance radicale, il bafouille :

– Non mais j’ai toujours bien aimé les 2 clubs !

C’est ça ouais… On se contentera de le regarder avec mépris en paraphrasant Éric Cantona : « On peut changer de travail, de femme, de religion, mais pas de club de foot ».

Le Fada

Le fada vit OM, dort OM, mange OM. En apparence très sûr de lui, on devine chez lui une fragilité qui nous fait dire que l’on est soulagé que ce jour là il ait rencontré des Winners plutôt que des Raëliens. On le détecte à sa tendance à ramener toutes les conversations à l’Olympique de Marseille. Souvent avec des comparaisons incertaines :

– Quand t’es malade, c’est un peu comme si t’avais que chèvres en défense. Si tu veux gagner le match il faut faire entrer des attaquants pour marquer plus de buts que l’adversaire ! Alors prends tes antibiotiques !

On l’aime bien mais il faut parfois le remettre à sa place parce qu’il a une légère tendance à devenir casse-burnes. À l’instar du fumeur qui vient d’arrêter ou du sédentaire qui vient de découvrir le sport, il peut se montrer prosélyte et veut expliquer la vie à tout le monde :

– Un vrai supporter il va au stade quoi qu’il arrive ! Même si c’est contre Angers, qu’il fait froid, que ta voiture est en panne et que ta sœur est en soins palliatifs à l’Hôpital Nord, je suis désolé !

Et il peut dire ça sans perdre une dent à des gens qui allaient au stade avant sa naissance ! Vu qu’on est sympa, on se contentera de lui cacher sa carte d’abonnement un jour de match.

Le Démiyons

Le démiyons peut se rencontrer dans un bar, chez des amis, mais s’observe principalement au stade. Il est situé devant vous (important) et observe le match attentivement. Analyse-t-il la tactique ? Le placement des joueurs ? Non. Il guette. Jusque-là vous n’avez vu qu’un crâne dégarni mais arrive le moment capital, sans lequel le démiyons ne serait rien : l’attaquant marseillais rate sa frappe et envoie le ballon en tribunes. C’est le signal. Enfin, la calvasse devant vous pivote pour laisser apparaître un visage à l’expression contrariée encadré de 2 bras levés vers le ciel : « 

– DÉMIYONS ! ET VOILÀ DÉMIYONS! IL EST PAYÉ DÉMIYONS ET IL FAIT ÇA ! DONNE-MOI DÉMIYONS À MOI TU VAS VOIR SI JE TE LA METS PAS DEDANS LES CAGES !

-Eh bien sûr pour démiyons tu la mets !

Comme le démiyons est sympa dans le fond, on abonde dans son sens plutôt que de lui faire remarquer qu’avec le physique de Jean Benguigui il y a des chances qu’il ne traverse pas le terrain sans faire un AVC même si on lui donnait la fortune d’Elon Musk.

Patrick Bosso lui avait rendu un bel hommage à l’époque dans un sketch

Le Mytho

C’est simple, il était là à tous les matchs. Enfin, tous les grands matchs s’entend. Jusque là, rien d’impossible me direz-vous. Mais là où ça se complique, c’est qu’il a joué un rôle minime mais déterminant et surtout invérifiable dans tous ces grands moments :

« Le 2-1 contre Lyon en coupe ? Bien sûr que j’y étais, j’ai croisé Rudy Garcia avant le match. C’est moi qui lui ai dit de faire jouer Doria, je savais qu’il était en feu ! »

« La victoire à Anfield contre Liverpool ? Bien sûr que j’y étais, j’ai vu Valbuena avant le match. Je lui ai crié « Vas-y minot, ouvre le pied, ça va passer ! »

Avec un tel flair, c’est à se demander pourquoi aucun club ne l’a recruté comme directeur sportif. Et comment se fait-il qu’il n’est pas millionnaire ? Figurez-vous que c’est pas passé loin !

« La remontada contre Montpellier ? Je l’avais dit qu’on allait gagner 5-4. Y’avait pas de téléphone avec internet à l’époque sinon j’aurais mis 200 000 sur la victoire de l’OM à la mi-temps ! »

Bon, on est pas trop déçus parce qu’il n’a jamais eu les 200 000.

Enfin, le mytho aime laisser croire qu’il a ses entrées, qu’il connaît personnellement des personnes importantes au club, qu’il a des infos que seuls ceux qui font partie d’un cercle très fermé connaissent. Et pour cela il utilise une technique subtile, mais pas tant subtile que ça non plus :

« L’OM n’aurait jamais dû le recruter Wahi, et ça, il le sait Medhi… heu… Benatia. »

Alors là, je ne sais pas si vous l’avez mais tout réside dans le « heu… ». Car le mytho appelle Medhi Benatia « Medhi », évidemment. Et cela est tellement bien établi que lorsqu’il s’adresse à des profanes comme vous, il s’oublie… avant de se ressaisir et de préciser « Benatia ». Comme ça non seulement il vous dévoile « par inadvertance » qu’il est un proche de Medhi, mais c’est encore mieux s’il vous renvoie à votre qualité de simple mortel en précisant « Benatia ». Pour vous qui n’auriez pas compris puisque vous ne faites pas partie du… Du truc quoi…

Mais bizarrement, pour quelqu’un qui a l’oreille de Medhi, ses infos sont soit invérifiables soit dans La Provence.

Le Complotiste

Si pour le reste du monde le complotisme s’est révélé grâce à internet lors de la pandémie de Covid 19 en 2020, nous, supporters marseillais en avions établi les bases il y a fort longtemps. Déjà, pour faire un bon complot, il faut un bon méchant. De préférence un méchant insaisissable, l’équivalent du côté obscur de la force. L’OM dérange, « on » nous en veut mais qui est ce « on » ? La Ligue. Le nom déjà est équivoque.

Ensuite, il faut des généraux : Jean-Michel Aulas a brillamment tenu ce rôle pendant de longues années à la tête de Lyon. Aujourd’hui c’est plutôt Nasser Al-Khelaïfi, très bon en méchant de James Bond et/ou de l’Inspecteur Gadget. Il est à la fois puissant, déploie des moyens illimités pour parvenir à ses fins mais se révèle systématiquement loser sur le plan européen.

Enfin, il faut des soldats, des pions, des petites mains qui font le sale boulot. M. Turpin, M. Bastien, M. Letexier et leurs confrères, en bons arbitres-stormtroopers qu’ils sont ont prêté allégeance à l’axe du mal pour nous carrer systématiquement.

– Et alors il y avait pas Péno sur la main d’Hakimi ? Et le carton rouge sur Balerdi il était pas honteux ? Et le but d’Ocampos, il était pas valide ?

Il y a deux erreurs à ne pas commettre en matière de complots : la première, c’est de penser qu’il y en a partout et la seconde, c’est de croire qu’il n’existent pas. Or il y avait bien péno sur la main d’Hakimi, le carton rouge sur Balerdi était honteux et le but d’Ocampos était valide.

Alors certes, le complotiste ne peut pas prouver qu’il s’agit un complot visant l’Olympique de Marseille mais soyez honnête : pouvez-vous prouver qu’il n’y a PAS de complot contre l’OM ?

Le Bobo

Vous le saurez, le virus de l’Olympique de Marseille a infiltré toutes les strates sociales de la société française, y compris les bobos. De prof à start-upper en passant par intermittent du spectacle, il se reconnaît généralement lorsqu’il interpelle un homologue à la pause dej du lundi : « 

– Alors t’as vu l’OM ? » avec un accent pointu.

Autrefois il cachait Le Monde dans L’Équipe. Aujourd’hui il joue à MPG sur un Iphone 16 pro dans un pop-up restaurant. Au stade, il va en Ganay parce qu’il n’y a pas assez d’ambiance chez les bourges de Jean Bouin mais assure qu’il préfère les virages.

Dans une conversation, il adore traiter les conséquences de la politique européenne en matière d’immigration et le carton rouge infligé à Balerdi contre Lyon avec la même gravité. Mais en revoyant les images, peut-on vraiment lui en vouloir ?

L’Archiviste

On reconnaît l’archiviste à sa mémoire impeccable de tous les matchs, parfois jusque dans les moindres détails. À croire qu’il travaille à l’OM avec comme mission d’être la base de données du club. Si par moments cela peut s’avérer pratique, comme quand on cherche le nom de cet attaquant bidon là, qui avait pas mis un but dans les années 2000… Mais oui, un mexicain là ! Le phénix ou je sais pas quoi….

– Ah tu parles d’Andrès Mendoza surnommé El Condor ! Il est péruvien pas mexicain. Et il avait marqué un but en compétition face à la Lazio sur une passe décisive de Wilson Oruma en coupe Intertoto. Cela dit il n’est resté que 6 mois. Il est arrivé à l’été 2005 et a quitté l’OM en janvier.

– Ouai voilà, lui là…

Très vite, cela peut s’avérer ultra relou d’avoir une conversation avec l’archiviste dans les parages : « 

– Mais non C’est Éric Roy qui a vu son tir au but injustement refusé par Bruno Derrien contre Lens en coupe de la Ligue en 1999. Jérome Leroy, lui, n’arrive que la saison suivante au mercato d’hiver en provenance du PSG en échange de Kaba Diawar…

– Oh Mais t’as s*cé Wikipédia ou quoi ??? »

Un peu comme le Schtroumpf à lunettes, l’archiviste est parfois pénible mais on a du mal à s’en passer.

Le Caméléon

Probablement mon préféré dans la liste. Discret, le supporter de l’OM en lui est indétectable. Il ne porte pas de maillot, pas d’écharpe et n’abordera jamais spontanément le sujet dans une conversation. D’ailleurs, rien ne le prédispose à supporter l’OM au départ : il est parfois né et vit loin de Marseille. On détecte la plupart du temps le caméléon par hasard, en trouvant un stickers de l’OM dans sa boîte à gants alors qu’on cherchait des chewing-gums. Et le plus drôle, c’est qu’il n’a lui-même pas vraiment d’explication à fournir à sa passion : « 

– Ah oui, c’est depuis que je suis petit. Je regardais les matchs à la télé.

– Avec tes parents ?

– Non mes parents détestent le foot.

– …

Remarquez, c’est peut-être un début d’explication.

Enfin, le caméléon fait d’autant plus honneur à son statut que sa catégorie socio-professionnelle est éloignée de ce que l’on attend d’un supporter de l’OM. Mon top 3 : le danseur de ballet, le gothique/metalleux et le rasta blanc.

le Nostalgique

Il faut bien l’avouer, on est tous un peu nostalgiques de la grande époque de l’OM. Même ceux qui ne l’ont pas connue. Mais le vrai nostalgique, lui, était déjà nostalgique à cette époque. Pour lui c’était mieux avant. Et plus cet avant est loin, mieux c’est. Même si c’est parfois peu cohérent avec son âge.

– Y’a pas à dire mais le meilleur entraîneur c’était quand même Zatelli !

– Zatelli ? Mais t’étais pas né quand il entraînait l’OM !

– N’empèche, y’en a pas eu un au niveau depuis… »

N’essayez pas de prendre le nostalgique à son propre jeu il remontera toujours plus loin que vous. Il regrette Skoblar, Marcel Leclerc et l’ancien stade Vélodrome. Vous aussi ? Eh bien lui préfère Jean Boyer, Gabriel Dard et le stade de l’Huveaune. Cherchez pas, il peut remonter à Protis et Gyptis voire jusqu’au Big Bang s’il le faut.

L’1kulé avec un 1 (c’est important)

Il se caractérise principalement par le fait de porter le maillot d’un autre club au stade Vélodrome les soirs de match. Pas un maillot du PSG – il tient à la vie – mais un maillot d’un grand club étranger : Bayern de Munich, Manchester City, Real Madrid… Et parfois il alterne !

Et il dit rien il reste là à regarder le match comme si de rien n’était avec sa figure de pain sucé.

Oh, C*no ! T’es pas bavarois, ni espagnol, et la dernière fois que t’as essayé de parler anglais on a failli appeler les pompiers tellement on croyait que tu faisais un AVC ! Alors jette-moi ce torchon floqué Haaland et commande un maillot de l’OM sur Vinted pour quand tu viens au stade ! C’est pas compliqué !

Je vous jure… François Mitterand ne connaissait pas l’existence de ces énergumènes lorsqu’il a aboli la peine de mort en 1981. Sinon il aurait douté.

Enfin, on est pas extrémistes non plus, on est même plutôt tolérants donc si tu veux le garder comme pyjama ou pour passer la pièce on dira rien.

Auteur de l'article :
Mathias
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