La Vieille Charité est un passage incontournable si vous vous rendez dans le quartier du Panier ! C’est aujourd’hui un lieu culturel mais le bâtiment servait autrefois d’abri pour les pauvres et les mendiants de la ville. Le Tarpin Bien vous propose aujourd’hui de partir à la découverte de son histoire pour le moins surprenante !

­Un abri pour les mendiants et les pauvres de la ville

La Vieille Charité est l’un des plus beaux monuments de Marseille, dont certaines parties sont classées aux monuments historiques depuis 1951. Lorsqu’on contemple cet édifice aujourd’hui, difficile de croire que c’était jadis un lieu où l’on enfermait les pauvres et les mendiants de Marseille !

Pourtant, la Vieille Charité a bel et bien été construite à la suite de  la publication d’un édit royal qui visait à “l’enfermement des pauvres et des mendiants” publié en 1640. La municipalité de Marseille décide alors de construire un nouveau bâtiment pour abriter les néscessiteux sur un terrain qui lui appartenait, sur le versant nord de la butte des Moulins, au cœur du quartier du Panier. La construction de cet édifice est confiée à l’architecte Pierre Puget. Cela restera la plus grande réalisation de ce célèbre architecte Marseillais né dans le quartier du Panier. La Vieille Charité a été financée par des dons et sa construction s’achève en 1729.

Pendant plus d’un siècle, le bâtiment reçoit et héberge les gueux de la ville. Près de 1000 mendiants ont parfois été hébergés simultanément à la Vieille Charité.

À l’époque, les mendiants étaient chassés dans la ville de Marseille par des hommes que l’on appelait “les chasseurs de gueux”. Ce sont eux qui étaient chargés de les ramener et de les enfermer à la Vieille Charité. Ils étaient alors occupés à diverses tâches dans des ateliers. Les chasseurs de gueux étaient particulièrement détestés du peuple qui aidaient régulièrement les mendiants à leur échapper.  

Lorsque la Révolution arrive, la Vieille Charité se transforme en hospice pour les enfants et les vieillards. Pendant la Première Guerre Mondiale, l’armée réquisitionne le bâtiment pour en faire une caserne.  À partir de 1922, la Vieille Charité servira de logement social. En 1943, elle accueille plusieurs familles qui ont été évacuées de leurs logements avant la destruction du Vieux-Port par les bombardements allemands. 

Le renouveau de la Vieille Charité

Au XXe siècle, la Vieille Charité, peu entretenue, tombe en ruine. En 1940, c’est le célèbre architecte le Corbusier, à qui l’on doit la Cité Radieuse, qui finira par se préoccuper de son sort en signalant à la municipalité le mauvais état du bâtiment. La chapelle et l’hospice du bâtiment sont alors classés Monuments Historiques en 1951. Tous les habitants finissent par être relogés et la municipalité entame les travaux de restauration de l’édifice en 1961. Ceux-ci dureront près de 25 ans. 

Aujourd’hui, la Vieille Charité s’est transformée en un lieu consacré à la culture. Elle abrite différentes structures culturelles : le Musée d’Archéologie Méditerranéenne, le Musée des Arts Africains, Océaniens, Amérindiens (M.A.A.O.A), un lieu dédié aux expositions temporaires, ainsi que le Miroir : une salle de cinéma. L’ensemble de ces structures est dirigé par la direction des Musées de Marseille. Plusieurs institutions de recherche dont le Centre National de Recherche Scientifique (CNRS) ainsi qu’un bar-restaurant sont également installés à la Vieille Charité. 

L’architecture de la Vieille Charité

Si vous devez absolument vous rendre à la Vieille Charité pour y visiter les différents musées qui s’y trouvent, il est également impératif que vous contempliez son architecture qui vaut vraiment le coup d’œil ! Si lorsqu’on en fait le tour de l’extérieur, le bâtiment ne paie pas de mine, c’est en réalité une véritable prouesse architecturale à l’intérieur. La Vieille Charité est sans aucun doute l’un des plus beaux ensemble architectural de Marseille.

Le bâtiment a été construit en pierres roses et blanches de la Carrière de la Couronne. C’est un ensemble particulièrement harmonieux. Il se compose de quatre ailes fermées à l’extérieur et ouvertes sur une cour intérieure. Ces quatre ailes sont reliées sur trois niveaux par des galeries avec arcades.

Au centre de la cour intérieure, se trouve une chapelle à coupole ovale construite dans le style baroque romain.

Le fronton de l’édifice reste un témoin visuel de l’histoire passée du bâtiment : on peut y contempler la Charité, qui accueille deux enfants mendiants, entourés par des pélicans qui les nourrissent.