À l’approche de l’anniversaire de la victoire marseillaise en Ligue des Champions de 1993, le Tarpin Bien revient sur des événements qui ont contribué à lier l’histoire de Marseille à la coupe d’Europe. La semaine dernière, nous sommes revenus sur 5 anecdotes peu connues sur la ligue des champions 1993. Aujourd’hui, nous vous parlons d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître : Une époque où la ligue des champions, la coupe des coupes, la coupe de l’UEFA (aujourd’hui Europa League), cohabitaient avec la coupe Intertoto. Et l’OM a aussi sa petit histoire avec cette compétition.
La coupe Intertoto ?
La coupe à Toto, comme on l’appelait familièrement à l’époque a été créée en 1961 dans le seul but de proposer des matchs pendant l’été pour… les paris sportifs ! Et c’est de là qu’elle tire son nom d’ailleurs, puisque le « toto » est le nom donné au loto foot dans plusieurs pays européens. Dès 1967, l’UEFA interdit aux clubs qualifiés pour une coupe européenne d’y participer, ce qui va assez vite la situer en terme de prestige.
En 1995, l’UEFA reprend l’organisation de la coupe Intertoto et y ajoute un intérêt certain puisque les clubs qui la remportent sont directement qualifiés pour la coupe de l’UEFA. Comme les places 1 à 4 du championnat étaient directement qualificatives pour la ligue des champions et la coupe de l’UEFA, les clubs qualifiés en coupe Intertoto commençaient à la 5ème place. Mais cela voulait dire pour les clubs faire des déplacements, jouer une compétition alors que le mercato n’est pas encore terminé, pendant la préparation et le tout en plein cagnard le plus souvent. Beaucoup de clubs préférant éviter la douille se désistaient. Et c’est ainsi que des clubs classés onzièmes ont joué cette coupe.
Passons rapidement sur les différents formats de compétition mais l’on peut retenir qu’elle comportait trois voies indépendantes, avec 3 finales et donc 3 vainqueurs par édition. Disons qu’avec une coupe du monde tous les 4 ans et 3 coupes à Toto par an, l’échelle de la noblesse était assez bien définie d’un bout à l’autre du football.
Face à un tel engouement de la part du public et des clubs la coupe Intertoto a été supprimée en 2008, non sans nous avoir livré sa petite histoire avec l’Olympique de Marseille.
À jamais les onzièmes
Si la France n’a qu’une seule Ligue des champions à son palmarès, c’est en revanche le pays le plus titré en coupe Intertoto avec 12 victoires. Et lorsque l’Olympique de Marseille remporte l’édition 2005, il y a déjà 10 clubs français qui l’ont déjà remportée. En 1997, c’est trois clubs français qui gagnent : Lyon, Bastia et Auxerre. Lens est co-vainqueur de l’édition 2005 avec l’OM. Les 3 années suivantes, juste avant sa disparition, la coupe Intertoto compte 10 gagnants par édition (dont l’OM en 2006) + un super gagnant, celui qui aura fait le meilleur parcours en coupe de l’UEFA. Il était vraiment temps que ça s’arrête.
La victoire de l’OM en 2005
Si le fait de gagner une coupe intertoto est assez anecdotique, celle de 2005 est entrée dans la légende grâce au parcours exceptionnel des Marseillais. Grace à un seul match en fait. L’OM, après avoir éliminé les Young Boys de Berne et la Lazio de Rome se retrouve en finale (aller-retour) contre le Deportivo La Corogne, demi-finaliste de la précédente ligue des champions.
Après une défaite 2 – 0 à l’aller l’OM doit réaliser un exploit pour se qualifier. Le match retour sera l’un de ces matchs de légende comme il y en a parfois à Marseille, comme a pu l’être un OM-Leipzig en 2018. Le genre de match pour lequel on peut trouver 800 000 marseillais prêts à dire « j’y étais ».
Plutôt que de me lancer dans le récit de ce match fou, je vous laisse apprécier le résumé de cette soirée incroyable en vidéo :
Taiwo, Beye, Ribery, Oruma, Carrasso… Entrainés par Jean Fernandez (qui était l’entraîneur de l’OM au début de la saison 1993, comme quoi il y a vraiment un lien entre l’OM, Jean Fernandez et la coupe d’Europe 😂) sautent de joie sur la pelouse en fin de match accompagnés par Robert-Louis-Dreyfus… En claquettes ! C’est d’ailleurs le seul trophée que remportera RLD avec l’OM puisqu’il décèdera un an avant le titre de champion de France de 2010.