À partir du 17 mai, le Centre de la Vieille Charité à Marseille accueille une exposition ambitieuse qui promet de bouleverser notre regard sur le tatouage. Intitulée Tatouage. Histoires de la Méditerranée, cette exposition organisée par les Musées de Marseille réhabilite une pratique longtemps marginalisée en l’inscrivant au cœur de l’histoire de l’art.
Un parcours millénaire à travers la Méditerranée
L’exposition offre un voyage inédit à travers les âges et les cultures, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, explorant comment le tatouage a évolué d’un symbole stigmatisant à un art reconnu. De l’Italie antique aux récits modernes d’artistes méditerranéens, plus de 275 œuvres sont présentées, provenant de prestigieuses institutions telles que le musée du Louvre, le Rijksmuseum ou le musée du quai Branly. Un hommage à la richesse culturelle de la Méditerranée.



Marseille, capitale tatouée
Marseille, cité portuaire et multiculturelle, apparaît comme le lieu idéal. Ville de brassage et de métissage, elle a toujours été un carrefour où se mêlent récits identitaires et pratiques corporelles. Le parcours célèbre cette tradition avec des œuvres contemporaines d’artistes comme Denis Martinez et Alireza Shojaian, qui explore la portée politique et identitaire du tatouage.

Alireza Shojaian (Téhéran, Iran, 1988)
Un acte politique et culturel
Loin d’être une simple curiosité ethnographique, l’exposition propose une réflexion sur le tatouage comme langage visuel et pratique sociale. Tantôt transgressif, tantôt protecteur ou ornemental, le tatouage témoigne des circulations et des métissages qui ont façonné la région méditerranéenne. À travers des récits personnels et des performances participatives, l’exposition engage le public dans une réflexion collective sur la mémoire et l’identité.
Un dialogue avec la modernité
Des créations contemporaines, telles que les photographies de Gaëlle Matata, montrent que le tatouage reste un moyen d’expression puissant, y compris pour les mouvements queer et féministes. En confrontant la tradition aux enjeux actuels, Tatouage. Histoires de la Méditerranée illustre l’évolution d’un art populaire vers une forme artistique assumée et reconnue.
Photographie d’un déserteur français vu de dos, tatoué
Wahil – Yohanne Lamoulère, 2017
Harem Revisited #32 – Lalla Essaydi (Marrakech, 1956)
Une invitation à se réapproprier l’histoire
L’exposition dépasse la simple présentation d’objets pour inviter les visiteurs à réfléchir sur la manière dont le tatouage relie les histoires individuelles aux récits collectifs. Grâce à un projet participatif, les voix des Marseillais tatoués résonnent dans les salles, témoignant de leur relation intime avec cet art universel.
Ne manquez pas cette plongée fascinante dans l’univers du tatouage méditerranéen, où chaque marque devient une histoire, chaque motif, une mémoire.
Tatouage. Histoires de la Méditerranée – du 17 mai au 28 septembre 2025 au Centre de la Vieille Charité
Photo de couverture : Anne van der STEGEN – Marseille dans la peau (2011)