Aujourd’hui est un jour triste pour tous les fans de Plus Belle la vie. Depuis 2004 et la diffusion du premier épisode, des gens se sont étrangement passionnés pour les aventures peu crédibles de personnages loufoques dans un environnement qui se veut Marseille, mais qui n’y ressemble guère.
Pourtant le succès a été au rendez-vous à tel point que la série aura atteint 18 saisons, plus de 4600 épisodes et plusieurs formats longs en prime time. Celui de ce soir sonnera le glas de cette aventure qui aura tout de même fait travailler bon nombre de comédiens et de techniciens à Marseille.
Si les fans sont en deuil, le regard du public non initié (dont je fais partie) aura parfois été plus perplexe lorsqu’il tombe ici ou là sur un extrait. Et il faut bien avouer que certaines séquences – totalement sorties de leur contexte – ont largement contribué à ces moments de rire entre 2 potins à la machine à café.
Marseille capitale des hackers.
Certes, la représentation de l’informatique a toujours été difficile à l’écran, cela dit celle-ci coche toutes les cases du grand n’importe quoi. Outre la mention du « morpeug » (faisant référence aux MMORPG), Qu’est-ce que c’est que cet écran ?
Il y a l’air d’y avoir 8 invites de commande ouvertes ? Pourquoi ? Bon faut avouer que le hacking est compliqué aussi parce qu’ « il a des firewalls hyper puissants », mais ça va, elle utilise un « chevak » ??? J’ai vraiment aucune idée de ce qu’est censé faire ce personnage dans la vie mais une brillante carrière l’attend dans la sécurité informatique.
Le Mistral-StafaraĂŻ
La séquence parle d’elle-même. Quel était l’état d’esprit des scénaristes au moment d’écrire cette séquence ? Étaient-ils très sérieux, se sont-ils documentés sur la weed ? J’aime assez imaginer la tête des techniciens qui ont découvert la séquence au tournage en mode « vous êtes sûrs » ? Le plus drôle lorsqu’on est étranger à la série, ce qui est mon cas, est d’imaginer le contexte qui rend possible ce « cours de joint ». On ne voit pas très bien quelle suite d’événements peut conduire à ça, mais pourquoi pas.
Eyes wide shut
Restons dans les drogues et même dirais-je dans l’univers de la débauche avec cette séquence choc évoquant à la fois la prise d’une drogue récréative et une pratique sexuelle décadente impliquant plus de deux participants. Quelle déliquescence. N’ayant jamais consommé de substance vasodilatatrice à usage psychosexuel ni pratiqué le triolisme, je ne peux guère ramener ma science sur le sujet mais j’ai le sentiment étrange que si cela devait arriver un jour, rien ne se passerait jamais comme dans cet extrait.
Le racisme, c’est vraiment très méchant.
Plus belle la vie s’est souvent illustrée pour s’emparer des sujets de société, même brulants. C’est ainsi que le racisme est traité dans cette séquence hyperréaliste de contrôle au faciès. On sent bien que le policier est raciste parce qu’il est méchant. Ou bien est-ce l’inverse ? En tout cas c’est la demoiselle qui découvre le jeune homme battu qui résume le mieux le sentiment d’injustice que vient de vivre le spectateur : « Salauds !».
Mais qui est Keyser Söze ?
Si les autres valent aussi leur pesant de cacahuètes, c’est la 5e de ces arrestations ratées (à partir de 3 :47) qui nous intéresse particulièrement. Au milieu des déboires sentimentaux et autres problèmes sociétaux, Plus belle la vie a su intégrer régulièrement des intrigues policières fines.
Dans celle-ci par exemple l’on comprend que le méchant a hypnotisé une femme pour tuer son conjoint. Mais ce plan si bien huilé est gâché par l’amour et le pouvoir de convaincre du fameux conjoint. S’en suit une course poursuite digne des meilleurs James Bond qui se termine par un dilemme moral pour le héros. Il menace le méchant : « avance encore et je te fais exploser la tête ! ». Seulement le méchant veut qu’il le tue. Castelli est flic donc ne veut pas le tuer.
Mais l’infâme Docteur Livia a tué sa femme alors il souhaite le tuer. Mais comme il est finaud, il comprend que le méchant le provoque, il ne veut donc pas lui faire ce plaisir. Il est « flic, pas assassin ». Mais l’assassin, le vrai, donne des détails macabres sur la mort de sa femme, il veut donc le tuer. C’est à ce moment qu’un sidekick fait une apparition cohérente pour l’en empêcher.
On est quasiment à la fin de Se7en ! Après un dialogue convaincant et sincère, l’horrible se jette de la falaise avec un (presque) cri de Wilhelm que les cinéphiles les plus avertis auront reconnu. Poignant.
Bonus : Le cliffhanger choc du Plus belle la vie néo-zélandais.
Une bonne série se doit d’utiliser de bons cliffhangers. Il s’agit d’introduire un élément de suspense haletant juste avant la fin d’un épisode afin que le spectateur ne manque le prochain épisode sous aucun prétexte. C’est ce qu’a fait Shortland Street, l’équivalent Néo-zélandais de Plus belle la vie avec ce suspense du plus bel effet.
Condoléances à tous les fans qui verront ce soir le dernier épisode de leur série culte, en espérant qu’ils aient eu assez d’humour pour rire avec nous sur cette petite sélection de moments croquignols !
Pour ceux qui veulent se replonger dans les (trop) longues intrigues ubuesques de la sĂ©rie, vous pouvez toujours aller relire les deux volets du grand n’importe quoi de Plus belle la vie