Crédit photo : Pernod-Ricard.com
Le 9 juillet 1909 naissait Paul Ricard dans le quartier de Sainte-Marthe à Marseille. Un entrepreneur et chef d’entreprise que les Marseillais connaissent bien puisque c’est à lui que l’on doit l’invention de la célèbre boisson qui porte son nom ! A l’occasion de son anniversaire, nous revenons sur son histoire.
La jeunesse de Paul Ricard
Paul Ricard est issu d’une famille d’artisans et de commerçants. Son grand-père, Louis Ricard est un boulanger qui travaille dans les villages de la banlieue Marseillaise avant de s’installer à Marseille. Son père, Joseph Ricard suit le destin professionnel de son père en devenant boulanger. Cela se fait habituellement à l’époque. Attiré par la musique, Joseph Ricard apprend à jouer de la clarinette. Il suit des cours au Conservatoire et est même admis au sein de l’Harmonie Municipale de Marseille. Finalement, il renonce au métier de boulanger pour devenir négociant en vin. Son père l’aide à acheter un petit commerce de vin sur la rue Moulet.
Paul Ricard tire de nombreux enseignements de ses deux figures paternelles. Son grand-père avec qui il parcourt souvent la Provence lui enseigne l’attachement au travail et le travail manuel. De son père, Paul Ricard hérite d’un certain amour pour l’art. Il souhaite devenir peintre. En parallèle de sa scolarité au lycée Thiers, il demande à entrer à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Marseille. Toutefois, son père refuse. A 17 ans, Paul Ricard rejoint l’entreprise familiale dans l’objectif de créer par la suite sa propre affaire. En effet, Paul Ricard rêve d’autre chose que de devenir négociant de vin. Il aimerait réussir quelque chose de plus grand, un peu comme Renault ou Citroën qui brillent dans le monde de l’automobile.
Au cours d’un déplacement pour l’achat de vin en vrac, Paul Ricard rencontre Monsieur Espanet. C’est un ancien coiffeur reconverti en bouilleur de cru. Celui-ci lui confie alors la recette de son pastis à 60 degrés qu’il fabrique lui-même à l’aide d’alcool de bouilleur de cru,de fenouils et d’herbes diverses.
Rappelons que nous sommes à une époque où l’absinthe vient d’être interdite. Cette boisson alcoolisée à base notamment de fenouil et d’anis vert est accusée de rendre fous les gens qui la consomment. Par conséquent, le Parlement Français vote l’interdiction de la production d’absinthe le 16 mars 1915. Or, la boisson est très populaire. Partout en France, on cherche alors à reproduire une boisson qui pourrait ressembler à la boisson interdite. Les consommateurs se mettent alors à boire des liqueurs anisées à 40 degrés dont la vente est autorisée en 1922. On donne à ces liqueurs le nom de pastis.
Or, après sa rencontre avec Monsieur Espanet, le pastis, c’est précisément le domaine dans lequel Paul Ricard décide de se lancer.
La création du Ricard
Alors qu’il décide de créer son propre pastis, Paul Ricard installe un laboratoire dans la maison familiale. Il y réalise de nombreuses expériences de distillation, de macération et de rectifications. Il fait tester sa boisson à la caserne pendant son service militaire et auprès des patrons de bar qu’il rencontre pour vendre son vin. Cependant, il n’est pas autorisé à le vendre. Sa recette n’est pas conforme à celle établie par la loi de 1922.
En 1932, une nouvelle loi autorise la libre édulcoration des boissons anisées. Paul Ricard peut alors consommer sa boisson alcoolisée à 40 degrés à laquelle on ajoute 5 volumes d’eau. Il dessine lui-même l’étiquette de sa bouteille et donne son nom au breuvage. Il invente même un slogan “Ricard, le vrai pastis de Marseille”. C’est la première fois que le mot “pastis” apparaît sur l’étiquette d’une boisson anisée. Il fait alors le tour des bars et des cafés de la ville pour se faire connaître. A cette époque, la concurrence est rude. La première année, il vend 250 000 bouteilles.
C’est lui qui s’occupe de tout : du design du broc à bec verseur aux affiches publicitaires. Il développe un très large réseau de clients et dépasse même Pernod (qui existait bien avant le Ricard) et qui n’a pas vu l’aubaine marketing que cela pouvait être d’associer le pastis à Marseille et à la Provence. En 1933, Paul Ricard s’allie avec le secrétaire général des cafetiers de Marseille Louis Bergamaschi pour obtenir l’autorisation de commercialisation d’un pastis à 45 degrés dont il est le seul à détenir la formule. Ils obtiennent cette autorisation en 1938. Cela permet de dissoudre plus d’essence d’anis et donne alors au pastis toute sa saveur.
Les difficultés liées à la guerre
En 1940, l’armée française essuie une grosse défaite qui conduit à l’instauration du régime de Vichy en zone libre. La France est alors en pleine “Révolution Nationale” et le nouvel Etat français interdit de nombreuses choses dont le pastis.
Paul Ricard doit se reconvertir dans l’agriculture en prenant la gestion du domaine de Méjanes en Camargue qui pratique la riziculture et l’élevage. Malgré la Libération de la France en 1944, la déception reste forte pour Paul Ricard. L’Etat ne lève que partiellement l’interdiction de consommation du pastis en autorisant simplement la vente des apéritifs à 40 degrès. Le pastis ne sera rétabli par décret qu’en 1951.
La naissance d’une marque mondiale
Après la guerre, Paul Ricard se rend aux Etats-Unis dans le cadre d’un voyage organisé pour plusieurs entreprises françaises. Il y découvre une méthode de management très différente des entreprises françaises et qui fait le succès des grandes firmes américaines : une proximité des dirigeants avec leurs employés, une concertation très étroite avec les syndicats mais aussi la pratique du sponsoring ( action qui consiste pour une entreprise à soutenir une personne ou un organisme à des fins commerciales. Les produits et la marque sont mis en avant).
De retour en France, Paul Ricard est le premier à introduire le parrainage comme méthode de communication. En 1948, la caravane du Tour de France arbore les couleurs jaune et bleu de Ricard.
En 1961, Paul Ricard emmène tous son personnel à Rome dans des trains aux couleurs de Ricard. Le pastis est même béni par le pape Jean XXIII.
Paul Ricard innove également avec les conditions de travail de ses employés. Les salariés de Ricard bénéficient de toutes sortes d’avantages qui se développent pendant les 30 Glorieuses : protection sociale, épargne retraite, participation aux bénéfices, esprit d’équipe etc. Les conditions de travail mises en place chez Ricard firent beaucoup d’envieux à l’époque.
En 1969, la marque Ricard est définitivement installée dans le marché de l’alcool. Paul Ricard décide de se retirer et cède la direction de l’entreprise à son fils Bernard qui démissionne en 1971. En 1972, alors qu’il a besoin d’argent pour construire le circuit du Castellet, Paul Ricard décide de céder ses actions à son principal concurrent : le groupe Pernod. Il pousse ainsi les dirigeants du groupe Ricard à se poser des questions sur l’avenir de l’entreprise Ricard qui peut à tout moment basculer totalement entre les mains de leur actionnaire minoritaire.
Fin 1974, la fusion entre les deux groupes est effective. Ricard est toutefois parvenu à tirer son épingle du jeu puisque c’est Patrick Ricard, le fils cadet de Paul Ricard qui est à la tête du groupe. L’ascension mondiale de l’entreprise peut alors commencer. Rappelons que le groupe est aujourd’hui le numéro 2 mondial sur le marché des vins et des spiritueux.
Les autres activités de Paul Ricard
Paul Ricard a su développer son entreprise avec beaucoup de travail et de passion mais il avait également d’autres centres d’intérêts.
Attiré par le sport, Paul Ricard a fait construire près de Signes, village de l’arrière-pays varois dont il a été maire, le circuit du Castellet. Aussi appelé circuit Paul Ricard, le circuit ouvre en avril 1970. Ce circuit va rapidement devenir une référence en matière de sports mécaniques. Plusieurs compétitions s’y déroulent : les grands prix moto et le Bol d’or par exemple. En 1999, Bernie Ecclestone, patron de la F1 rachète le circuit. Il en fait un circuit de tests très moderne et le Grand Prix de Formule 1 y est régulièrement organisé.
Toujours dans le domaine du sport, Paul Ricard a également lancé l’équipe de rugby Marseillaise baptisée Marseille XIII. Elle portait les couleurs jaune et bleu de Ricard et a remporté plusieurs titres nationaux (Championnat de France en 1949 et Coupe de France en 1948, 1949, 1957, 1965 et 1971.
Paul Ricard est également passionné par l’univers marin. Avec sa fondation océanographique Ricard installée sur l’île des Embiez qu’il a achetée en 1958, Paul Ricard a financé un Observatoire de la Mer installé en Méditerranée pour le docteur Alain Bombard. Paul Ricard a également été le mécène du navigateur Alain Colas en 1973 puis du navigateur Eric Tabarly en 1978 pour la conception de l’hydrofoil ancêtre de l’hydroptère (un type de bateau dont la coque peut se soulever et se maintenir hors de l’eau).
Dans le domaine de l’art et la culture, Paul Ricard crée en 1960 la fondation Paul Ricard qui révèle et promeut de jeunes artistes issus de la littérature, de la peinture et de l’art en général.
Paul Ricard s’implique également en politique. Dans sa jeunesse c’était un militant occitaniste (mouvement qui fait la promotion de l’occitan et de l’Occitanie). Il a également été maire de Signes, commune du Var entre 1972 et 1980. Durant son mandat, il défend notamment la ruralité, la société villageoise et l’environnement. Il dénonce le pouvoir des grandes enseignes qui tuent les petits commerces de proximité et les négligences de l’Etat dans la gestion de l’espace forestier. Sur ce sujet, il écrit même une lettre au président Georges Pompidou intitulée “Quand toute la forêt aura brûlé, il n’y aura plus d’incendie. »
Paul Ricard meurt le 7 novembre 1997 à Signes. Il repose aujourd’hui sur l’île des Embiez face au grand large.
Le Mx, concept imaginé par le groupe Pernod-Ricard
Vous aimeriez retrouver un petit bout de Paul Ricard et vous imprégner un peu plus de l’univers de Pernod-Ricard ? Rendez-vous au Mx ! Situé au sein des Docks Villages, le Mx est un concept imaginé par le groupe Pernod-Ricard et entièrement dédié à l’anis. On y trouve une boutique où vous pouvez acheter du pastis, des produits artisanaux et des produits dérivés à l’effigie du groupe Pernod-Ricard mais aussi un bar et un restaurant où se déroulent de nombreux évènements ainsi qu’un musée sensoriel qui vous immergera dans les secrets de l’anis !
D’ailleurs, si vous avez besoin de conseils pour servir le pastis, ça se passe ici !
J ‘ai travaillé aLYON dans cette société de 1966 a 1970 LES MEILLEURS ANNEES DE MA VIE Au début au dépot de la rue smith ensuite a la belle usIne a ST LAURENT DE MURE.Mon directeur était j.f GULI
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