Aujourd’hui, le Tarpin Bien vous propose un nouveau circuit inédit à la découverte des secrets de l’hypercentre de Marseille : la Joliette, le Panier et le Vieux-Port. Partez à la découverte des monuments devant lesquels vous passez très souvent sans peut-être en connaître tous les secrets !

Les Docks

L’architecture des Docks de Marseille s’inspire des docks anglais. Ils sont construits au XIXe siècle, lorsque le commerce maritime prend de l’ampleur à Marseille. C’est une époque où la ville connaît une importante croissance économique. Pour répondre aux problèmes d’encombrement rencontrés par le Vieux-Port, la ville développe alors le projet d’étendre le port vers la Joliette et imagine des Docks. Les travaux sont achevés en 1853. Pas moins de 150 000 tonnes de marchandises peuvent y être stockées. Après la Préfecture et la Major, les Docks comptent parmi les réalisations les plus coûteuses réalisées sous le Second Empire.

En 1988, l’activité des Docks s’arrête totalement et le bâtiment est laissé à l’abandon. Il faut attendre les années 1990 pour que les Docks soient réhabilités par le projet Euromediterannée qui veut faire de la Joliette le nouveau centre d’affaires de Marseille. Dans les années 1990, des premiers travaux sont réalisés pour en faire des bureaux. En décembre 2015 débute une nouvelle vie pour les Docks. Le centre commercial les Docks Village ouvre ses portes. Commerces et restaurants branchés y sont implantés. Les Docks ont retrouvé toute la majestuosité qu’ils avaient au XIXe siècle ! Apprenez à les (re)découvrir tant à l’intérieur qu’à l’extérieur !

Le centre commercial a déjà reçu de nombreux prix pour son architecture hors normes : En 2016, le centre remporte le prix du « Centre Commercial de l’année » décerné par le MIPIM Awards (concours international qui récompense les plus beaux projets architecturaux). La même année ils remportent le « Mapic Award du meilleur projet commercial urbain ». Le groupe Constructa qui a réalisé la rénovation du bâtiment reçoit également un prix en 2016 : Le « Global Award for excellence » décerné par l’Urban land institute à Dallas au Texas. C’est un prix qui récompense les meilleurs industriels de l’immobilier.

Le MuCEM

Depuis les Docks, nous vous invitons à continuer tout droit sur le Quai de la Joliette en direction du MuCEM et de la cathédrale de la Major. Rendez-vous sur l’esplanade du J4 pour découvrir le MuCEM. Ce lieu incontournable de Marseille a ouvert ses portes en juin 2013. C’est un projet gouvernemental souhaité par le ministère de la Culture et de la Communication. C’est le premier grand musée du XXIe siècle qui se consacre aux civilisations de la Méditerranée. Le MuCEM, c’est trois lieux à visiter !

• le « nouveau MuCEM » : c’est le nouveau bâtiment situé sur l’esplanade du J4 juste derrière la Méditerranée. Il a été conçu par les architectes Roland Carta et Rudy Ricotti. Cet énorme cube de 15 000 m2 abrite deux espaces d’exposition : la Galerie de la Méditerranée qui retrace les grandes étapes des civilisations méditerranéennes et un espace dédiés aux expositions temporaires. Sur le toit du bâtiment se trouvent également un espace de détente avec des transats vue mer, un restaurant dirigé par le chef 3 étoiles Gérald Passedat.
• Le Fort Saint-Jean : C’est un monument historique originaire du XIIe siècle. Il a été réaménagé spécialement pour faire partie du MuCEM. La Tour du roi René retrace l’histoire du site, les anciens casernements accueillent des expositions permanentes et le bâtiment Georges-Henri-Rivière est réservé à des expositions temporaires. La visite du Fort Saint-Jean, c’est également l’occasion de flâner dans un magnifique jardin méditerranéen et de se poser un instant au soleil ! On peut se déplacer d’un bâtiment à l’autre par une passerelle suspendue au dessus de la mer. Une autre passerelle permet de lier le Fort Saint-Jean au quartier du Panier.
• Le Centre de conservation et de ressources (CCR) : Situé dans le quartier de la Belle de Mai, le CCR est le lieu où sont conservées les collections. En vous y rendant, vous pourrez découvrir les coulisses du musée : certaines réserves, un espace de documentation et des expositions temporaires sont accessibles au public.

Bonne nouvelle ! Malgré la pandémie, les espaces extérieurs du MuCEM restent accessibles ! Vous pouvez déambuler à votre guise dans les jardins du Fort Saint-Jean !

Si vous avez envie d’en apprendre plus sur le MuCEM et sur son histoire, c’est l’occasion de consulter l’article que nous avons consacré à ce monument marseillais !

L’esplanade de la Major

Après avoir profité des jardins du MuCEM, revenez sur l’esplanade du J4 et gravissez les marches qui vous mèneront sur le parvis de la Major. À droite de la cathédrale se situe la vieille Major. C’est la plus ancienne église de la ville ! Autrefois considérée comme la cathédrale de Marseille, elle existe depuis le Ve siècle. Toutefois, elle a été rebâtie plusieurs fois au fil du temps. L’église que vous pouvez contempler aujourd’hui date du milieu du XIIe siècle. C’est une église d’architecture romane provençale.

La construction de la nouvelle Major prend une quarantaine d’années. Elle est de style romano-byzantin. Tout comme les Docks, elle est construite au moment où Marseille connaît une prospérité économique. Trois architectes se succèdent pour sa construction. La réalisation des plans est confiée à Léon Vaudoyer. À sa mort en 1872 c’est son collaborateur Jacques-Henri Espérandieu qui reprend le flambeau de la construction. On lui doit notamment la réalisation des coupoles. Lorsqu’il décède à son tour deux ans plus tard, Henri-Antoine Révoil prend le relai. Il se concentre plus particulièrement sur la décoration : mosaïques, sculptures.

La Major est longue de plus de 142 mètres. Les tours du parvis s’élèvent à 60 mètres de hauteur et la coupole centrale culmine à 70 mètres de hauteur. Profitez d’être sur l’esplanade pour admirer la jolie vue sur la mer, le MuCEM et la villa Méditerranée.

Fontaine de Barquiou

Il est maintenant temps de faire une petite virée dans le quartier du Panier ! Prenez la rue Four du Chapitre. Au bout tournez à gauche sur la rue Saint-Françoise puis à droite sur la rue du Panier. Au passage vous passerez devant l’hôtel « Au Vieux Panier ». Autrefois, c’était une auberge et c’est elle qui a donné son nom à la rue puis au quartier. Tout au bout de la rue, tournez à gauche sur la rue Guintrand. Descendez-la et regardez sur votre gauche !

Vous vous trouvez face à la fontaine de Barquiou, en théorie la plus vieille fontaine de la ville épiscopale même si cela n’a jamais été prouvé. Elle est toutefois très ancienne puisqu’elle date du Xe siècle. C’était une époque où Marseille avait du mal à s’unifier, il y avait donc plusieurs entités au sein de la ville : la ville haute ou ville épiscopale où s’étaient installés les Romains. Lorsqu’ils délaissèrent peu à peu la ville, ceux-ci transfèreront leur pouvoir aux évêques d’où le nom de « ville épiscopale« . Il y avait également la ville basse, dirigée par les vicomtes et qui prit le nom de ville vicomtale. Enfin, il y avait la ville abbatiale, organisée autour de l’abbaye de Saint-Victor.

Cette fontaine est un des rares vestiges de l’époque médiévale et plus particulièrement de la ville épiscopale. Au XIIIe siècle, la fontaine devient un lavoir que l’on connaissait sous le nom de « Barquiou ». En Provençal, « barquiou » signifie « bassin de fontaine ». Un bassin que l’on ne peut malheureusement plus contempler aujourd’hui. Cette fontaine et son histoire demeurent aujourd’hui assez méconnues et rares sont les habitants du Panier qui peuvent vous indiquer le chemin jusqu’à ce vestige !

L’hôtel de Ville et la rue de la Loge

Rebroussez chemin sur la rue Guintrand et engagez-vous ensuite sur la rue des Cartiers qui devient ensuite rue du Poirier. Tout au bout de la rue, vous tomberez sur les marches de la Montée des Accoules. Descendez-les, traversez la rue Caisserie et engagez-vous sur la rue de la Prison qui vous conduira sur le Vieux-Port, devant l’hôtel de Ville.

L’hôtel de ville est l’un des rares monuments du XVIIe siècle que l’on peut encore contempler aujourd’hui à Marseille. Il est construit en 1673 à la place de l’ancienne Maison de Ville. On attribue souvent à tort sa construction à l’architecte Pierre Puget. En réalité, Pierre Puget n’a construit que l’écusson au dessus de l’entrée. Mais son frère Gaspard Puget a supervisé les travaux de construction réalisés par l’architecte Jean-Baptiste Méolans puis par les frères Portal. C’est l’un des rares édifices à avoir survécu aux bombardements du quartier par les Allemands en 1943. Depuis le 30 avril 1948, il est classé monument historique. L’hôtel de ville se compose de deux bâtiments : le pavillon Puget qui donne côté port et le pavillon Bargemon qui donne côté place de la Mairie. Il a la particularité de ne pas avoir d’escaliers pour aller du rez-de-chaussée au premier étage ! Pour passer d’un étage à l’autre, il faut passer par le pavillon Bargemon. Les deux pavillons sont reliés par un pont en forme de voûte.

Entre les deux bâtiments de l’hôtel de ville, sous le pont, passe la rue de la Loge. Au Moyen-Age, la rue de la Loge était la rue la plus commerçante et la plus riche de la ville. Le nom de « Loge » lui a été donné en référence à la Chambre de Commerce que l’on appelait la Loge et qui siégeait au sein de l’ancienne Maison de Ville.